samedi 29 décembre 2012

Le patron de Tata passe la main après 20 ans ...


Ratan Tata cède la pouvoir vendredi, jour de son 75e anniversaire, après avoir fait du groupe éponyme un colosse industriel.

«Père» de la Nano, présentée comme la voiture la moins chère du monde, Ratan Tata sera remplacé par Cyrus P. Mistry, 44 ans, à la tête du premier conglomérat indien au chiffre d'affaires combiné de 100 milliards de dollars (75,5 milliards d'euros) sur l'exercice 2011/2012. «Le groupe Tata a été le fer de lance de l'intégration indienne dans l'économie mondiale», titrait vendredi le quotidien The Hindustan Times.

Ratan Tata, descendant d'une dynastie industrielle vieille de 140 ans, a pris la tête de l'empire familial en 1991 à l'époque où l'Inde libéralisait son économie en suivant, peu ou prou, le modèle soviétique. Il réveille alors ce que les analystes appellent un «dinosaure endormi». Formé dans les universités américaines de Cornell et Harvard, Ratan Tata a été un précurseur dans la conformation de ses entreprises aux pratiques internationales, a souligné le Hindustan Times. «Ce qu'il a fait sert aujourd'hui de tremplin pour toute une nouvelle génération de dirigeants d'entreprises indiens à l'international», selon le journal.

Groupe avec une centaine de filiales



Le groupe a de fait bâti sa renommée en étant l'une des premières entreprises indiennes à acheter à l'étranger. Son premier coup d'éclat remonte à 2000 lorsqu'il enlève le fabricant de thé britannique Tetley Tea. À l'époque, la presse indienne y voit la «contre-attaque de l'Empire britannique des Indes» sur le Royaume-Uni, l'ex-puissance coloniale. Tata dépense des dizaines de milliards de dollars pour rafler des sociétés aux quatre coins de la planète, du fabricant de café américain Eight O'clock Coffee à l'aciériste anglo-néerlandais Corus en 2007 pour 13,7 milliards de dollars, puis en 2008, les marques haut de gamme Jaguar et Land Rover rachetées au constructeur automobile américain Ford.

Du thé à la construction de camions en passant par la chimie, les télécoms, l'informatique et les services financiers, Tata compte aujourd'hui une centaine de filiales et réalise près de 60% de son chiffre d'affaires à l'étranger, principalement aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Aucun événement officiel n'est prévu pour la passation de pouvoirs. Ratan Tata, discret et fuyant les mondanités, est célibataire et sans enfants.

La Trace des Pères : Interview Emmanuel Graff

La Trace des Pères : Interview Emmanuel Graff from Faux Raccord on Vimeo.

Alain Grandil auteur Lorrain de nouvelles et romans ...



Florange, un jour de printemps 2003. Gillan Renaud fait l’acquisition d’une voiture de collection mythique. Il rencontre dans la même journée celle qu’il pense être la femme de sa vie.
Tout va pour le mieux jusqu’à ce que Laura soit kidnappée.
Une étrange demande de rançon parvient à Gillan : une rançon qu’il ne pourra trouver que quarante années plus tôt !
Même s’il n’y croit pas vraiment, il se rend rapidement compte que sa nouvelle voiture, modifiée par les membres de la mystérieuse entreprise KWS en son temps est bel et bien équipée d’un curieux dispositif permettant de voyager dans le passé...
L’aventure commence alors. Avec son fidèle ami Bernie, Gillan parvient à s’immerger dans les sixties. Trouvera-t-il dans cet univers révolu la solution pour retrouver sa compagne dans le troisième millénaire ? 
Mouvementée, l’histoire lui dévoilera bien des secrets, le plongera au cœur d’intrigues qu’il n’aurait jamais pu soupçonner. 
Tout poussera les jeunes gens à entrer rapidement dans l’action. Résolus et combatifs, ils vivront alors d’étonnantes aventures !

vendredi 28 décembre 2012

Ils ont marqué 2012 : Edouard Martin, larmes d'acier à Florange


SERIE. Ils ont accompagné les événements de l'année. Aujourd'hui : le leader de la CFDT de Florange, qui a envoyé jeudi une lettre à François Hollande.


Edouard Martin, responsable syndical CFDT lors de la conférence de presse des responsables syndicaux d'Arcelor Mittal du site de Florange, le 30 Novembre 2012. (CUGNOT MATHIEU/IP3 PRESS/MAXPPP)

Au cimetière des illusions perdues, Edouard Martin enfouit son chagrin. Et replonge dans la bataille. Si vaine soit-elle. "C'est animal, comme un instinct de survie", dit-il. Ils ne sont qu'une poignée, prêts à partir à l'assaut du P3 et du P6, les deux derniers hauts-fourneaux de Moselle, refusant qu'on les débranche à jamais comme on le ferait d'un comateux. Déjà la vallée de la Fensch est hantée par ces chevalements d'où ne sort plus aucun bruit.
Elle est surnommée la "vallée des anges", non qu'elle soit bénie des cieux mais parce qu'ici toutes les villes ont la même terminaison - Hayange, Uckange, Florange... - et connaissent la même fin. Tenez, souvenez-vous : Gandrange. Il était là, Edouard Martin, témoin des envolées volontaristes de Nicolas Sarkozy jurant en 2008 : "Avec ou sans Mittal, l'Etat investira dans Gandrange !" Un an plus tard, le site fermait. Le syndicaliste partait pour l'hosto, "une grosse dépression, j'ai perdu 12 kilos".

Crucifié

En février dernier, c'est François Hollande qu'Edouard Martin invitait à monter à ses côtés sur le toit de la camionnette de l'intersyndicale pour s'adresser aux sidérurgistes. A 48 ans, le leader vedette de la CFDT est d'autant plus prêt à se mouiller pour lui que le candidat socialiste s'engage, par la loi, à obliger toute grande firme qui ne voudrait plus d'une unité de production à la céder à un repreneur. "Cette idée vient de moi", revendique-t-il.
Neuf mois plus tard, les emplois sont préservés mais la capitulation du gouvernement est manifeste.Lakshmi Mittal, maître du jeu, fermera les hauts-fourneaux en mars 2013 et, ultime camouflet, il se retire du projet européen Ulcos. Edouard Martin "craque". Il a remisé son blouson Chevignon, son foulard branché, son costume élégant des jours de pourparlers à Matignon. A renfilé la lourde veste des métallos. Son beau visage, qui tant de fois a servi d'étendard, est défait. Le syndicaliste crucifié, cadré en gros plan, en appelle au président.
Aveuglé par ses larmes, il ne voit pas la déroute du pouvoir. "Je ne voulais pas que ces gens-là voient nos larmes mais mon émotion a été plus forte. J'étais abattu, écoeuré." Dans sa détresse, il est tellement télégénique qu'une journaliste lui demande si tout ça n'était pas calculé. "C'était horrible." Ici, en Moselle, les sidérurgistes d'ordinaire se cachent pour pleurer.

Il sera le "cauchemar" de Hollande

S'est-il laissé leurrer par les ronds de jambe des socialistes en pèlerinage à Florange ?"J'ai dit aux copains : Florange, pendant la campagne, ça va être Lourdes. On va s'en servir." Ils sont venus, même Jean-Marc Ayrault, sous la tente des ouvriers signer leur engagement à être à leurs côtés. Fallait-il pour autant qu'il s'aventure si loin dans les sables mouvants du pouvoir ? "Quand il a pris position pour la nationalisation temporaire, je lui ai fait savoir que j'étais très sceptique sur l'issue de ce combat", confie un secrétaire national de la CFDT.
Lui, il enrage contre "les conseillers de Matignon, tous formés à la même école et qui, au fond, sont des libéraux", et il sait gré à Arnaud Montebourg d'avoir "vraiment mouillé la chemise". Aux larmes, il n'ajoutera pas les regrets. Au ministre désavoué, il a dit au téléphone : "On a besoin de vous pour continuer." "J'espère, ajoute-t-il, qu'il ne va pas être écarté du suivi du dossier." C'est le président qu'il tient pour comptable. Il sera son "cauchemar", le spectre, avec sa grande gueule et ses pattes finement dessinées au rasoir, du fossé qui désormais sépare l'Elysée de la classe ouvrière.

De Jerez à Amnéville

Ouvrier ? "Quelle vie de con !" Jeune, Edouard Martin s'était juré de ne jamais faire les trois-huit comme son père, Antonio. Et pourtant. "A 18 ans, je débutais à l'entretien. A 22, j'étais pontier au laminoir, je roulais la grue pour déplacer les blocs de métal." Antonio avait troqué la misère en Andalousie pour l'eldorado. Parti en éclaireur, il était revenu chercher femme et enfants. "C'a été une explosion de joie. On allait avoir un appartement avec baignoire et WC, les cadeaux de l'usine à Noël."
Adieu Jerez, la 404 surchargée débarque à Amnéville. Edouardo a 7 ans, il découvre la neige et ce qu'il en est d'être étranger. "Les autres gosses venaient nous voir comme des bêtes au zoo. Ils nous cherchaient." Les frères Martin se bagarrent ou se réfugient au cimetière. "C'était devenu notre terrain de jeu à mes frères et à moi. On se protège comme on peut."

Repéré par un proche de Chérèque

A l'usine, il trouve la solidarité, celle des hommes qui font face au métal en fusion. "Au départ, je parlais très peu. Ma mère Rosa nous avait inculqué la culture de la soumission." Mais quand il se met à parler, on l'écoute. Il est beau, dépasse la plupart d'une tête, tire sans relâche sur ses Austin blondes. "Je me souviens avoir traversé avec lui ces ateliers gonflés de plus de mille gars. Chacun le connaissait et il les connaissait tous", raconte Jean-Louis Malys, proche de François Chérèque qui ne tarde pas à le repérer. Edouardo a trouvé sa place.
Il aime le foot, les blagues et l'épate. Un soir de sortie à Paris avec des copains de la CFDT, il lance : "Je vous parie que j'arrive à faire se lever tout le resto." Il entre au cri de "Viva Andalucía !" Pari gagné. "Viva Andalucía !" répond la salle debout. Il avait repéré le car de touristes garé devant l'établissement. Edouard qui rit, Edouard qui cogne. Dans les conflits, son charisme lui vaut une notoriété jalousée. Il est entier, sincère, autoritaire. "Il a du mal à rendre le micro et, parfois, se permet des actions personnelles", dit son frère ennemi de FO, Walter Broccoli. Trop politique pour certains.
Ses amis, eux, s'inquiètent de le voir se consumer à enchaîner les piquets de grève, à ne penser qu'à ça. Ils le pressent de moins s'exposer, de réfléchir à demain. Le chemin d'ArcelorMittal sera difficile à reprendre après un affrontement aussi violent.

Avenir politique

"L'organisation ne le laissera pas tomber, dit Jean-Louis Malys. Il peut compter sur plein de monde." Voudra-t-il revenir à la CFDT à Paris ? Il y a déjà siégé comme secrétaire de la fédération de la métallurgie. Dix-huit mois à se miner le moral, loin de ses deux fils, de sa femme, de l'action. Il était rentré en Moselle. Aujourd'hui, il a refait sa vie, vient d'avoir une petite fille, oublie Mittal en regardant Mehdi, son fils, jouer au foot, défenseur central en 4e division.
On lui a prédit un avenir politique. C'était avant d'être "trahi". "Vous croyez qu'un parti me voudra dans ses rangs ? grince-t-il. On n'est pas du même monde. Que personne ne croie que je vais baisser les bras." Les illusions perdues ne reviennent pas.
(Article publié dans "le Nouvel Observateur" du 13 décembre 2012) 

jeudi 27 décembre 2012

EN EXCLUSIVITE, LA LETTRE D'EDOUARD MARTIN AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.


Florange, le 27 décembre 2012

Lettre Ouverte à Monsieur François HOLLANDE 
Président de la République

Monsieur le Président,
Depuis des mois maintenant, nous nous battons pour notre avenir, celui de nos enfants, celui d'une Région qui n'en finit pas d'être accablée par les mauvais coups. A ce stade de notre combat je vous écris pour que soit connue et comprise notre vision des choses, de manière exhaustive, non tronquée et non déformée. 
Nous voulons par cette lettre dénoncer tous les MENSONGES et toutes les ABSURDITES qui se succèdent depuis des mois. Et nous voulons vous faire connaître ce qui, à notre avis, est la VERITE.
LES MENSONGES :
1er MENSONGE : dire qu'une usine continentale n'est pas rentable est faux. Parmi les sidérurgistes européens, plusieurs n'ont qu'une seule usine, continentale et rentable. VOEST ALPINE à Linz en Autriche, US Steel à Kosice en Slovaquie, Salzgitter près de HANOVRE en Allemagne et même Thyssen à Duisburg en Allemagne.

2ème MENSONGE : dire que Florange est une usine trop petite pour être rentable est faux. La plupart des usines continentales sont d'une taille voisine de celle de Florange.
3ème MENS0NGE : grâce aux accords de Matignon avec MITTAL on maintient l'emploi. C'est faux. Il n'y aura pas de plan social parce que la pyramide des âges de l'usine conduira au départ naturel de plus de 600 personnes en trois ans. Dès lors, faire un plan social coûterait plus cher à MITTAL qui devrait payer les indemnités de licenciement puis, avant trois ans, embaucher 600 personnes et payer le prix très élevé de leur formation. Ne pas avoir de plan social est une bonne chose, mais ce n'est pas une victoire.
4ème MENSONGE : on fera ULCOS. C'est faux. On nous dira dans deux ans ce qu'on nous dit aujourd'hui : que les chercheurs n'ont pas trouvé. Eux n'ont pas la parole, c'est MITTAL qui parle pour eux.
5ème MENSONGE: on fera 180 Millions d'euros d'investissements. C'est faux. Même le texte des accords de MATIGNON le dit. Ce montant contient les dépenses d'OPEX (dépenses opérationnelles) et de maintenance. Ce qui reste pour les investissements stratégiques est insuffisant. Et même la maintenance n'est plus faite correctement, les dépenses ont été divisées par deux depuis 2008 et Florange, comme Gandrange naguère et la plupart des usines de MITTAL, est une usine qui se dégrade à vue d'œil.
6ème MENSONGE : On renforcera la filière packaging (acier pour emballage). C'est faux. Ces aciers sont en concurrence avec l'aluminium. L'augmentation très forte des prix des minerais et du charbon les a rendus moins compétitifs. MITTAL a trois usines pour fabriquer ces produits en Europe du Nord : LIEGE, FLORANGE, et BASSE-INDRE près de NANTES. Elles sont chargées à 40 %. Et MITTAL a promis de renforcer la filière de LIEGE en contrepartie de l'arrêt des Hauts Fourneaux, il a promis de renforcer la filière de FLORANGE en contrepartie de la fermeture des Hauts Fourneaux et i l a promis de pérenniser la filière de BASSE INDRE. A qui ment-il ? Aux wallons, aux Lorrains, aux Nantais ? ou aux trois ?
7ème MENSONGE : en fermant la filière chaude de Florange, on consolide Dunkerque. C'est faux. On alimentera le 3ème Haut Fourneau de Dunkerque avec du coke de Florange. Ce sera donc un Haut Fourneau « continental ». Et même deux fois « continental » puisque le charbon sera venu de Rotterdam à Florange pour faire du coke qui sera réexpédié à Dunkerque.
LES ABSURDITES :
1ère ABSURDITE : c'est un sommet dans l'absurdité : vouloir vendre une usine d'agglomération du minerai, deux Hauts Fourneaux et une aciérie. Sans la cokerie ! Alors que, pour faire de la fonte, il faut mélanger du minerai et du coke ! C'est tellement « gros » que les pouvoirs publics demandent à MITTAL d'inclure la cokerie. Il accepte. Formidable!?
2ème ABSURDITE : on va proposer à la vente une usine, à Florange, pour fabriquer des brames, sans les laminoirs. Qui peut consommer de brames, ces blocs d'acier de 20 tonnes? Les sidérurgistes qui les laminent. Ont-ils besoin de brames? Non, ils en ont tous un peu trop en Europe. Peut-on les exporter? Non, car, même au Brésil, en bord de mer, sur le minerai, ceux qui en fabriquent, MITTAL en particulier, n'ont pas de client aujourd'hui. C'est donc absurde de chercher à vendre une usine à brames mais on va essayer de le faire ! Pendant deux mois et en mobilisant toutes les ambassades!
3ème ABSURDITE : le plan MITTAL pour le packaging français et, notamment, l'usine de Basse-Indre. C'est un jeu de piste : on prend le charbon à Rotterdam, on l'amène à Florange pour y faire du coke, on amène ce coke à Dunkerque pour faire des brames, on ramène ces brames à Florange pour faire des bobines que l'on amène à Nantes Basse-Indre pour les étamer et faire du fer blanc. Et on va expliquer à Basse-Indre, à qui on supprime 60 emplois, que leur produit sera compétitif !
4ème ABSURDITE : on veut nous faire croire que si les chercheurs trouvent, on fera ULCOS. ULCOS est un projet européen, financé par la CEE, la France et, pour un tiers, soit 200 Millions d'euros, par le privé (MITTAL ou autre). Personne ne mettra d'argent privé dans ULCOS tant que la tonne de C02 s'échangera à 7 € et qu'il en faudra peut être le double pour faire fonctionner ULCOS (électricité, maintenance, etc ...). Quel investisseur privé ira convaincre ses actionnaires de dépenser 
200 Millions d'euros dans ULCOS, et, si ça marche, de perdre 15 à 20 Millions d'euros par an si on le fait fonctionner.
Et même si la CEE et la France veulent tout payer à M . Mittal, pourquoi mettre 600 Millions d'euros dans un démonstrateur qui sera arrêté après les essais car installé à Florange sur une filière à un seul Haut Fourneau, donc non compétitive. On aurait donc construit la machine à séparer le CO du C02, 40 à 80 km de gazoduc pour aller de Florange jusqu'en Meuse, une station d'enfouissement pour tout mettre à la ferraille à la fin des essais, au bout de 18 mois peut-être. Quelqu'un dira que c'est gâcher l'argent du contribuable français et du contribuable européen et il aura raison. 
C'est absurde. ULCOS n'a de sens que sur des Hauts Fourneaux pérennes. Nous voulons à Florange des Hauts Fourneaux pérennes et puis ULCOS, s'il est mis au point et financé.
Après tant de mensonges et tant d'absurdités il est temps, Monsieur le Président, de se concentrer sur la VERITE.
LA VERITE :
La vérité c'est que l'usine de Florange est compétitive, y compris sa filière chaude, ses Hauts Fourneaux, son aciérie. Ce n'est pas un slogan syndical. C'est ArcelorMittal qui le dit en 2011, juste avant de nous arrêter les Hauts Fourneaux. Avant coût d'acheminement des matières, c'est la meilleure et, après ces coûts, c'est la deuxième des cinq usines d'Europe du Nord. La vérité c'est que Monsieur Faure avait raison dans son rapport. La vérité c'est que, par conséquent, un plan de reprise de Florange est crédible.
La vérité c'est que l'usine de Florange, comme le dit ArcelorMittal, compense par ses performances techniques et, au-delà, les coûts d'acheminement des matières. Par exemple, nos chaînes d'agglomération du minerai, conçues pour enrichir du minerai lorrain pauvre en fer, peuvent utiliser les minerais plus pauvres dont personne ne veut et qui sont moins chers. Plus le prix des matières premières augmente, plus le prix de l'énergie sera élevé, plus Florange renforcera l'avantage qui est le sien au plan de la maîtrise technique.
La vérité c'est que Florange n'a aucun handicap logistique au bout du compte puisque c'est une usine dont les clients sont à l'Est (PSA Sochaux et Mulhouse, Mercedes, Audi, BMW, Opel etc .. en Allemagne). Florange a été tourné vers l'Est dès sa création. SOLLAC était une coopérative dont l'un des membres (Forges et Aciéries de DILLING) était allemand, qui a apporté son fond de commerce allemand. Après la fusion USINOR SACILOR, Florange a accentué sa vocation à l'Est puisque Dunkerque pouvait satisfaire les clients du Nord de la France.
En conséquence, les matières premières qui viennent de Florange ne font pas un kilomètre de trop. Pour Dunkerque ou Gand, livrer les clients allemands oblige à passer par Florange. 
Puisque Florange est aussi compétitif que Dunkerque, d'après la courbe d'ArcelorMittal, c'est que Florange est plus compétitif au final, puisqu'il est plus près des clients.
La vérité c'est que M . Mittal va supprimer 800 emplois si on englobe la filiale GEPOR et que plus de mille emplois de sous-traitants seront supprimés si la filière chaude est arrêtée. De nombreuses sociétés spécialisées dans les métiers de l'acier (par exemple EFUBA qui s'occupe des réfractaires) vont déposer le bilan. La vérité c'est qu'une des filières de packaging va disparaître.
La vérité c'est que les Français se font berner par MITTAL.
MITTAL fait 35 MT en Europe, la moitié du marché. En face de lui : deux moyens, plusieurs petits continentaux. Il ne peut pas faire de guerre des prix, si l'acier baisse de 10 €/tonne, il perd 350 Millions d'euros par an. Donc, il réduit sa taille tout en restant à des prix élevés et en saturant ses usines restantes, il gagne plus ou maintient ses profits. Il possède 42 % du groupe.
Évidemment, ses co-actionnaires sont d'accord. Plus il gagne, plus eux aussi gagnent, 
et après Liège, c'est au tour de Florange pour deux raisons au moins :
La 1ère c'est que MITTAL a des alliés internes dans son raisonnement. Ils sont Flamands, ils dirigent MITTAL Europe du Nord et ils n'ont de cesse de renforcer et de protéger l'usine de GAND. 
Pour la saturer en toutes circonstances, quoi de mieux que fermer Liège et ensuite Florange, et ensuite de laisser le 3ème Haut Fourneau de Dunkerque devenir continental puisqu'alimenté par du coke venant de Florange ! Ce faisant, s'il n'en reste qu'un, ce sera à GAND.
La 2ème c'est qu'il est beaucoup plus difficile de fermer une usine allemande, même moins compétitive que Florange, parce qu'en Allemagne la sidérurgie est en co-gestion avec les syndicats. Au Conseil d'administration, MITTAL a le même nombre d'administrateurs que les syndicats. S'il n'est pas d'accord avec eux, c'est l'administrateur neutre qui fait pencher la balance. Il n'y a aucun cas dans l'histoire où l'administrateur neutre a décidé la fermeture d'une usine contre les syndicats. C'est improbable. MITTAL ne va pas s'y risquer contre les syndicats. Donc, on fait payer Florange. Ça fera du bruit, mais ça se fera quand même, pense MITTAL.
Seul dans notre système français, le gouvernement peut l'empêcher. Le gouvernement laissera t-il faire?
Monsieur le Président, après vos promesses, nous laisserez-vous être sacrifiés sans comprendre et arrêter cette mécanique à nous broyer?
Nous voulons reprendre notre destin en mains. Notre usine est viable. Elle est au top niveau mondial. Monsieur Faure vous l'a dit. Un plan de reprise vous a été soumis qui a été validé par Monsieur Montebourg, Ministre du Redressement Productif, et ses services.
Car Florange c'est 1,5 Milliards d'euros de chiffres d'affaires par an. C'est 600 Millions d'euros de valeur ajoutée dont les trois quarts sont exportés et améliorent la balance commerciale de la France.
MITTAL en France, c'est la disparition inexplicable de la moitié des profits d'ArcelorMittal Atlantique et Lorraine de 2007 à 2008 alors que le marché était à son zénith? Où sont-ils passés? Ils profitent à qui? A MITTAL? A un autre pays européen? A un autre pays plus lointain? Est-ce là l'origine du litige fiscal de 1,3 Milliards d'euros dont on a parlé? Que devient ce litige?
Pourquoi ArcelorMittal Atlantique et Lorraine n'a-t-il pas déposé, à notre connaissance, ses comptes 2011? Les responsables financiers français les ont-ils seulement signés? Nous attendons de votre part des réponses à toutes ces questions.
Nous ne voulons plus de ces mensonges, plus de ces absurdités, plus de ce brouillard, de ces embrouilles fiscales ou financières. Nous voulons retrouver le chemin de la vérité, celui qui nous donnera un avenir.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l'expression de mes sentiments les plus respectueux.

Edouard Martin

lundi 24 décembre 2012

Arcelor, l'affaire Florange et le syndrome de la " sale boite"


Le conflit de Florange est exemplaire des dégâts qu'une société peut infliger à sa propre image. Un paradoxe au moment où la responsabilité sociale des entreprises les conduit à déployer de gros moyens pour soigner leur réputation. Gilles Le Gendre et François Potiers sont membres des Company Doctors, réseau de consultants en entreprise.

Crédits photo : shutterstock.com
















Le conflit provoqué par l'arrêt des hauts-fourneaux de Florange est un cas d'école de la gestion désastreuse de sa réputation par une entreprise . En principe,un accord garantissant le maintien de l'emploi aurait dû y mettre fin. Mais si l'incendie n'a pu être éteint,c'est parce que Lakshmi Mittal a démontré un talent impressionnant pour épuiser le maigre crédit qui était le sien quand son groupe a racheté le sidérurgiste français Arcelor en 2006. D'où le troublant succès,y compris à droite,de l'idée désuète d'une nationalisation sanction.

Le passif personnel de l'industriel est à l'aune de l'état de ses finances : promesses bafouées ,distance avec ses équipes, dédain pour les médias et l'opinion . Il est stupéfiant qu'en six ans le géant de l'acier ait été incapable d'installer un dirigeant digne de ce nom,entièrement dédié à la filiale française et capable de l'incarner aux yeux des salariés et face aux pouvoirs publics !

Une mauvaise réputation repousse candidats et clients

ArcelorMittal risque de croupir longtemps dans le cachot des « sales boîtes » . Ce concept est tout sauf objectif,mais il parle clairement aux salariés de ces entreprises,à ceux qui hésitent à s'y porter candidats,aux chasseurs de têtes et parfois même aux clients. La problématique des risques psychosociaux a largement contribué à l'installer,France Télécom et d'autres en savent quelque chose. Ce triste label ne sanctionne pas seulement les pratiques effarantes,comme le harcèlement ou des organisations du travail pathogènes. Même des stars peuvent être mises en examen devant le tribunal de la réputation. Il a suffi qu'un conflit salarial somme toute banal assombrisse la sortie de l'iPhone 5 pour qu'Apple soit critiqué pour son modèle économique et social qui choie le consommateur branché mais qui organiserait la fuite des emplois depuis les Etats-Unis et se montrerait fort peu respectueux du travailleur chinois.

La séparation du bon grain de l'ivraie,permettant de dépasser cette approche exagérément affective et circonstancielle,n'est pas aisée. Mais elle progresse. Les vieux classements qui recensent « les entreprises préférées des Français » ou « les entreprises préférées des étudiants » sont inopérants,car ils accordent une prime exorbitante à la notoriété aux dépens de la réalité du climat social. Le palmarès du Great Place to Work Institute qui sonde 350 entreprises dans 45 pays ,est plus intéressant. En 2012,un seul Français y figure parmi les 25 lauréats : le groupe Accor,dont la politique sociale ambitieuse ne lui permettait pourtant pas d'apparaître dans les classements précités.

Comment surveiller sa marque-employeur ?

Sur un terrain d'enquête plus vaste,et donc plus flou,l'agence de notation sociale et environnementale Vigeo accorde la prime de « l'entreprise la plus responsable » en France à L'Oréal : les salariés du leader mondial des cosmétiques jureraient-ils pour autant qu'ils travaillent dans une « bonne boîte » ?

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) les conduit à déployer des moyens considérables pour soigner leur réputation et surtout la surveiller,tâche accaparante à l'heure des réseaux sociaux. Mais l'image auprès des salariés (dedans ou dehors),ce qu'on appelle la fameuse « marque employeur »,repose sur des éléments immatériels qui vont plus loin que les conditions de travail ou de rémunération,quand le mouvement des périmètres,des organisations,des stratégies et des dirigeants brouille le sens,durcit les relations et accentue le stress.

Parmi ces ingrédients,figurent la capacité à créer une confiance durable (qui se nourrit du respect et de l'exemplarité),la fierté du métier (à laquelle peuvent se raccrocher ceux qui l'exercent quand leurs repères vacillent) et la proximité entre les managers et leurs collaborateurs (pour amortir les effets dévastateurs des logiques globalisantes). Il n'y a malheureusement dans ce domaine aucune certitude,mais les entreprises qui réussissent l'exploit de satisfaire tous ces critères ont,peut-être,une chance d'échapper au syndrome de la « sale boîte ».

Nous resterons dignes et droits. Le chemin de croix de la Lorraine et du Président.

vendredi 21 décembre 2012

De qui se moque t'on ?


Michel Liebgott s’est fait griller la politesse, hier matin.
Alors que les syndicats d’ArcelorMittal Florange étaient conviés à rencontrer, à Paris, le député et une commission parlementaire, les militants ont préféré s’inviter bruyamment, à domicile, devant la mairie de Fameck. Les coups de pétards de « Carlita », une machine à faire du bruit, ont fait trembler les murs alors que le député-maire entamait une discussion avec les représentants de la CFE-CGC.
La discussion a tourné court et la CFE-CGC a quitté les lieux. Le temps d’allumer un brasier symbolique, les syndicalistes ont ouvert le débat dans la salle du conseil municipal. Histoire de mettre l’élu socialiste face aux contradictions, « trahisons », gouvernementales et de plaider pour un retour à la stratégie Montebourg. Histoire aussi d’afficher un front syndical (FO-CFDT-CGT) toujours uni.
« Depuis l’accord entre le gouvernement et Mittal, on mène la lutte sur deux fronts. Il y avait celui contre les financiers, il y a maintenant le politique », rappelle Lionel Buriello (CGT). Pour tous, la nationalisation temporaire reste la solution.

« On a du mal à comprendre. Montebourg revient encore aujourd’hui avec cette idée, c’est bien que cette piste tient la route ! », interroge Jacques Minet (CFDT).

En parfait équilibriste politique, Michel Liebgott ne promettra que de relayer la position des syndicats.

Reconnaissant la cacophonie gouvernementale et sans afficher de conviction propre, l’élu socialiste nuance tout de même : « Montebourg n’a jamais dit qu’il rallumerait les hauts fourneaux. Le vrai débat n’est pas le repreneur mais de savoir s’il y avait des investisseurs. Le détail des 400 M€ évoqués n’a jamais été donné. » 

Mais la conviction syndicale est faite et le rejet de « l’accord scélérat » unanime. Et Jacques Minet d’insister, « le message, il va falloir le faire passer vite. Mittal est prêt à appuyer sur le bouton » pour éteindre les cowpers ce qui condamnera le haut fourneau.

ArcelorMittal : l’ultimatum du comité de suivi


La majorité des membres du comité de suivi de l’accord de Matignon à propos d’ArcelorMittal, réuni hier pour la première fois, exige de l’État qu’il annonce clairement la fin de la filière liquide et revienne au plan B de Montebourg.Déception dans les rangs , hier soir, lors de la première réunion du comité de suivi   composé d’une quinzaine de membres Photo Gilles WIRTZ

Déception dans les rangs , hier soir, lors de la première réunion du comité de suivi composé d’une quinzaine de membres Photo Gilles WIRTZ
 Il devait baliser l’avenir, il a finalement rouvert les plaies. Le premier comité de suivi de l’accord de Matignon du 30 novembre, signé entre Jean-Marc Ayrault et ArcelorMittal a accouché, hier soir, d’un véritable ultimatum à l’adresse du gouvernement : « On lit clairement entre les lignes de ce projet d’accord que M. Mittal fait une croix sur les hauts-fourneaux de Florange. Il faut donc que le gouvernement le dise et l’acte réellement. Ensuite, l’unanimité s’est faite autour de la table pour revenir au plan Montebourg », résume, combative, Anne Grommerch (UMP).
La députée de Thionville affirme déjà qu’elle va « réintervenir, en concertation avec Michel Liebgott [député PS de Fameck] auprès du président de la République ».
Le comité de suivi d’une quinzaine de membres, à peine porté sur ses fonts baptismaux, a-t-il déjà vécu ? Il est bien entendu trop tôt pour le dire, même si Patrick Weiten, est très amer : « Moi, je lis la presse comme tout le monde : une démarche est engagée pour supprimer 200 emplois par an sur trois ans. Que reste-t-il de la promesse de ne pas supprimer d’emplois ? En plus, 100 postes de plus sont en balance chez Gépor ! Nous ne sommes donc plus dans l’épure de l’accord. », analyse, le président UDI du conseil général de Moselle. Ulcos ? « On n’a même pas eu le 1 alors qu’attendre du 2 ? Moi, je considère qu’on avait un projet alternatif et un industriel du terroir, florangeois, mosellan et l’État pouvait transférer les installations à un opérateur auquel nous avions confiance ». Conclusion : il réfléchit dès aujourd’hui à l’hypothèse de quitter l’assemblée à peine installée, car siéger au comité de suivi « alors qu’on a été grugés, c’est être complice d’une situation qu’on nous impose ».

Consensus sur la déception

Ce « consensus sur la déception », selon le mot d’Anne Grommerch, Michel Liebgott le prolonge : « Ulcos est out, pour des questions de fric. Dans l’accord, les trois points sur Ulcos sont plombés ». Sur le fond, le député temporise : « Comme Jean-Pierre Masseret [président du conseil régional] , je reste persuadé qu’il faut envisager l’avenir avec l’IRT, le CNRS, dont le patron est prêt à être auditionné, et la métallurgie de demain et veiller à ce que les investissements promis par Mittal [13 M€] soient engagés au plus vite ». Même s’il reste rivé sur l’hypothèse d’un repreneur, Edouard Martin (CFDT), lui non plus, ne se pose pas encore la question de partir du comité : « L’arrêt de mort de la filière liquide était contenu en filigrane dans l’accord. Mais j’insiste, il y a tromperie. Comme sur Ulcos, où les pseudo problèmes techniques n’existent pas ». Même s’il n’a pas la faculté de sortir d’aucune manière de l’accord qui cadre sa mission, François Marzorati, pilote du comité, confirme qu’il remontera dans son compte rendu « l’état d’esprit précis » des participants à ce premier tour de table.
Le prochain rendez-vous est fixé le 17 janvier.
Alain MORVAN.

http://www.republicain-lorrain.fr

Intervention CFDT-CGT-FO chez LIEGOTT le 20/12/2012


lundi 17 décembre 2012

Spécial ArcelorMittal Semaine du 3 au 7 décembre 2012

Enfumage sans fumée de nos Hauts Fourneaux !

L AVEU...............
L empressement de Mr Orsoni de venir s expliquer sur FRANCE 3 LORRAINE me semble à mes yeux comme un aveu et une provocation...je l ai ressenti comme cela ..
En effet il fallait oser le dire que la difference entre le chiffres du Journal le Monde et les chiffres de la direction ne sont credibles ...4 euros pour le Monde et 44 Euros pour Mr Orsoni ...donc il fallait oser le
 dire que pendant des années arcelor mittal aurait laisser tourner le hfx avec un tel differentiel...autrement dit avec Florange il aurait perdu du fric ....la ficelle est trop grosse et a qui veut il la faire avaler?? tout est bon pour justifier l injustifiable ...de plus vous annoncez que l etude ulcos serait fait a Maizieres mais pas forcement pour Florange ...en faisant cela vous trahissez encore une fois Florange .....au profit d autres sites..... l encre de l accord n etant pas encore seche vous baffouez l accord passé avec l ETAT Francais ..... cette affaire est loin d etre terminée ..d autres rebondissements mon avis auront lieu.....vous vous etes empressé de venir vous expliquer .....mais votre explication ne tient pas ni les chiffres que vous avancez ..de plus a chaque question posé votre gestuelle vous trahissait vos yeux baissaient......rien n etait sincere ...comme si on demandé a un pompier d eteindre un feu qu il avait lui meme allumé.. mais j ecoute et reecoute le reportage et on le sens en filigrane la double condamnation des hfx de Florange...........Comptez sur nous ... ON NE LACHERA RIEN...............



jeudi 13 décembre 2012

Florange: pourquoi tant de mystère sur la rentabilité du site?


Alors que les syndicats affirment que Florange serait l'un des sites les plus rentables d'Europe, la direction continue de garder le secret sur la santé économique réelle des hauts-fourneaux. Un silence troublant.


La CFDT a dévoilé mercredi soir une note interne selon laquelle le site de Florange serait l'un "des plus rentables" du groupe sidérurgique.
La CFDT a dévoilé mercredi soir une note interne selon laquelle le site de Florange serait l'un "des plus rentables" du groupe sidérurgique.
REUTERS
C'est un document gênant pour la direction d'ArcelorMittal. Mercredi soir la CFDT a brandi une note interne selon laquelle le site de Florange serait l'un "des plus rentables" du groupe sidérurgique. "Nous l'avons toujours su mais cette fois, nous en avons la preuve formelle, signée de la main de la direction: Florange est parfaitement rentable", s'emporte Jean-Marc Vécrin de la CFDT, quelques heures avant la tenue du CCE exceptionnel sur l'avenir du site. A la différence de la CGT et de FO, il ne claquera pas la porte des négociations, mais on imagine l'ambiance...

Selon ce graphique, qui compare les coûts de production à la tonne (énergie, matières premières, transports...) de l'acier produit des sites de Florange, Gand, Dunkerque, les coûts du site lorrain seraient dans la moyenne européennes, moins élevés notamment que ceux de Brême ou de Liège.

Florange: pourquoi tant de mystère sur la rentabilité du site?
Le document interne révélé par les syndicats.





La performance serait d'autant plus notable, que, comme le soulignent les syndicats, le prix du transport de matière première à Florange (site situé à l'intérieur des terres à la différence des autres sites) pénalise de 24 euros le coût de la bobine à chaud. Déduction faite de ce surcoût, "Florange serait au même niveau que Gand, le meilleur élève de la classe ArcelorMittal", estime le Républicain Lorrain, le premier à avoir eu le document. "La performance industrielle du site lorrain fait plus que compenser le le désavantage logisitique de 24 euros la tonne", précise d'ailleurs le graphique ci-dessus.


Pour justifier la fermeture de la filière chaude de Florange- jugée moins rentable que la filière froide- ArcelorMittal avait souligné début octobre l'inconvénient de la position géographique de Florange, loin des ports, et "la capacité limitée de production du site qui impacte de manière négative les coûts fixes". Une thèse qui s'effondre donc en partie. Il estimait également qu'il fallait "se résoudre à l'idée que la phase liquide de Florange ainsi que sa production de brames ne sont plus compétitives dans le contexte de fortes surcapacités européennes".


Loin de se démonter, la direction a balayé le document, affirmant qu'il ne s'agissait pas d'un papier officiel et qu'en l'occurrence les informations y figurant étaient partielles car ne prenant "pas en compte les coûts complets". Il "ne contredit en rien le constat de non-rentabilité de la phase liquide de Florange et ne prouve en rien la profitabilité de cette partie du site car il ne prend pas en compte les coûts complets", explique le groupe dans un communiqué.


Et puis, comme le souligne ArcelorMittal, si Florange était rentable, pourquoi voudrait-elle le fermer? Imparable! Sauf que Mittal pourrait aussi vouloir devancer la chute des ventes, et réduire ses capacités de production de manière anticipée. "Depuis que Wolfgang Eder, PDG de Voestalpine et Président d'Eurofer, l'Association européenne des producteurs d'acier, a estimé qu'il était nécessaire de réduire les capacités de 20-25% dans un avenir relativement proche, tous les grands groupes se mettent en ordre de marche", observe ainsi un analyste.Silence chez ArcelorMittal... et au gouvernement


Sans aller jusqu'à remettre en cause les difficultés financières du sidérurgiste (qui a perdu 709 millions d'euros au troisième trimestre), on peut aujourd'hui s'étonner de la grande discrétion -c'est un euphémisme- de la direction sur les données économiques du site. Mais, curieusement, le mutisme est le même au gouvernement. Y compris au cabinet d'Arnaud Montebourg. "Il s'agit d'informations confidentielles, les seules informations publiques que nous pouvons communiquer figurent dans le rapport Faure(remis en juillet à Arnaud Montebourg ndlr)".


En l'occurrence, si ce denier explique très bien les difficultés du secteur et les spécificités (géographique, historiques...) du site, il ne donne malheureusement aucune information chiffrée sur la rentabilité de Florange. Une information précieuse toutefois pourrait bien apporter un peu d'eau au moulin des syndicats : "Florange se situait en 2008, lorsque les hauts-fourneaux fonctionnaient à pleine capacité, parmi les trois sites du groupe ArcelorMittal les plus performants en termes de coûts de production". Sauf qu'entre-temps, comme l'explique Pascal Faure, Mittal a pratiquement cessé d'investir sur le site, et les arrêts et redémarrages successifs des hauts fourneaux les ont rendus moins productifs. Des investissements qui rendraient ces équipements encore plus rentables, affirment les syndicats. En l'absence de ces données primordiales, il paraît en tout cas impossible d'avoir un avis tranché sur la situation de Florange.


Contacté par L'Expansion.com, le sidérurgiste n'a pas donné suite.
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ArcelorMittal : la CGT et FO claquent la porte du CCE

Paris, ce 13 décembre 2012. Les représentants de la CGT, tout comme ceux de FO, ont claqué la porte du CCE moins d'une heure après le début des discussions. | JP/Jacques Demarthon

La rencontre a tourné court. La direction d'ArcelorMittal, qui s'expliquait jeudi devant les représentants des salariés, n'a eu qu'une heure pour le faire, au terme de laquelle la  et FO ont claqué la porte du CCE extraordinaire pour manifester leur refus «catégorique» de l'accord du 30 novembre conclu entre le géant de l'acier et le gouvernement Ayrault
Désaccords sur l'accord. Accusant la direction de mener une politique de «casse industrielle et sociale», la CGT, premier syndicat du groupe, a appelé «les salariés partout sur les sites en à la mobilisation dans l'unité syndicale». Philippe Verbeke, délégué CGT, a demandé aussi que «Lakshmi Mittal ait le courage de venir voir les salariés». Pour FO, Norbert Cima a indiqué que son syndicat «ne reconnaît pas la légitimité de l'accord». La CGT et FO avaient déjà annoncé leur décision de bouder les travaux de la commission de suivi des engagements, créée non pour «renégocier» l'accord mais pour veiller à sa bonne application et confiée au sous-préfet de Thionville (Moselle) François Marzorati. Après l'annonce de l'accord, les salariés avaient également appris par la presse le retrait par Mittal du projet expérimental Ulcos de captage/stockage de CO2 à Bruxelles.

«Les salariés ont besoin de plus de détails». A son arrivée jeudi, Jean-Marc Vécrin, délégué central CFDT, a déclaré à que les salariés ont «besoin de beaucoup plus de détails». Le délégué a promis de poser des «questions précises» à la direction notamment sur «la pertinence du transfert d'activité» du site de Basse-Indre (Loire-Atlantique) vers Florange, et le volet social. «On voudrait aborder la question des mesures d'âge et s'assurer que les départs se feront sur la base du volontariat», a-t-il dit. La CFDT comme la CFE-CGC s'inscrivent eux en partenaires pour le suivi des engagements.François Pagano, délégué CFE-CGC, a déclaré être là «pour forcer Mittal à jouer le jeu». «On vient demander des investissements pour Florange», a-t-il dit. Pour la CFE-CGC, «le projet ULCOS new look, qui pourrait voir le jour à l'horizon 2018, n'est pas explicité de manière assez claire».

Mittal se veut rassurant. Avant la réunion du CCE, le groupe s'est voulu rassurant, affirmant qu'il tiendrait ses engagements en matière d'investissements et de recherche. Dans un entretien au Figaro jeudi, le PDG d'Arcelor Mittal Lakshmi Mittal affirme s'être engagé à «trouver des solutions pour les 629 salariés concernés par la fermeture des hauts fourneaux (prévue au printemps 2013, ndlr)», sans «aucun licenciement». Sur le terrain, le choix de fermer les hauts fourneaux de Florange ne convainc pas. Edouard Martin, délégué CFDT de Florange, a brandi mercredi un document de la direction selon lequel le site mosellan est l'un «des plus rentables» du groupe dans le nord de l'Europe. «Ce document d'étude, au caractère tout à fait partiel, n'a jamais fait l'objet d'une validation par le groupe» et «ne prend pas en compte les coûts complets», a répliqué le groupe dans un communiqué.

VIDEO. Comité d'ArcelorMittal : CGT et FO claquent la porte

CARTE INTERACTIVE. Les plans sociaux en France

Afficher Leparisien.fr : la carte de France des emplois menacés sur une carte plus grande

mercredi 12 décembre 2012

ArcelorMittal : le document qui prouve que Florange est compétitif


ArcelorMittal : le document qui prouve que Florange est compétitif

Edouard Martin (CFDT) a abattu une carte maîtresse hier en dévoilant un document interne secret prouvant que le site Mittal de Florange est au moins aussi compétitif que ceux de Gand et Dunkerque. Le CCE prévu aujourd’hui à Paris s’annonce très chaud.

Le document sera au centre des débats jeudi au CCE de ArcelorMittal à Paris. Photo Philippe Neu.
Le document sera au centre des débats jeudi au CCE de ArcelorMittal à Paris. Photo Philippe Neu.
Hier soir, Edouard Martin , leader CFDT ArcelorMittal Florange, a dévoilé ce qu’il considère comme un document choc : « La preuve que le site intégré de Florange est économiquement performant. Il s’agit d’un document interne, rédigé par la Direction générale. Les courbes, entre janvier 2010 et mai 2011, prouvent que Florange est au même niveau de productivité que Dunkerque. Si l’on retire les coûts de transport, 24€ la tonne Florange est au même niveau que Gand. » La CFDT entend demander des comptes aux dirigeants dès ce jeudi après-midi, lors du Comité central d’entreprise à Saint-Denis.

Infos de dernière minute le 12/12/2012

La « politique des friches » pour accompagner TerraLorraine


En novembre dernier, la première pierre a été posée  en présence des acteurs du projet. Photo archives RL/Philippe NEU
En novembre dernier, la première pierre a été posée en présence des acteurs du projet. Photo archives RL/Philippe NEU
2013 sera marquée par l’entrée dans une « phase opérationnelle » du projet TerraLorraine – cette vaste zone d’échanges sino-européenne qui sera implantée sur la mégazone d’Illange.
« Ce projet doit constituer pour tous une opportunité unique et historique pour notre département, pour la Lorraine et pour la Grande Région », martèle le président Patrick Weiten. « Ses répercussions iront bien au-delà de la seule mégazone d’Illange et dépasseront, au final, les espoirs que nous avions placés, il y a quelques années déjà, dans ces " super-zones d’activité " qui étaient initialement destinées à permettre d’accueillir des activités de grande envergure : les " unités internationalement mobiles " […]. Il nous faut d’ores et déjà en penser les conséquences pour ne pas en subir les effets. »
Dans cette perspective, le conseil général et l’Etat ont demandé à l’Etablissement public foncier de Lorraine de procéder à un recensement exhaustif des friches industrielles, commerciales, militaires ou logistiques. Objectif : préparer une politique d’aménagement du territoire bénéficiant de la réintégration de ces friches dans le patrimoine départemental. A terme, Patrick Weiten ne recule pas devant un bel oxymore, en préconisant « la création dans tout le département de multiples petites mégazones ».
Si Philippe Tarillon, porte-parole de l’opposition, reste attaché à la réussite de l’opération TerraLorraine, celle-ci « ne doit pas être considérée comme un projet de substitution aux difficultés économiques de la Lorraine ». En clair, il lui semble impensable d’envisager la mutation de centaines de sidérurgistes et de métallurgistes en autant de caristes ou d’employés du tertiaire.
Et, devant la « nouvelle politique des friches » annoncée par le président, l’élu socialiste met en garde contre les excès d’optimisme : « J e ne voudrais pas, dit-il, qu’après des friches industrielles, nous ayons à traiter des friches tertiaires. » On n’en est pas là…

LE PACTE DE FLORANGE - la Parisienne Libérée


mardi 11 décembre 2012

Clip de M. BOULOT (FRASIAK)

Premier comité de suivi « avant Noël »


François Marzorati réunira le premier comité de suivi de l'accord du 30 novembre entre le gouvernement et ArcelorMittal « avant Noël », à Paris.
© Le Républicain Lorrain, Mardi le 11 Décembre 2012 / Région / 

 Hier, le sous-préfet de Thionville, chargé de cette mission par Jean-Marc Ayrault, a débuté ses consultations à marche forcée en recevant la CFDT pendant un peu plus d'une heure. Une rencontre de calage des moyens et de la méthode au cours de laquelle le représentant de l'Etat a renouvelé sa promesse de travailler « sans tabou », comme l'a rappelé Edouard Martin, désigné par sa fédération pour siéger dans ce comité ad hoc. « Ce sera l'accord, rien que l'accord mais tout l'accord », juge le syndicaliste. Qui reste rivé sur ses positions : « Maintenir la filière liquide dans la vallée. Ce qui fait la force de Florange, c'est sa qualité de site intégré. »
Le comité de suivi des investissements (Ulcos 2, 180 MEUR), qui se réunira «autant de fois que nécessaire », sera composé des organisations syndicales - un titulaire et un suppléant, mandatés par le Premier ministre -, des représentants du Val de Fensch, du conseil général, du conseil régional et Michel Liebgott (PS) et Anne Grommerch (R-UMP), députés de la circonscription. Comme l'État, qui s'appuiera sur ses experts, les syndicats pourront consulter les leurs. Sans surprise, il s'agira, pour la CFDT, du cabinet Syndex, qui intervient déjà au comité d'entreprise européen du groupe. « Il ne faut pas isoler Florange. La bonne perspective est européenne », tranche Edouard Martin. Syndex avait ainsi rendu, au printemps dernier, le rapport établissant que la sidérurgie intégrée de Liège était viable. « La direction viendra avec ses chiffres, nous ne sommes pas des techniciens. » Hors la « lettre » de l'accord, « qui ne sera pas rediscuté », laCFDT a déjà mis un sujet-clé sur la table : « Le maintien des compétences, avec l'aide du centre de formation de Yutz. » Edouard Martin estime déjà « à 200 le nombre de personnels [chaîne d'agglomération, haut fournistes, opérateurs aciéries] à former pour que l'outil de travail puisse redémarrer au plus vite ».
Le casus belli ? Ils attendent de Mittal qu'ils signent l'engagement qu'Ulcos se fera bien à Florange. « Avant fin mars, sinon, on saura quoi faire. »
Alain MORVAN.