Les sidérurgistes lorrains veulent garder espoir.
Les sidérurgistes lorrains veulent garder espoir.
France Télévisions Lorraine.
Il veut plaider pour le soutien européen au projet ULCOS.
Francois Hollande va rencontrer José Manuel Barroso Barroso mercredi 30 novembre 2011 après-midi pour plaider en faveur de la réalisation à Florange du projet européen de captage-stockage de CO2 ULCOS, jugé "vital" pour la sidérurgie lorraine.

 Vidéo
 
Le candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012 rendra compte ensuite de son entretien aux syndicats d'ArcelorMittal-Florange.

Les hauts-fourneaux lorrains seront-ils rallumés un jour ?

Alors qu'une "journée d'action et de grève dans l'ensemble des sites ArcelorMittal en Europe" est annoncée pour le mercredi 7 décembre 2011 afin de dénoncer "la casse industrielle", un comité central d'entreprise a officialisé mercredi 23 novembre les mesures de chômage partiel pour le 1er trimestre 2012.

Les organisations syndicales avaient été convoquées par la direction d'ArcelorMittal Florange mercredi 9 novembre 2011 qui leur a annoncé que l'arrêt de la Filière Liquide se prolonge finalement pendant le premier trimestre 2012 et que c'est désormais l'Etamage 2 du Packaging qui est placé en arrêt temporaire.

Selon la CGT, qui dénonce la casse industrielle organisée sur Florange par petit bout, 40 à 50 salariés de l'Etamage vont ainsi grossir les rangs des 600 salariés des Usines à Chaud déjà touchés par les arrêts imposés pour des raisons financières exclusivement.
Pour ces personnels, une demande de chômage partiel a été demandé aux pouvoirs public pour le 1 trimestre 2012.

Deux informations-consultations sont programmées dans les jours à venir : un CCE le mercredi 23 novembre et un CHSCT sur le fonctionnement du Packaging.

Chronologie des faits :

3.000 salariés travaillent au printemps 2011 dans la vallée de la Fensch.

Le haut-fourneau P3 est arrêté le 6 juin 2011.

Suite à la réunion du CCE d'Arcelor Mittal à Paris le jeudi 8 septembre, le P6, second haut-fourneau de la Fensch est *à son tour être arrêté le 1er octobre de même que la totalité du train à chaud et ce jusqu’à une date indéterminée .
Avec cette fermeture -annoncée provisoire- de la filière chaude ce sont plus de 2.000 emplois directs dont 400 emplois intérimaires qui sont impactés. Selon les prévisions, 700 salariés du groupe vont se retrouver au chômage technique.
Salariés, syndicalistes et représentants politiques sont en colère. Ils dénoncent une décision motivée uniquement par le profit : Arcelor-Mittal veut réduire au maximum ses stocks face à la baisse des commandes afin de maintenir ses prix.
Mais cette décision pourrait être lourde de conséquence : rallumer un haut-fourneau comme en 2010 est une opération délicate et aucune date n'a été anoncée pour la reprise de l'activité. Arcelor-Mittal vient-elle de condamner à mort la filière chaude ? Et par ricochet le projet ULCOS mais également de nombreuses entreprises locale de sous-traitance, toutes filières confondues ? Ou toute cette opération n'est-elle qu'un vaste chantage financier du magnat indien de l'acier ?
Les sidérurgistes mosellans en tout cas, ne cachent pas leur inquiétude de vivre un nouveau Longwy...

Le vendredi 9 septembre en matinée, la direction d'Arcelor-Mittal, fait rarissime, tient une conférence de presse pour expliquer que les conséquences économiques et social de la décision de fermer la filière chaude lorraine était moins grave que ce qu'annoncaient les syndicats. Mais sans réellement convaincre.
De leur côté, les syndicats de Florange organisent à la mi-journée un rassemblement au passage à niveau de Daspich par lequel transitent les trains de fret transportant les produits d'Arcelor-Mittal pour dénoncer les décisions du groupe industriel.
A cette occasion, près de 500 personnes ont bloqué les voies.
Pour l'Etat, face aux critiques de l'opposition et des candidats socialistes à la primaire en vue de l'élection présidentielle, le ministre de l’Industrie Eric Besson a annoncé qu’il allait "recevoir la direction du groupe pour s’assurer que tout est fait pour pouvoir redémarrer le site dès que possible".

Le sidérurgiste ArcelorMittal a affirmé dans un communiqué le mercredi 14 septembre au ministre du Travail, Xavier Bertrand et à celui de l'Industrie Eric Besson, qu'il n'aurait pas recours à des licenciements sur le site lorrain de Florange dont les deux hauts-fourneaux sont mis en veille. "ArcelorMittal exclu tout recours à des licenciements dans le cadre de cet arrêt temporaire" explique le communiqué.

De son côté le jeudi 22 septembre, Christian de Lavernée, Préfet de la région Lorraine, a demandé à Arcelor Mittal de présenter au Comité d'Entreprise le programme de maintenance sur lequel le groupe s'est engagé le 14 septembre auprès des ministres du Travail et de l'Industrie, afin de garantir dans de bonnes conditions techniques le redémarrage et le maintien de l’outil de production.

Au lendemain de l'annonce de fermetures provisoires de sites luxembourgeois, à l'appel de l'intersyndicale lorraine, plusieurs centaines de salariés rejoint par des élus avaient manifesté vendredi 23 septembre à 10h devant les Grands Bureaux de Florange "pour dénoncer la casse de nos outils de production et de  nos emplois" et organisé à cette occasion une soupe populaire.

A l'occasion du CE extraordinaire du jeudi 29 septembre 2011, le groupe ArcelorMittal a présenté son projet d'arrêt temporaire de la filière liquide Lorraine qui intervient dès le 1er octobre.
Selon les documents présentés par la direction, 1511 salariés dont 595 des sites de Florange (CDI, intérimaires et apprentis) et 390 sous-traitants seront concernés par cette fermeture justifiée par une baisse des commandes, en raison notamment des conséquences de la sécheresse sur le marché de l'acier.
En réponse, les syndicats ont dénoncé un projet basé exclusivement sur de la rentabilité financière et exigent le paiement intégral des salaires pendant la période de chômage partiel pour les salariés ayant épuisé leurs droits à congés

Vendredi 30 septembre dans l'après-midi, un groupe de salariés a implanté un SOS lumineux et clignotant, des lettres de 3 mètres de haut, au pied de la statue de la Vierge de Hayange. Cet appel au secours clignotera chaque soir jusqu'à rallumage des 2 hauts-fourneaux d'ArcelorMittal.

L'intersyndicale d'ArcelorMittal, les élus et les commerçants de la vallée de la Fensch ont organisé une opération "Vallée Morte" le samedi 1er octobre.
Très suivie par la population, la manifestation, rassemblant au moins 1300 personnes selon la police, est partie de la place de l'hôtel de Ville de Hayange jusqu'à l'Esplanade de la Liberté, face aux hauts-fourneaux pour la pose d'une plaque et un baptême symbolique.

Le P6, seul des deux haut-fourneaux d'ArcelorMittal encore en activité à Hayange a été arrêté le mardi 4 octobre après une dernière coulée (voir notre reportage) pour une période provisoire mais dont l'issue n'est pas encore connue.
Plus de 1500 salariés sont concernés par cette décision du géant de l'acier.

Samedi 8 octobre 2011, plusieurs centaines de salariés d'ArcelorMittal luxembourgeois, belges et de la vallée de la Fensch ont manifesté à Schifflange. Tous sont impactés par des décisions de fermetures provisoires de sites annoncées par le numéro 1 mondial de l'acier.
En fin de journée, les sidérurgistes français ont reçu la visite de François Hollande, en campagne en Lorraine à la veille du 1er tour de la primaire socialiste.

Les syndicats d'ArcelorMittal ont confirmé mercredi 12 octobre la fermeture définitive des haut-fourneaux du site de Liège mais veut développer la production d'acier d'emballage (packaging).
Au Luxembourg, et en Lorraine, l'inquiétude est grande.
En particulier à Florange où la filière d'emballage se sent désormais menacée.
Le site sidérurgique de Florange n'est pas le seul à être touché par les arrêts décidés par le groupe ArcelorMittal : 7 usines continentales sont concernées en Europe, 5 à 6.000 salariés directement impactés.

*Mercredi 19 octobre, le ministre de l'Industrie, Eric Bessona annoncé sur France-Info avoir signé un permis d'exploration concernant ULCOS : "désormais nous demandons l'aide de l'Europe sur ce projet", a expliqué Eric Besson, qui a précisé que "le gouvernement français est prêt à débloquer 150 millions d'euros sur les 600 millions que coûterait le projet".

Depuis mercredi 2 novembrel'intersyndicale CGT-FO-CFDT d'ArcelorMittal bloquait   les travaux de construction d'une voie ferrée sur le site de Florange. Celle-ci devait permettre l'acheminement de brames d'acier en provenance de Dunkerque et destinées au Train à Chaud (TAC) de l'aciérie de Florange. Selon les syndicalistes, la quantité de brames qui serait transférée à Florange reviendrait à la production sur place d'un haut-fourneau comme le P6 dont ils dénoncent une nouvelle fois la fermeture.
Lundi 7 novembre, la direction a annoncé suspendre ces travaux.

Vendredi 4 novembre 2011, une délégation lorraine a été reçue au ministère à Paris, par Thomas Branche, directeur adjoint du cabinet d'Eric Besson. Elle était emmenée par François Marzorati le sous-préfet de Thionville et par des représentants de plusieurs syndicats : Alain Gatti et Edouard Martin pour la CFDT, Yves Fabbri et Denis Pesce pour la CGT, Alexandre Tott et Walter Broccili pour FO, Xavier Le Coq pour la CFE-CGC. Thomas Branche a expliqué aux lorrains que le ministre de l'industrie classait ULCOS en tête des cinq projets innovants qui seront présentés par la France à Bruxelles mardi 8 novembre 2011. Mais c'est la seule annonce qui a été faite à la délégation et les syndicalistes sont sortis déçus de cette rencontre.

Ce mardi 8 novembre 2011, le ministre de l'industrie Eric Besson avait rendez-vous à Bruxelles avec les 3 commissaires européens chargés de la concurrence (16h30), de l'industrie (18h30) et de l'action pour le climat (19h15).
Aux commissaires européens, il a présenté ULCOS et a tenté de convaincre les commissaires de son intérêt pour l'Europe afin d'arracher une aide (voir ci-dessous*) de la Commission Européenne pour financer ce projet de captation et stockage de C0² en sous-sol.
Il s'est dit serein à la sortie de ses échanges.Eric Besson recevait  le lendemain mercredi 9 novembre 2011 à 16h30 les mosellans Patrick Weiten (DVD) et Anne Grommerch (UMP).