jeudi 26 avril 2012

Arcelormittal: 26 avril 2012 Remise d'un chèque de 3500 euros par l'OMS de Florange

De l’acier et des jeux

Lakshmi Mittal, le patron du premier sidérurgiste mondial portera la torche olympique en juillet.

ArcelorMittal ne va peut-être pas rallumer les hauts-fourneaux de Florange, mais son patron, Lakshmi Mittal portera la torche olympique à Londres, le 26 juillet, veille de la cérémonie officielle de l’ouverture des Jeux. Le baron de l’acier, et son fils AdityaMittal, directeur financier et responsable des produits plats Europe du sidérurgiste, participeront au relais dans le borough de Kensington. Supporter enthousiaste des Jeux, Lakshmi Mittal a dépensé 23,6 millions de dollars pour construire la sculpture Orbit, dans le parc olympique.

Cette participation à la grande fête de l’olympisme – sports amateurs et professionnels confondus –, devrait le consoler d’avoir vu sa fortune réduite de près de 10 milliards en 2011, selon Forbes. Lakshmi Mittal a dévissé de la sixième à la vingt et unième place selon dernier classement des grandes fortunes établi par le magazine. Victime de la mauvaise passe de la sidérurgie, principalement en Europe, sa fortune est tombée de 30,1 milliards de dollars en mars 2011 à 20,7 milliards en mars 2012.

Quand ArcelorMittal gagne de l'argent en mettant en sommeil ses aciéries

Le chiffre devrait faire bondir les métallos de Florange, qui redoutent la fermeture de leur usine et n'ont toujours pas obtenu de garanties lors du comité central d'entreprise qui s'est tenu mercredi 25 avril.
Entre 2005 et 2010, ArcelorMittal a économisé 156 millions de tonnes de quotas d'émissions de dioxyde de carbone (CO2) grâce à la mise en sommeil de plusieurs de ses installations en Europe, selon des données publiées par le cabinet londonien Carbon Market Data. Soit, au cours actuel du carbone, pourtant très bas (une tonne s'échange à 7 euros contre le double en 2009), un gain potentiel de 1,1 milliard d'euros pour le numéro un mondial de la sidérurgie.
"ArcelorMittal est aujourd'hui l'entreprise qui affiche, et de très loin, les plus gros excédents de quotas de CO2 en Europe", affirme Cedric Bleuez, directeur de Carbon Market Data. A titre de comparaison, l'allemand ThyssenKrupp, l'un de ses principaux concurrents, a dégagé en 2010 un excédent de "seulement" 5 millions de tonnes, soit 20 % de son allocation. Six fois moins qu'ArcelorMittal (31 millions de tonnes), qui a, lui, économisé 32 % de ses quotas sur la même période.
Et la tendance ne fléchit pas : le groupe franco-indien devrait à nouveau afficherune trentaine de millions de tonnes d'excédent en 2011, selon Carbon Market Data (tous les chiffres ne sont pas encore disponibles).
Attribués gratuitement, ces droits à polluer ont été mis en place en 2005 par la Commission européenne pour inciter les entreprises à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, chaque usine qui consomme plus de 20 mégawatts par an se voit attribuer un quota d'émissions de CO2 en fonction de son activité. Si elle ne les utilise pas, elle peut les revendre à d'autres entreprises qui, elles, n'ont pas réussi à diminuer leur consommation d'énergie.
"En raison de la crise économique, nous avons dû réduire nos volumes de production, ce qui a abouti à un excédent de quotas de CO2 gratuits, reconnaît Hervé Bourrier, PDG d'ArcelorMittal en FranceMais ils sont soit conservés pourcouvrir nos besoins futurs, soit revendus pour financer des projets d'efficacité énergétique."
A Gandrange (Moselle), où le sidérurgiste possède toujours un laminoir, de nouveaux brûleurs basse consommation sont ainsi en cours d'installation. Un investissement de "plusieurs millions d'euros" qui doit permettre de réduire de 15 % la consommation de gaz des fours de réchauffage du site.
Mais l'argument ne convainc pas les syndicalistes, qui accusent Lakshmi Mittal, le patron du sidérurgiste, de gonfler artificiellement sa trésorerie en revendant ses droits à polluer.
"ON MARCHE SUR LA TÊTE"
De fait, ArcelorMittal a cédé en 2011 pour 93 millions de dollars de quotas de CO2sur le marché BlueNext, où s'échangent les droits à polluer. En 2010, son gain était de 140 millions de dollars.
"C'est un vrai scandale que nous dénonçons depuis plusieurs années, s'emporteEdouard Martin, délégué CFDT à l'aciérie de Florange. Cela veut direqu'ArcelorMittal gagne autant voire plus d'argent en arrêtant ses hauts-fourneaux qu'en les faisant fonctionner. On marche sur la tête !"
La mise en sommeil, officiellement provisoire, des hauts-fourneaux P3 et P6 de Florange, intervenue en juin puis octobre 2011, a ainsi permis à ArcelorMittal d'économiser 38 % des quotas alloués au site l'an dernier et de dégager un excédent de 1,53 million de tonnes, selon Carbon Market Data. Soit un gain potentiel de 10,8 millions d'euros au cours actuel du carbone. Et ce, uniquement pour 2011.
Consciente de ces nombreux effets d'aubaine, la Commission européenne a décidé de faire le ménage. Jusqu'ici, les règles du système d'échange de quotas ne permettaient pas de réduire l'allocation gratuite de droits à polluer en cas de baisse d'activité. Seul l'arrêt définitif d'une installation était pris en compte. L'aciérie électrique ArcelorMittal de Gandrange a ainsi été exclue du périmètre l'an dernier, à la suite de sa fermeture en 2009.
Pour la prochaine phase du dispositif, qui démarre en 2013 et doit durer jusqu'en 2020, les allocations de quotas pourront être cette fois diminuées en cas de baisse de production. "Une installation dont le niveau d'activité en 2012 est réduit de 90 % par rapport à la moyenne 2005-2008 ne recevra par exemple aucun quota gratuit pour 2013", précise-t-on au ministère de l'écologie.

Arcelor Florange - Pas de réponse en CCE

Le mouvement des salariés continue à Florange pour la défense de la sidérurgie lorraine, de leur emploi et le rallumage des deux hauts-fourneaux d'Hayange.

Alors que la grande tente du "Village Gaulois" installé depuis le 16 avril était démontée mercredi 25 avril, au même moment la CGT appellait les salariés à manifester pour la défense de la Filière Liquide et du Packaging, à St Denis, à l'occasion du CCE qui se tenait sur place.

Un CCE au cours duquel le cabinet externe Secafi, (mandaté après que le comité d'entreprise eut exercé à l'automne 2011 son droit d'alerte), a estimé que "la stratégie actuelle était basée sur le court terme et que la décroissance des volumes et des parts de marché induisaient une spirale vicieuse" conduisant "probablement à refuser des commandes".
Dans son rapport, Secafi estime également que "la stratégie commerciale du groupe apparaît totalement dominée par les contraintes purement financières (taux d'endettement, investissements miniers) et préconise de (re)bâtir une stratégie centrée vers l'ensemble des clients en capitalisant sur les atouts inégalés du groupe."
Le cabinet propose de "repositionner Florange sur la production de brames, sur des produits de spécialité en attendant l'avènement du processus Ulcos" et suggère "de relancer un haut fourneau", les deux du site de Florange étant en sommeil depuis plusieurs mois.

A l'issue du CCE, les représentants syndicaux ont estimé ne pas avoir obtenu de réponses de la direction Atlantique-Lorraine du groupe.

Les syndicats envisagent également une manifestation le 8 mai 2012 lors de la réunion des actionnaires d'ArcelorMittal au Luxembourg.

"Vrai travail" : l'amnésie du candidat Sarkozy




Le rassemblement pour le "vrai travail" voulu par le candidat le 1er mai est perçu comme une "provocation".
Les corps intermédiaires taxés d’"immobilisme", Bernard Thibault soupçonné d'être "membre du PCF", la CFDT accusée d'avoir abandonné les salariés à Florange … Nicolas Sarkozy a ajouté lundi à la liste des piques envoyées aux syndicats la proposition d’un grand rassemblement le 1er mai pour célébrer le "vrai travail". De ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille", avait précisé Nicolas Sarkozy à la presse devant son QG.
Cette sortie, les syndicats l’ont pris pour eux. Car depuis la fin du 19e siècle, le 1er mai est une date cochée par les grandes organisations pour un rendez-vous annuel de mobilisation. Et que le président y ait accolé l’expression "vrai travail" est pour eux clairement une bravade. Et ce n’est pas la première de la campagne.

ArcelorMittal: étudie l'extension de ses mines canadiennes.

ArcelorMittal fait part ce matin du résultat d'une étude exploratoire, selon lequel sa production de concentrés de minerai fer au Canada pourrait être portée 30 millions de tonnes par an.
L'idée serait d'utiliser au mieux les infrastructures existantes du groupe. “D'autres expansions plus poussées que celles en cours de réalisation sont en train d'être examinées” indique le groupe sidérurgique intégré, qui détient des aciéries et revendique le rang de 4ème mineur de fer au monde.
ArcelorMittal rappelle que le programme annoncé en mai 2011, qui visait à augmenter sa production minière annuelle du Canada de 14 à 24 millions de tonnes par an en 2013, est actuellement en cours d'exécution.
Le groupe envisage maintenant d'aller plus loin : “des études de préfaisabilité et de faisabilité vont être commandées pour l'augmentation de la production à 30 millions de tonnes par an”.
Pour mémoire, en 2011, les activités minières d'ArcelorMittal ont produit 54 millions de tonnes de minerai de fer et 7 millions de tonnes de charbon métallurgique.

mercredi 25 avril 2012

1er mai Concert de soutien




1er mai Concert de soutien


L'ACIER LORRAIN VIVRA


Venez nombreux en famille, entre amis,

 entre collègues de travail

pour participer à cette journée de soutien.


Optique deux millllllleeeeeeeeuh ...

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Punaise ... C'était pas un jeu de "loi" ?

Dix semaines d’une lutte épuisante ...

Avec les ArcelorMittal : dix semaines d’une lutte épuisante

Un sage disait: " Quels que soient votre combat et son issue, la Vérité éclatera"

Sébastien Leban | Photojournaliste

    De la vallée de la Fensch à la Tour Eiffel, Rue89 a vécu avec les métallos des aciéries de Florange, qui se battent pour conserver leur activité.
Le ton posé, la voix grave, Edouard Martin, représentant CFDT, revient sur le combat des sidérurgistes de Florange (Moselle), dont il est l’un des porte-parole. Dix semaines d’une lutte épuisante, de la vallée de la Fensch à Paris, que Rue89 a suivie.
Dans les urnes de Florange, dimanche, le candidat socialiste est arrivé premieravec 32,3% des voix. Suivi de Marine Le Pen, qui progresse de 10,4 points (25,7%). Les 6 408 votants ont sanctionné le président sortant (19% pour Sarkozy), qui perd 9 points par rapport à 2007. Quant aux trois candidats de la gauche de la gauche (FDG, NPA, FO), ils ne gagnent que 1,3 point.
« On se sent, malgré tout, assez seul, car personne ne répond à notre appel au secours », lâchait Edouard Martin, un peu plus tôt en avril, avant de revenir sur leur combat.

Le temps des blocages

Début février 2012, le PDG d’ArcelorMittal France, Hervé Bourrier, annonce le prolongement de l’arrêt du haut-fourneau P6 mettant ainsi en danger quelque 3 000 emplois. Une poignée de salariés du site de l’aciérie ArcelorMittal Florange décide alors de prendre son avenir en main.
Les actions débutent mi-février par une occupation des bureaux de la direction à Florange. Les sidérurgistes déclarent l’état de siège à l’entrée des grands bureaux (locaux administratifs) et s’installent dans la salle du conseil d’administration. Plusieurs candidats à l’élection présidentielle font un crochet par Florange pour apporter leur soutien.
La semaine suivante, l’heure est aux blocages. D’abord l’entrée des grands bureaux puis la sortie de l’usine à froid (expédition des produits finis). Enfin, vendredi 2 mars, c’est sur la voie ferrée du TGV Est que s’installent les métallos, avant d’être délogés, quelques heures plus tard, par les gendarmes mobiles.

Direction la capitale

15 mars : deux bus sont affrétés et quittent Florange tôt le matin. L’objectif de la journée : aller frapper à la porte du QG du candidat Nicolas Sarkozy et lui présenter un échantillon d’acier lorrain. La centaine d’ouvriers est accueillie à coup de gaz lacrymogène aux abords de la rue de la Convention (XVearrondissement).
Ils improvisent finalement un pique-nique devant le barrage des gendarmes, avant de se rendre sous la Tour Eiffel pour déployer une banderole : « Oui à l’acier lorrain  ».

La marche pour l’acier

Jamais à court d’idées, les sidérurgistes se lancent le 28 mars un défi un peu fou : rejoindre Paris, à pied, en dix jours dans une « marche pour l’acier  ». Trois cent cinquante kilomètres de sang et de sueur plus tard, ils font une arrivée triomphale au Trocadéro, le 6 avril, et offrent un concert gratuit aux milliers de personnes venues les applaudir.

Le village gaulois

De retour de Paris, les pieds en compote mais regonflés par l’engouement suscité, les Florangeois accusent le contre-coup médiatique.
Ils décident alors d’installer devant les grands bureaux un « village gaulois  », du 16 au 24 avril. Les irréductibles sidérurgistes reçoivent jour et nuit badauds et soutiens pour débattre et discuter de leur combat, de la situation de l’industrie en France, ou simplement pour boire un café.
Les forçats lorrains de l’acier sont à un tournant de leur mobilisation. Ils doivent maintenant décider quelle suite à donner à leur mouvement.
« Le 7 mai, on sera toujours là », assure Edouard Martin, en regardant les photos de ces dix semaines de lutte. Il conclut :
« Le seul espoir, c’est d’avoir un président qui ose dire non à Mittal. »

Les Guignols de l'Info du 24/04/12

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Nous ne sommes pas des "politiques" mais bien des syndicalistes qui défendont les salariés.


Réaction d'Edouard Martin et des salariés de... par France3Lorraine

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Arcelor-Mittal - Entretien exclusif avec Edouard... par PSlorraine

Extrait Troisième séance du mardi 28 février 2012 (Assemblée nationale)

Mme la présidente. La parole est à Mme Aurélie Filippetti.
Mme Aurélie Filippetti. Madame la présidente, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous sommes ici pour examiner une proposition de loi visant à doter la puissance publique d’outils législatifs lui permettant de mener une véritable politique industrielle.
Nous, les socialistes, sommes responsables et, en l’occurrence, sur l’affaire Petroplus, nous avons décidé de voter cette proposition de loi qui doit permettre d’empêcher le détournement d’actifs d’une entreprise défaillante. Il y a eu en effet trop d’exemples de patrons voyous laissant des salariés désemparés et des sites abandonnés.
Le Gouvernement a décidé d’engager la procédure accélérée, et nous en sommes heureux. Mais pourquoi a-t-il refusé d’utiliser la même procédure pour la proposition de loi socialiste visant à obliger un groupe industriel rentable à vendre à un repreneur un site menacé d’abandon dont il veut se débarrasser si ce repreneur a l’aval du tribunal de commerce ? Pourquoi n’avoir pas donné cette chance aux salariés d’ArcelorMittal à Florange ? J’ai entendu les réponses qui nous ont été apportées par le Gouvernement et par le Premier ministre lui-même, ces jours-ci, par voie de presse ou dans l’hémicycle. On nous dit que notre proposition de loi est absurde. Or c’est à la demande des salariés eux-mêmes que François Hollande, en responsabilité, vendredi dernier, lors de sa quatrième visite en Moselle sur ce dossier, a décidé de déposer cette proposition. Elle est nécessaire pour répondre à l’inquiétude des salariés. Elle est nécessaire aussi parce que ce n’est pas un texte punitif, mais un outil de politique industrielle dont nous avons besoin.
Nous avons tous des exemples en tête de sites industriels laissés en déshérence par de grands groupes rentables dont les actionnaires sont souvent bénéficiaires, qui abandonnent les salariés, les réseaux de sous-traitants, tout un tissu industriel, qui massacrent nos territoires, nos régions et obèrent toute possibilité pour l’État et la puissance publique, avec les collectivités locales, de dresser les grandes lignes d’une véritable politique industrielle.
Il faut réagir. Mes chers collègues, je vous appelle ce soir à la responsabilité. Puisque notre proposition de loi, sans doute parce que son premier signataire en était François Hollande, n’a pas eu le bonheur d’être inscrite en procédure accélérée, nous avons décidé, avec Jean-Marc Ayrault, de déposer sous forme d’amendements les dispositifs que nous souhaitons voir inscrits dans les codes.
En Moselle, ArcelorMittal a adopté une stratégie de désengagement. Vous nous avez dit, monsieur le ministre chargé de l’industrie, que les hauts fourneaux étaient fermés de manière temporaire, mais malheureusement il y a des précédents. À Liège, les hauts fourneaux ont été fermés pendant deux ans de manière temporaire, jusqu’à ce qu’on annonce en novembre dernier qu’ils l’étaient de manière définitive. À Madrid, les hauts fourneaux ont été fermés de la même manière. Au Luxembourg, à Schifflange, à Rodange, les hauts fourneaux, mis en veille, seront eux aussi fermés, au mois de mars. C’est une logique de désengagement industriel d’ArcelorMittal sur l’ensemble du territoire européen qui est à l’œuvre.
Nous devons réagir face à ce groupe qui a réalisé l’an dernier 2,3 milliards de bénéfices, dont il a retiré 1 milliard pour le reverser aux actionnaires, c’est-à-dire en grande majorité à la famille Mittal. Nous ne pouvons pas laisser la France, l’Europe se dépouiller de leur industrie sidérurgique.
Mittal nous répond que les commandes sont faibles, mais à Florange le parc à brames est rempli, pour approvisionner d’autres sites que Mittal fait tourner à plein régime parce qu’ils lui rapportent plus d’argent. Nous devons nous doter des outils qui nous permettront de récupérer ce site extrêmement efficace. Nous parlons souvent de l’Allemagne : eh bien, l’industrie automobile haut de gamme allemande s’approvisionnait en acier auprès d’ArcelorMittal Florange, en raison de la qualité de ses aciers et de sa main-d’œuvre.
Nous devons protéger nos territoires et nous doter d’outils de politique industrielle pour protéger le savoir-faire de la main-d’œuvre – c’est le principal atout de la France : la qualité et l’engagement des salariés et des ouvriers –, sinon nous n’aurons plus rien pour agir face à ces grands groupes. C’est pourquoi nous avons déposé ces amendements, et j’espère, chers collègues, qu’ils recueilleront votre assentiment à tous. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

Jean Marx Ayrault chez Boudin le 24/04/2012

Allez, un peu d'humour ...

mardi 24 avril 2012

Ayrault promet une loi obligeant à vendre les usines "rentables" qu'on voudrait fermer

Jean-Marc Ayrault, conseiller spécial de François Hollande, s'est engagé mardi à faire voter par "la future majorité parlementaire de gauche" une loi obligeant les groupes industriels à céder les usines "rentables" qu'elles voudraient fermer en France sans pour autant accepter de les vendre.

"Cette disposition législative, voulue par François Hollande et très attendue, s'inscrit dans notre stratégie de ré-industrialisation et de relocalisation des entreprises", a précisé le député-maire socialiste de Nantes devant des journalistes à Metz.
"Nous reprendrons la proposition de loi que nous avions déposée à l'Assemblée et qui avait alors été rejetée par la majorité sortante", a-t-il ajouté.
Le 24 février à Florange (Moselle), M. Hollande avait déclaré devant les métallurgistes de l'aciérie ArcelorMittal --menacée de fermeture, selon les syndicats-- que lorsqu'une firme ne voulait plus d'une usine "rentable" et qu'elle ne voulait pas non plus la céder, il lui serait fait "obligation de la vendre pour que les repreneurs viennent".
M. Ayrault a rappellé cet engagement du candidat socialiste aux ouvriers d'ArcelorMittal qu'il a rencontrés en début de soirée à Florange dans le "village (de tentes) gaulois" que les métallos ont dressé depuis une semaine devant les locaux administratifs du site.
"La maîtrise d'outils performants constitue l'un des enjeux de notre politique industrielle", a-t-il martelé devant les sidérurgistes mosellans qui ont entamé lundi la dixième semaine de leur mouvement. "La proposition de loi sera mise à l'ordre du jour pour qu'elle soit votée par la nouvelle majorité", a-t-il ajouté.
"Le prochain président devra avoir conscience que l'usine de Florange appartient à la collectivité nationale et qu'elle doit doit être sauvée", lui a répondu Edouard Martin, le leader de la CFDT.
"Il faudra aussi se battre pour obtenir le projet européen Ulcos qui est un grand enjeu de politique industrielle, déterminant pour la croissance", a encore dit M. Ayrault.
Le projet Ulcos ("Ultra low carbon dioxide (CO2) steelmaking") est un consortium de 48 entreprises et organisations de 15 pays européens coopérant pour réduire de manière drastique les émissions de dioxyde de carbone liées à la production d’acier.
Ce consortium regroupe les principales entreprises sidérurgiques de l'Union européenne, dont ArcelorMittal, ainsi que des partenaires du secteur de l'énergie et de l'ingénierie, dont Total et EDF, des instituts de recherche et des universités.
D'un coût estimé à 650 millions d'euros, dont quelque 250/300 millions devant être injectés par Bruxelles, le programme a pour objectif de réduire d'au moins 50% les émissions de CO2 résultant des méthodes actuelles de production sidérurgique. La Commission européenne doit rendre dans quelques mois sa décision pour l'implantation de ce projet.

dimanche 22 avril 2012

A Florange, les salariés d'ArcelorMittal ont voté « utile »

Attablés sous la tente du petit village gaulois installé depuis une semaine devant les grands bureaux de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), la vingtaine d'ouvriers réunis ce dimanche midi échangent leurs pronostics

La grêle ne les a pas empêchés d'aller voter. Attablés sous la tente du petit village gaulois installé depuis une semaine devant les grands bureaux de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), la vingtaine d'ouvriers réunis ce dimanche midi échangent leurs pronostics. « Moi, j'ai voté utile ce matin et je pense que les Français doivent faire pareil », lance Antoine. 

C'est-à-dire? « François Hollande bien sûr! C'est le seul qui est venu nous voir avec des propositions intéressantes.» Les collègues opinent du chef. Ici, tout le monde dit avoir voté . Une poignée seulement pour Jean-Luc Mélenchon. Mais personne n'est dupe: dans la région,  pourrait bien recueillir de nombreux suffrages.
Entre deux bouchées de lasagnes, Edouard Martin annonce les premiers résultats de l'Outre-Mer. « 57% pour Hollande en Guadeloupe contre 23,4% pour Sarkozy », note le leader CFDT. Les de joie résonnent sous la tente. « J'espère que les résultats nationaux seront similaires, lance un ouvrier. Et que l'on aura un ras-de-marée pour Hollande. »
Début d'après-midi. Certains ouvriers ne sont pas encore allés voter. Alors un mini-cortège se met en route vers les urnes des villes voisines. Direction Gandrange où Jérémie, 32 ans, glisse son bulletin de vote pour … François Hollande. Comme son père Jacky, qui « a toujours voté à gauche », l'électromécanicien de l'usine de Florange met tous ses espoirs dans le PS. Son logo « L'acier lorrain vivra » collé sur la casquette, Jérémie est catégorique: « Le PS a intérêt de faire bouger les choses. Sinon après, on est parti pour 15 ans d'UMP! » A l'entendre, Henri Octave, le maire PS de Gandrange, sourit. Très vite, il invite les quelques ouvriers présents à prendre un verre, dans une petite salle à l'arrière de la petite école transformée en bureau de vote. Son objectif: parler de la situation des hauts-fourneaux mais aussi évoquer l'avenir et sa stratégie locale. 
A Rosselange, une commune voisine, Jérôme et Grégory s'apprêtent à voter. Casques vissés sur la table, ils sont bien vite pris à parti par le maire PS, Vincent Matelic, qui les invite à prendre un verre. « Ici, tout le monde espère que l'usine va repartir, glisse-t-il. C'est vital pour eux mais aussi pour toute la région.» Ses pronostics? Difficile à dire pour l'instant. Mais selon lui, François Hollande pourrait bien remporter la première place. Suivi de près par... Marine Le Pen.
A Florange, le résultat est sans appel: François Hollande décroche la première place avec 32,30% des voix. En seconde position, Marine Le Pen rassemble 25,69% des suffrages et Nicolas Sarkozy se classe troisième avec 19,01% des voix.
Dans la grande salle du local syndical, à deux pas de la tente du village gaulois, une cinquantaine de salariés d'ArcelorMittal et leurs familles sont venus voir les résultats à la télévision. De longues tables ont été installées pour l'occasion. Et, très vite, tous les regards se tournent vers le grand écran plat installé en catastrophe quelques minutes avant. François Hollande prend la première place avec 28,40% des voix. Un cri de joie retentit dans la salle. « On lâchera rien! », scandent les sidérurgistes. En attendant le deuxième tour.

Florange : la ville vote sur fond de fermeture des hauts-fourneaux

Thionville /

Présidentielle

La Rédaction
La ville est devenue un des symboles de la campagne présidentielle. Pour illustrer la désindustrialisation de la France, bon nombre de candidats se sont succédé pour battre campagne. En 2007 c’est Nicolas Sarkozy qui était arrivé en tête. Cette année le vote sera certainement différent sur fond de désillusion de l’action gouvernementale.


A Florange, en Moselle les bureaux de vote ont ouvert dès 08h. « On constate une forte participation mais moins bonne qu’en 2007. Ça sera généralisé à tous les bureaux de vote » note-t-on au bureau principal installé au cœur de la Passerelle. Il y a cinq ans la participation était forte avec 83.69% de votants inscrits sur les listes électorales.

Pour la première fois une salle de presse est installée à Florange. De nombreux journalistes parisiens ont fait le déplacement pour prendre la température de la ville qui fait la une de la campagne durant plusieurs mois. En cause un fort mouvement social pour dénoncer la fermeture dite « provisoire » des deux hauts-fourneaux d’ArcelorMittal. Des télévisions comme BFMTV, France 2, France 3 ou encore MédiaPart ont dépêchés des envoyés spéciaux au cœur de la cité sidérurgique. « Les évènements font que Florange est regardé, observé depuis le début de la campagne » note le maire.  

« Les bureaux de droite moins fréquentés qu’en 2007 »


Photo : Frédéric Henry | LOR'Actu.fr

La ville de Florange qui compte près de 10 000 habitants dénombre 8 400 électeurs appelés au vote et 12 bureaux de vote répartis entre la Passerelle, l’hôtel de ville ou encore les écoles élémentaires. Nicolas Sarkozy était notamment arrivé en tête dans le bureau de vote principal en 2007. Sur place on imagine un vote anti-Sarkozy suite aux évènements ArcelorMittal. « Les bureaux de droite sont moins fréquentés » note-t-on sur place. En tout cas moins que ceux ancrés à gauche.

« La gauche sera sans doute en tête cette année, une forte montée du Front National est à prévoir » dit-on au cœur du bureau de vote n°1. En effet Jean-Marie Le Pen avait déjà réalisé 15,29% des suffrages il y a cinq ans. Dans un autre bureau de vote, Sarkozy avait dépassé les 60%. « Aujourd’hui je pense qu’il fera moins » prévoit un électeur.

Les personnes qui tiennent le bureau de vote principal de Florange n’ont pas croisé beaucoup d’ouvriers d’ArcelorMittal. Quant au leader syndical CFDT Edouard Martin qui a marqué cette campagne, il vote à quelques kilomètres de là, à Guénange.