samedi 7 avril 2012

Concert Marche de l'Acier vers Paris 2012

ArcelorMittal : la capitale à leurs pieds

Les dix-sept marcheurs de l’acier, après dix jours d’effort et 350 kilomètres parcourus ont traversé Paris, comme des héros modernes. La dernière étape, point d’orgue de leur épopée, restera dans les mémoires.
Le vacarme des travaux sur la place de la République semblait, hier, devoir avaler toute autre forme de bruit et de vie. Mais à 14h, les marcheurs de l’acier, surgis de la sortie de métro, ont rapidement balayé cette impression. Les Jérôme, Thierry, Greg, Edouard, Antoine, Jacques, Ben, Rudy, Ali, Rachid, Khalid, Michael, Jean, Bader et Luis, après dix jours de marche ont régné sur Paris, l’espace d’un après-midi.
Ils ont parcouru 350 kilomètres entre Florange, où ils redoutent pour leur travail, et la capitale, où les choses semblent encore se décider.
Après une nuit passée dans un hôtel de la périphérie, préféré à un gymnase, trop inconfortable pour tant de fatigue, il leur restait sept kilomètres pour rejoindre les jardins du Trocadéro, à un jet de pierre de la Tour Eiffel.
« On vient chercher la Tour Eiffel , elle a été faite chez nous et nous on veut nous détruire », lance Edouard Martin, devenu, à son insu, la figure charismatique d’un mouvement qui fait date. Les dix-sept sidérurgistes ont été escortés, sans répit et jusqu’à l’agacement, par une forêt de micros, de caméras, de sollicitations. La marche des ouvriers, leur souffrance, leur pugnacité ont fait recette. « Je ressens de la fierté, c‘est un exploit, ils ont traversé la France pour démontrer l’excellence de l’acier lorrain », confie Michel Liebgott, député maire socialiste de Fameck, qui hésite à enfiler son écharpe tricolore dans le cortège pour ne pas être taxé de récupération politique. Sujet sensible en ces temps de campagne.
Plus tard dans la soirée, à l’abri de la scène dressée pour le concert gratuit, la visite de Jean-Luc Mélenchon fait débat. « C’est la Région et le Département qui paient, et c’est Mélenchon qui récupère », rage Jean-Pierre Liouville, secrétaire général du PS Moselle. Son parti dépêchera Manuel Valls et Anne Hidalgo, mais « pas le candidat ».
Le visage des marcheurs porte le masque de l’épuisement. Les démarches sont au mieux boitillantes, au pire chaque pas est une grimace. Mais plus Paris défile, sécurisé par un impressionnant service d’ordre, plus la douleur semble anesthésiée.

La haie d’honneur

Les métallos ont leur hymne, scandé avec force et sans lassitude : « On ne lâche rien, on ne lâche rien… » De fait, ils n’ont rien lâché. Marie, domiciliée à Hayange, sort de Science Po où elle fait ses études, et tombe nez à nez avec le cortège, comme un clin d’œil du destin. Elle applaudit et dit sa fierté. « Leur geste est formidable, leur résistance, leur bagarre…», s’enthousiasme Solange, parisienne pure souche. « D’accord, je comprends qu’ils se battent pour leur travail, mais nous on en a assez des manifestations », peste une dame âgée qui attend un bus qui ne vient pas, bloqué dans une circulation paralysée. Les marcheurs, bras dessus, bras dessous, fraternels, traversent Paris comme dans un rêve éveillé. « Notre déterminationest meilleure, il y aura un avant-marche et un après-marche », espère Antoine. « Nous avons tenu, alors que beaucoup auraient aimé qu’on lâche », s’époumone Edouard.
Dans la dernière grande ligne droite avant la Tour Eiffel, les familles, collègues, amis, et simples soutiens, venus de Moselle dans quinze bus affrétés pour l’occasion, affluent à la rencontre des marcheurs et forment une haie d’honneur. L’émotion est là, palpable, exacerbée par la fatigue. Puis c’est la cohue, la nervosité face aux sollicitations envahissantes des médias, conquis par l’aventure ouvrière. Terriblement humaine.

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vendredi 6 avril 2012

Métallos de Florange : «Les tongs ? C'est le résultat de 10 jours de marche»

Les ArcelorMittal sous la Tour Eiffel



Les marcheurs d'ArcelorMittal sont arrivés à Paris - Libération vidéo
Les 17 marcheurs d'ArcelorMittal ont achevé vendredi 6 avril leur marche de l'acier en défilant de la place de la République vers la Tour Eiffel. Durée: 01:05.



Après dix jours de marche, les 17 métallos terminent leur périple de 300 km vendredi, à Paris.
Partis à pied le 28 mars de Lorraine, les métallos de l'aciérie ArcelorMittal de Florange (Moselle) achèvent vendredi sous la Tour Eiffel leur "marche de l'acier" pour "défendre leurs emplois auprès des populations", sur fond de polémique avec Nicolas Sarkozy.
Les 17 marcheurs, syndiqués ou non, ont parcouru plus de 300 km. Ils sont attendus symboliquement vers 16h30 au pied de la "dame de fer", faite d'acier de Lorraine.
"L'idée était de nous battre pour sauver notre usine en danger et des milliers d'emplois. On a eu un vent de sympathie extraordinaire et on s'est rendu compte que notre combat dépassait largement les frontières de Florange, ce fleuron de l'industrie", a déclaré Edouard Martin, délégué CFDT.

"On est tous des ArcelorMittal"

"Beaucoup de Français se sont reconnus et ont dû se dire: 'On est tous des ArcelorMittal en puissance', car bien que l'entreprise (...) soit compétitive, ça ne suffit même pas pour la maintenir en marche, puisque tous ces ayatollahs de la finance estiment que c'est toujours moins cher ailleurs", a-t-il dit.
Les marcheurs ont dormi dans des gymnases, des salles de fêtes, reçu des encouragements d'anonymes, comme "ce petit papy qui a traversé la route pour mettre 2 euros dans la cagnotte". "On a des ampoules, mais on les soigne tous les soirs. Là, c'est le mental qui fait tout maintenant", a témoigné Jacques Minet, l'un des marcheurs.

Concert à 19h au Champ de Mars

Après une dernière visite houleuse mi-mars dans la capitale, et les échauffourées avec les forces de l'ordre alors qu'ils voulaient se rendre devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy, les métallos veulent une manifestation calme.
Les marcheurs de l'acier se sont réunis à 14 heures place de la République pour une dernière étape de 7 km jusqu'au Champ de Mars. Là, un "gros rassemblement" est prévu, ponctué par un concert à 19h00 avec notamment Bernard Lavilliers. Quinze bus ont quitté la Lorraine au petit matin et d'autres salariés rejoignent la capitale en train ou via les transports en commun depuis l'Ile-de-France.

"Un mouvement hyper-responsable"

Pour Alain Gatti (CFDT), "ce qui est assez remarquable c'est que le mouvement a été hyper-responsable" contrairement à ce qu'a laissé entendre Nicolas Sarkozy en accusant les responsables syndicaux CGT et CFDT d'être "venus (l)'insulter et essayer de casser (son) siège de campagne".
En engageant leur bras de fer fin février pour préserver le maintien du site et les quelque 2.500 CDI, dont plusieurs centaines sont aujourd'hui en chômage partiel, les syndicats avaient promis de faire de Florange "le cauchemar du gouvernement" si les deux hauts-fourneaux de l'aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n'étaient pas remis rapidement en route.
Cette mise en veille, "l'arrêt de mort du site" selon eux, n'est que temporaire assure ArcelorMittal et due à la demande mondiale d'acier en berne.

ArcelorMittal : la "marche de l'acier" des métallos de Florange finit à Paris.

Des ouvriers de l'aciérie ArcelorMittal de Florange, en Moselle, partis à pied le 28 mars de Lorraine pour "défendre leurs emplois auprès des populations", franchiront ce vendredi les portes de Paris, où un rassemblement est prévu sous la Tour Eiffel.

Comment ArcelorMittal a fait plier Alger pour obtenir un prêt

Le groupe sidérurgique a obtenu un prêt de 140 millions d'euros de la Banque extérieure d'Algérie pour financer son développement en Algérie. Le géant de l'acier avait menacé le gouvernement, fragilisé par la multiplication des émeutes, de fermer l'unique site sidérurgique du pays, qui emploie 7.000 personnes.
Comme quoi, le chantage à l'emploi marche pour les grands groupes internationaux. Le géant de l'acier ArcelorMittal  a obtenu ce qu'il voulait en Algérie. Après avoir frolé le dépôt de bilan en janvier, la filiale locale du géant mondial de l'acier a annoncé, début avril, la signature d'un accord de financement stratégique avec la Banque extérieure d'Algérie (BEA) en vue de moderniser son usine sidérurgique d'Annaba (extrême est algérien).
La plus grande banque publique algérienne a été autorisée par le gouvernement a racheté la dette d'ArcelorMittal Annaba (extrême est algérien) auprès de la Société Générale Algérie, filiale du groupe bancaire français, d'un montant de 140 millions d'euros. Pour obtenir ce prêt, ArcelorMittal n'a pas hésité à brandir la menace du dépôt de bilan.
En cessation de paiement
Le 8 janvier dernier, son directeur général s'était déplacé au Tribunal d'El Hadjar (banlieue d'Annaba), où sont basés l'usine sidérurgique et son siège social, pour déclarer l'entreprise en cessation de paiement. L'annonce avait rapidement fait réagir le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia. "L'Etat algérien n'assistera pas sans réagir à la disparition du complexe sidérurgique d'El Hadjar", avait-il expliqué, tout en dénonçant le chantage du géant mondial de l'acier, qui selon lui, voulait obtenir ce prêt, sans fournir les garanties nécessaires à la BEA.
Mais le gouvernement a dû se résoudre à ouvrir son portefeuille pour éviter que les 7.000 salariés de l'unique complexe sidérurgique du pays aillent grossir les rangs des chômeurs. Dans un contexte local marqué par la multiplication des émeutes sociales et au moment où le vent de la révolte populaire souffle sur le monde arabe.
ArcelorMittal récidiviste
ArcelorMittal Annaba avait déjà obtenu en septembre, la reconduction de la convention d'investissement signé avec le gouvernement en 2001 lors du rachat du complexe sidérurgique d'El Hadjar à l'Etat. Cette convention octroie des avantages fiscaux et parafiscaux et un prix du gaz administré à la filiale locale du géant de l'acier.
Le géant mondial de l'acier compte investir 480 millions d'euros sur cinq ans pour porter ses capacités de production à 2,4 millions de tonnes en 2015 contre un million de tonnes actuellement. La demande locale actuellement de 3 millions de tonnes par an passera à 7 millions de tonnes en 2014, selon les prévisions officielles.

Métallos de Florange : le «cauchemar du gouvernement» marche sur Paris


Entre la Ferté-sous-Jouarre et Trilport, le 4 avril, avec les marcheurs de l'aciérie ArcelorMittal de Florange. (Photos S.M.)
Entre la Ferté-sous-Jouarre et Trilport, le 4 avril, avec les marcheurs de l'aciérie ArcelorMittal de Florange. (Photos S.M.)

REPORTAGEDes salariés d'ArcelorMittal ont parcouru 300 kilomètres à pied pour sauver leur aciérie . Ils sont en passe de rallier Paris. Nous les avons suivis une journée, dans la campagne seine-et-marnaise.

Par SYLVAIN MOUILLARD
En dix jours, ils auront bouclé 320 kilomètres à pied. Ils ont souvent la quarantaine bien frappée, ils sont lamineurs, métallurgistes, électriciens à l'usine ArcelorMittal de Florange, et ne pensaient jamais réaliser leur pari un peu fou. Rallier la capitale à pattes, pour clamer que «l'acier lorrain vivra». L'idée est née après leur première venue à Paris, le 15 mars, où ils avaient été accueillis à coups de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre.
«Au début, personne n'y croyait», raconte Antoine, intérimaire au chômage. Mais sous l'impulsion de quelques motivés, un parcours est tracé. Neuf villes étapes sont retenues, au gré des réponses des municipalités. Les 17 marcheurs – la plupart syndiqués – qui s'élancent de Moselle, le 28 mars, n'ont rien de grands sportifs. Ce mercredi matin, à la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), la petite troupe en survêtement, baskets et blouson bleu, semble amochée.
Thierry, soutenu par une paire de béquilles, a les pieds badigeonnés de mercurochrome. Les plaies sont profondes. «J'ai explosé à Verdun à la deuxième journée de marche», dit-il. Depuis, il squatte la voiture-balai. «Mon erreur, c'était les chaussures neuves... J'en ai marre de regarder les collègues depuis le camion. Le but, c'était de marcher !»
L'emblématique leader de la CFDT, Edouard Martin, a craqué la veille. Il reposera ses pieds meurtris toute la journée dans la camionnette de tête. Tout le monde doit être d'attaque pour demain vendredi, date de l'arrivée à Paris. Après un passage sous la tour Eiffel – bâtie en acier lorrain –, un concert de soutien sera donné au Trocadéro par Bernard Lavilliers et le groupe Zebda. 40 000 personnes sont attendues.
9h30. C'est l'heure du départ pour la petite troupe, ragaillardie par une nuit passée à l'hôtel. Finis, les ronflements qui envahissent tout un gymnase. L'étape est plus clémente qu'à l'accoutumée. Il fait beau, les températures sont printanières. Rien à voir avec les départs sous les gelées dans la Marne, pour des parcours de plus de 45 kilomètres. Aujourd'hui, il n'y a que 15 bornes à faire, entre la Ferté-sous-Jouarre et Trilport, sur la D603, une départementale rectiligne, bordée par l'autoroute de l'est et les champs de colza.
Le groupe d'environ 25 personnes s'élance, encadré par plusieurs véhicules d'assistance et une escorte policière. En tête de cortège, les irréductibles Ben et Rachid, qui n'ont pas loupé un kilomètre depuis le départ. Ce sont eux qui assurent le rythme, au moins 5 km/h, qu'importe le dénivelé. Clope au bec, Ben distille ses conseils: des étirements réguliers, un pas souple dans les descentes... Antoine avoue ne plus regarder le parcours. «Je ne compte plus les kilomètres restants, ils sont toujours faux, sourit-il. Le gars qui a fait le trajet, son GPS, c'est celui de Sarkozy !»

Refoulés de Meaux

Les marcheurs balisent minutieusement leur route. Ils placardent un autocollant «L'acier lorrain vivra» sur le panneau d'entrée de chaque bourg traversé, saluent d'un geste de la main les habitants et automobilistes qui les encouragent. Tous s'avouent surpris et réconfortés par les témoignages de sympathie. La petite caisse de soutien est régulièrement alimentée par les dons spontanés. «Hier, un type qui bossait dans le champagne a partagé quelques bouteilles avec nous, raconte Antoine. Il a proposé d'héberger trois personnes pour la nuit.»
Les municipalités des villes traversées offrent aussi leur concours. Certaines mettent des gymnases à disposition pour l'hébergement ou offrent des repas. D'autres maires refusent d'accueillir les métallos. Comme Jean-François Copé, l'édile de Meaux (77), qui n'a pas voulu que ceux qui ont promis de devenir «le cauchemar du gouvernement»y passent la nuit. Du coup, ce mercredi soir, les marcheurs feront leur halte à quelques kilomètres de la sous-préfecture, à Trilport.
Chez les marcheurs, l'ambiance est partagée. La fierté d'avoir relevé le défi sportif est indéniable. «Ça montre qu'on ne lâchera rien», explique l'un. Mais tous sont assez sceptiques sur les chances de redémarrage des deux hauts-fourneaux de l'aciérie, à l'arrêt depuis octobre. «Plus ça dure, plus ils s'oxydent, et plus Mittal peut dire que leur productivité n'est pas suffisante», affirme Marc.
Pascal, venu de Moselle pour la journée, juge les salariés «résignés. Vue la situation budgétaire de l'Etat, on comprend que l'usine ne sera pas nationalisée.» Walter Broccoli, représentant Force Ouvrière, abonde: «On sait pertinemment que l'usine en l'état est condamnée, notamment la filière liquide. Notre seule chance, c'est le projet Ulcos, qui prévoit de capter et d'enfouir en sous-sol les émissions de CO2.»
La construction de ce haut-fourneau dernier cri et écologique reste suspendue au déblocage de financements, notamment au niveau européen. «Si nous sommes choisis, Mittal l'aura dans l'os, puisque cette installation sera aussi productive que celle des concurrents», explique le syndicaliste. Dans le cas contraire, la pérennité du site et de ses 2 800 salariés est fortement menacée. Tout comme la santé économique d'une région entière. «On a coutume de dire qu'un ArcelorMittal fait vivre trois personnes», appuie Marc. Aujourd'hui, un tiers des salariés sont au chômage partiel.

«On dirait qu'il parle d'un four à pizza»

Autre sujet de discussion, les attaques de Nicolas Sarkozy en début de semaine contre les syndicats de l'usine. «Il a mis de l'huile sur le feu en disant que nous n'étions pas représentatifs des salariés, regrette Bernard, 38 ans de maison. Mais je suis persuadé qu'au fond, il aimerait avoir la même représentativité que nous Les trois organisations membres de l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO) représentent 75% des salariés. Avec un taux de participation, lors des dernières élections professionnelles, qui avait atteint 93% ! Si la plupart des marcheurs ne portent guère le président sortant dans leur cœur, Thierry, lui, n'hésitera pas à lui donner sa voix s'il «redémarre le haut-fourneau». Avant de se reprendre: «Mais je ne me fais pas d'illusion. Quand il parle de ça, on dirait qu'il parle d'un four à pizza. En plus, il dit qu'on est des agités, des casseurs, alors qu'on n'a jamais rien fait de mal.»
Une dernière ascension, et la pause midi se profile. Un barbecue est allumé, les saucisses, merguez et steak déposés sur le gril. Juste à côté, on a posé une grosse caisse à pharmacie, pour que chacun puisse soigner ses douleurs à coups de pommade ou de pansements.
Edouard Martin, de la CFDT, mène les négociations avec les policiers. En tongs et les pieds bandés, la faute à de vilaines ampoules qui ont éclaté la veille. Enjeu: deux thermos de café. «Vas-y, George Clooney !», chambrent ses camarades. A quelques pas de là, son collègue de FO, Walter Broccoli, rumine. Il n'apprécie guère le leader du mouvement. Et pourtant, l'intersyndicale doit tenir. Malgré les rancoeurs personnelles, les rumeurs qui vont bon train, à droite et à gauche, et les petits griefs sur les tentatives de certaines personnes de tirer la couverture à elles.
Il est 14h15 quand un bus de syndicalistes CGT, venus au soutien, se gare sur l'aire de repos. Une quarantaine de salariés de Florange descend. Le débat s'engage pour leur faire retirer leurs chasubles floquées au nom du syndicat. Peine perdue. Un type avec des dreadlocks et une guitare débarque. ll reprend un morceau de sa composition. «On a tourné le clip à Arcelor, il sera bientôt en ligne !»
Les deux derniers kilomètres jusqu'à Trilport sont vite bouclés. Le cortège est accueilli par le maire Jean-Michel Morer, écharpe tricolore en bandoulière. «On a trouvé leur initiative citoyenne et gonflée, et on a fait appel à la population pour offrir de la nourriture.» Une infirmière et un kiné doivent examiner les blessés les plus sérieux. A 48 heures de l'arrivée à Paris, il s'agit de remettre tout le monde sur pied. Le temps viendra alors de se séparer. Michaël, qui a pris des congés pour participer à la marche, redoute déjà ce moment: «Au début du parcours, j'ai dû rentrer deux jours à Florange à cause du boulot. J'étais déprimé, tout seul chez moi.» Même nostalgie chez Luis.«Quand on se quittera, ça sera comme en colo, on pleurera.»

lundi 2 avril 2012

Zemmour Naulleau : vidéo Edouard Martin dénonce un manque de politique industrielle

ArcelorMittal: Frédéric WEBER au micro de BFM TV

ArcelorMittal: Edouard MARTIN - Les damnés de Florange (canal+)

Les Artistes qui soutiennent les sidérurgistes

Liste au 20 mars 2012
Bernard Lavilliers, Guy Bedos, Guy Carlier, Jean-Michel Ribes, Stéphane Bern, Edouard Baer, Antoine de Caunes, Sophia Aram, Régis Mailhot, Christophe Alévêque, Audrey Vernon, Albert Meslay, Manuel Pratt Odile et Michel Massé, Vincent Roca, Heidi Brouzeng, Michel Didym, Bernard Beuvelot, Laurent-G. Dehlinger, Idir, Didier Porte, Marie-Hélène Fery, François Rollin, Laurent Violet, Trinidad, Zebda, Charles Tordjman, Ariane Ascaride, HK et les Saltimbanks, François Morel, Jean Boillot, Jean-Jacques Vanier, Guy Demaysoncel, Michel Onfray, Jacques Dau, Jean-Marc Catella, Cali, Marc Jolivet, Louis Chedid, Brigitte Fontaine, Josiane Balasko, Laurent Baffie, Yannick Jaulin, Béatrice Dalle, Agnès Jaoui, Michel Fugain, Jane Birkin, Yvan le Bolloc’h, Thomas Fersen, Nicoletta, Sarcloret, Philippe Starck, Bruno Putzulu, Cyril Hanouna, Ange / Ch. Décamps, Gérard Gelas, La Grande Sophie, Richard Bohringer, Blankass/G. et J. Ledoux

Le clip de soutien aux sidérurgistes par RIC et Bernard Lavilliers

Sarkozy s'en prend à la CFDT de Florange : "Les bras m'en tombent" (JM Vécrin)

Il se dit scandalisé des propos du président-candidat. Le délégué syndical CFDT d'Arcelor Mittal, Jean-Marc Vécrin, ne digère pas vraiment les déclarations de Sarkozy, qui fait la différence entre "les ouvriers, inquiets, et les permanents de la CGT ou de la CFDT".


ArcelorMittal Florange - "Sarkozy ment et injurie"

Les marcheurs d'Arcelor font chaque jour une trentaine de kilomètres pour gagner Paris.

Alors que se poursuit La marche pour l'acier d'une vingtaine de salariés d'ArcelorMittal, Nicolas Sarkozy s'en est pris violemment aux syndicalistes CGT et CFDT dans une interview à la presse écrite quotidienne régionale au matin de son meeting nancéien.



De son côté, comme il l'a indiqué dans l'émission "Salut les Terriens" dont il était l'invité samedi 31 mars, Edouard Martin (CFDT), l'un des porte-paroles de l'intersyndicale CGT-CFDT-FO s'inquiète de menaces de licenciement le concernant.

Florange : Sarkozy attaque la CFDT qui a "trahi la confiance des salariés"

Le président-candidat charge les "permanents de la CFDT", après s'en être pris aux syndicalistes de la CGT.


Après s'en être pris à la CGT, le candidat Nicolas Sarkozy a critiqué des "permanents de la CFDT" qui ont "trahi la confiance des salariés" à Florange, dans un entretien à paraître lundi à L'Est républicain, Le Républicain lorrain et Vosges Matin. Des ouvriers de l'aciérie ArcelorMittal de Florange (Moselle) menacée de fermeture ont entamé mercredi dernier une marche à pied, de la Lorraine à Paris pour "défendre leurs emplois auprès des populations".
Interrogé par ces journaux de la presse régionale sur "la colère qui monte à Florange", Nicolas Sarkozy a répondu : "Ne mélangeons pas les ouvriers, inquiets et pour qui j'ai obtenu 17 millions d'euros d'investissement, et les permanents de la CGT ou de la CFDT : deux millions d'euros de travaux sur la phase liquide réalisés immédiatement - ces travaux ont démarré -, 7 pour la cokerie, 8 millions pour l'usine de fabrication de produits pour l'automobile." "C'est de l'investissement pour Florange ! Il est décidé. Si ces travaux n'avaient pas été engagés, c'était la certitude que les hauts fourneaux ne reprenaient pas", a ajouté le candidat sortant.
"Quant aux permanents de la CFDT" a-t-il ajouté, "ils trahissent la confiance des salariés. Ils sont venus m'insulter et essayer de casser mon siège de campagne. Ne confondons donc pas les salariés d'ArcelorMittal, que je ne laisserai pas tomber, et des syndicalistes qui trompent leurs adhérents en faisant de la politique au lieu de défendre l'intérêt des salariés". À la mi-mars, quelque 200 métallurgistes de l'aciérie de Florange étaient venus à Paris avec l'intention de se rendre devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy où un important dispositif policier avait été déployé. De brèves échauffourées avaient alors éclaté avec les forces de l'ordre.

Nicolas Sarkozy met en accusation la CFDT d'ArcelorMittal

STRASBOURG (Reuters) - Nicolas Sarkozy dénonce l'attitude de la CFDT d'ArcelorMittal à Florange (Moselle) qui, selon lui, "fait de la politique", au lieu de défendre les intérêts des salariés.
Le président sortant, qui doit tenir un meeting dans la soirée à Nancy dans le cadre de la campagne présidentielle, affirme avoir tenu ses promesses vis-à-vis de la sidérurgie dans une interview publiée lundi par trois journaux lorrains.
"Quant aux permanents de la CFDT, ils trahissent la confiance des salariés. Ils sont venus m'insulter et essayer de casser mon siège de campagne", déclare-t-il.
Quelque 150 salariés de l'usine de Florange, menés par la CFDT -majoritaire à Florange- mais aussi par la CGT et Force ouvrière, étaient venus manifester le 15 mars à Paris devant le siège de campagne de Nicolas Sarkozy dont la police les avait délogés avec des gaz lacrymogènes.
"Ne confondons pas les salariés d'ArcelorMittal, que je ne laisserai pas tomber, et des syndicalistes qui trompent leurs adhérents en faisant de la politique au lieu de défendre l'intérêt des salariés", ajoute Nicolas Sarkozy.
Le chef de file de la CFDT à Florange, Edouard Martin, a dit sur RTL ne pas être étonné des propos du chef de l'Etat qui "plusieurs fois s'est fait fesser par M. Mittal".
"Ça ne m'étonne pas, depuis 2008, depuis l'épisode Gandrange, il est extrêmement vexé avec le dossier ArcelorMittal puisque plusieurs fois il s'est fait fesser par M. Mittal", a-t-il déclaré.
"OUI, ON FAIT DE LA POLITIQUE"
"A chaque fois, il nous a promis qu'il ferait des miracles et aujourd'hui, le miracle on l'attend encore", a-t-il ajouté, estimant que le président ne maîtrisait "absolument pas" le dossier.
"Si, pour lui, que des ouvriers essaient de défendre leur usine qui est menacée de fermeture c'est faire de la politique, alors là je lui réponds, 'oui, on fait de la politique'", a-t-il conclu.
Les syndicalistes de Florange, dont une vingtaine effectuent en ce moment une marche vers Paris qu'ils atteindront le 6 avril, veulent obtenir une décision de redémarrage de leurs hauts-fourneaux éteints depuis juillet 2011 pour l'un, octobre 2011 pour le second.
Le président de la République rappelle avoir "obtenu" 17 millions d'investissements pour le site, des sommes pour la plupart déjà prévues, selon les syndicats.
Interrogé sur ses promesses passées concernant l'usine ArcelorMittal voisine de Gandrange, qu'il s'était engagé à sauver en 2008, il assure que "tout a été respecté".
"Toutes les personnes ont été reclassées. Une école de formation a été créée", dit-il.
Venu sur le site le 4 avril 2008, Nicolas Sarkozy s'était engagé à faire "tout son possible" pour empêcher la fermeture de l'aciérie et du train à billettes. "Avec ou sans Mittal, l'Etat investira dans Gandrange", avait-il précisé.
Les installations avaient néanmoins fermé, ce qui avait entraîné la suppression de 575 des 1.100 postes de travail.