ArcelorMittal plancherait sur un renforcement de la phase à froid à Liège et plus précisément le développement d'Arceo, la technologie de dépôt sous vide sur une ligne rapide à Kessales (Seraing), à raison de 60 millions d'euros, rapporte samedi L'Echo.
Le dossier de la construction d'une ligne industrielle pour le développement de la technologie en question est"aujourd'hui mature", selon le quotidien. L'étude de rentabilité est aujourd'hui pratiquement terminée et les premières conclusions seraient positives. Concrètement, il ne s'agira pas de construire une nouvelle ligne mais bien d'implémenter la technologie sur la ligne rapide existante. Le montant de l'investissement s'élève à environ 60 millions d'euros.
Les craintes des syndicats de voir la phase à froid disparaitre petit à petit du bassin liégeois comme c'est arrivé à la phase à chaud pourraient donc être apaisées.
Chaque année, 10 000 emplois sont supprimés en France pour être recréés à bas coûts au Maghreb ou en Asie. Pourtant l'envolée des cours du pétrole et l'augmentation des salaires dans les pays en développement rendent les délocalisations un peu moins attractives. Reportage sur le timide retour du "made in France" de Karim Hakiki et Cyril Vanier.
Les métallos d'Arcelor sont bien seuls face à la mondialisation. Alors que tous les candidats à la présidentielle appellent à consommer français, dans les faits, c'est un peu plus compliqué que cela. Nous avons suivi "la marche de l'acier" des ouvriers de l'aciérie ArcelorMittal de Florange, en Lorraine. Une marche qui a fait le plein d'encouragements populaires mais d’aucun soutien politique.
À la fin du reportage, Rudy nous annonce que les actions "coups de poing" vont se poursuivre. Cette semaine, une trentaine de salariés de Mittal a bloqué les expéditions du site d'Arcelor. C'est le troisième blocage des expéditions depuis le début du conflit, il y a sept semaines.
La direction d'ArcelorMittal a obtenu du tribunal de grande instance de Thionville une interdiction de manifester devant les entrées de l'usine. Les syndicats ont fait appel de cette ordonnance. Une décision sur le fond de cette ordonnance devrait être rendue le 24 avril.
Tous les marcheurs ont promis de poursuivre leur combat sous formes d'autres actions. Plus spectaculaires. Edouard Martin, le leader de la CFDT, assure que "les métallos ne se laisseront pas tuer en silence".
Le groupe assure que sa mesure, qui concerne l'aciérie de Dudelange, sera «temporaire».
Le groupe sidérurgique ArcelorMittal va réduire de manière « substantielle » à compter du 1er mai une ligne de production d’aciers plats de son usine à Dudelange (Luxembourg) et envisage d’arrêter une deuxième ligne dans les mois à venir, ont dénoncé mercredi dans un communiqué les deux principaux syndicats luxembourgeois LCGB et OGBL.
Selon les deux syndicats, la direction d’ArcelorMittal leur aurait indiqué, lors d’une réunion du comité mixte de l’entreprise le 12 avril dernier, que les carnets de commande des produits électrozingués pour les lignes de Dudelange « sont quasiment vides » avec environ 500 tonnes par semaine, ce qui correspond à un jour, voire un jour et demi de production par semaine sur une ligne, « et qu’aucune amélioration » n'était en vue.
Face à cette situation, le nombre d'équipes sera réduit de quatre à trois.
« La prochaine victime du vampirisme financier Mittal s’annonce au Luxembourg », déplorent les syndicats qui craignent que le site de Dudelange, spécialisé dans les aciers plats carbone, ne subisse le même sort que l’aciérie luxembourgeoise de Schifflange, dont la direction d’ArcelorMittal a annoncé en mars la fermeture « pour une durée indéterminée » en raison de la faiblesse de la demande d’acier en Europe.
L’usine de Dudelange, qui emploie près de 200 personnes, selon Marco Casagrande, le secrétaire central de l’OGBL que l’AFP a contacté par téléphone, fonctionne déjà au ralenti depuis le mois de janvier, la direction du groupe sidérurgique ayant annoncé en novembre la fermeture provisoire d’une ligne et la réduction de près de moitié de la capacité des autres lignes.
L’OGBL et le LCGB ont lancé mercredi un appel au gouvernement luxembourgeois de Jean-Claude Juncker pour qu’il fasse cesser « le carnage systématique et organisé du patrimoine sidérurgique ».
La direction d’ArcelorMittal a confirmé dans un communiqué la décision de réduire ses équipes sur cette ligne « en raison d’un ralentissement de la demande pour des produits électrogalvanisés destinés à des applications industrielles et électroménagères ».
L’arrêt temporaire de cette ligne, décidé en février 2012 jusqu'à la fin du deuxième trimestre 2012, va se poursuivre « étant donné que la demande a continué à se développer défavorablement ces derniers mois », indique la direction. « Il s’agit d’une mesure temporaire basée sur une demande en déclin », a assuré la direction d'ArcelorMittal.
La procédure Renault enclenchée lors de l'annonce de la volonté du sidérurgiste ArcelorMittal de fermer sa phase à chaud liégeoise poursuit sa phase d'information. Lors du Conseil d'entreprise extraordinaire tenu dans ce cadre ce jeudi, les organisations syndicales ont entendu les réponses aux questions posées lors de la précédente réunion du 26 mars. "Mais quand nous obtenons des réponses, et ce n'est pas toujours le cas, elles restent toujours aussi vagues", souligne David Camerini, président de la délégation CSC-Metal. "On va maintenant analyser en profondeur ce qui nous a été dit ce jeudi mais notre combat reste inchangé, c'est le maintien d'une sidérurgie intégrée à Liège!". La prochaine réunion dans le cadre de la procédure Renault est prévue le 22 mai à 14h.
Tout a débuté en septembre, lorsqu’on a appris que chez ArcelorMittal, ça commençait un peu à sentir le roussi.
On allait mettre deux hauts-fourneaux en sommeil, chômage technique, parait-il…
Sauf que les ouvriers de par là-bas, ils ne l’entendaient pas de cette oreille et qu’ils ont décidé de ne pas se laisser faire. Ils avaient tous encore en mémoire leurs copains de juste à côté, à Gandrange, qu’on avait roulés dans la farine à coup de promesses mirobolantes, pour finir par fermer le site, en envoyant à la casse des familles entières.
Alors à Florange, sur le site, toute une population de métallos s’est mise à résister, avec derrière eux leurs enfants, leurs amis, et tous ceux qui se sentent un peu concernés par l’humain, et la lutte sociale.
On était là, dès le premier jour, et on ne les a plus jamais quittés.
Le combat s’est accéléré, lorsque l’intersyndicale a décidé de s’installer dans les Grands Bureaux de la direction. Pas de violence, pas de casse, pas de dégâts. Juste la colère de ceux à qui on va prendre une partie de leur vie. Ils ne se battent pas pour des primes. Ils veulent rester ici, dans leur vallée, là où ils ont toujours travaillé.
De jour en jour, les actions se sont intensifiées. On était toujours là ! Lorsque les voies du TGV ont été bloquées, et que les premiers uniformes ont fait leur apparition. Lorsque les palettes ont brûlé devant le portier. Lorsque des chaines ont cadenassé des grilles.
Et puis, une grande manifestation européenne a été décidée. Ce serait le 22 mars. Et il faudrait bien qu’on les entende !
Des bus sont arrivés d’un peu partout, Dunkerque, Fos, Montataire, de Belgique, et aussi du Luxembourg tout proche. La place de la mairie est noire de monde. Les élus et leurs écharpes, les ouvriers et leur bleu de chauffe, et pour tout le monde, un tee-shirt aux couleurs de l’aciérie.
2500 résistants, plus déterminés que jamais, des lutteurs de haut vol, de ceux à qui on ne racontera pas d’histoires, cette fois.
La grande salle de la mairie est pleine à craquer quand Pierre Laurent et Martine Billard prennent la parole, pour assurer les syndicats de leur total soutien. En cortège dense, on rejoint la grille des Grands Bureaux, pour exiger le redémarrage des hauts-fourneaux, et de l’étamage.
Devant l’usine (leur usine…) les uniformes attendent. Personne ne passera. Encore une fois, la dignité des travailleurs le dispute à l’arrogance de la direction. Les emplois sacrifiés, les vies saccagées, monsieur Mittal n’en a cure. Seul compte le profit. Le court terme, les dollars qui tintent au tiroir-caisse. Une politique industrielle qui a oublié que les usines tournent grâce aux hommes. Une politique insupportable. Les réactions en chaine ne se feront pas attendre. L’arrêt d’une filière menacera inexorablement toute la carte industrielle de la région, et bien au-delà. Les fournisseurs, les sous-traitants, les commerçants de la vallée, les enseignants, tous sont concernés.
Ce n’est qu’après que la grande marche a été décidée. Ils sont partis à 17 ce 28 mars. 17 décidés. 17 déterminés. Ils se sont promis de rejoindre Paris. Voilà des garçons, des hommes, qui n’ont pas vraiment le temps de beaucoup s’entrainer à la randonnée dans leur vie de tous les jours. Les voilà partis, le courage rivé à l’âme, pour montrer à tout le pays que « Si on veut, on peut ! » Les voilà sur la route, sous une chaleur bien peu de saison. Les voilà salués par les Français de partout. Les voilà avec leurs pieds en sang et leurs larmes aussi. 17 camarades, solidaires et opiniâtres. Nous les avons accompagnés tout au long de la troisième étape. Celle qui partait de Verdun. Un clin d’œil en passant ! Non, monsieur Mittal, vous ne passerez pas en force sur nos emplois et notre avenir ! Tout au long de la journée, ils nous ont parlé de leurs espoirs, de leurs enfants, de leurs compagnes restées en Lorraine pour faire vivre la maison. Ils nous ont donné une très grande leçon de vie. Et nous n’étions plus vraiment les mêmes en rentrant le soir.
Et puis, le 6 avril est arrivé. Et leur pari était gagné ! Cette étape-là aussi, nous sommes allés la faire avec eux. On est arrivés ! On est arrivés ! Sur l’air de « On est les champions ! » Sauf que les vrais champions, ce sont eux… Dans certains quartiers, ça leur faisait tout bizarre, aux gens, de voir des ouvriers en vrai ! Et lorsqu’au bout du boulevard, la Tour Eiffel s’est profilée, vieille dame fabriquée avec l’acier lorrain, leur acier, on a bien vu les regards s’embuer et le pas se faire plus volontaire encore. Ensuite ? Oh, pas grand-chose. Un concert de soutien. Lavilliers, Porte et Zebda. Inévitables ici comme à Florange. Et le lendemain, le retour. Vers leurs enfants, leurs amis, leur maison. Vers leur usine aussi. Où rien n’avait bougé.
Depuis ? Toujours rien n’a bougé. Leurs emplois sont toujours sur la corde raide. Le chômage technique continue. Dans la vallée de la Fensch, le message est bien passé. Même les usines ne fument plus… Malgré une bande de résistants à l’ancienne, de ceux qui se battent pour garder leur boulot, pas pour une prime. Ils voudraient seulement travailler encore, travailler encore, forger l’acier rouge, avec leurs mains d’or…
À l’aube de la neuvième semaine de lutte, les militants ont planté la tente devant les Grands Bureaux, à Florange. Jour et nuit, sans blocage des salariés.
Depuis hier, une tente est dressée devant l’entrée de l’avenue des Tilleuls à Florange. Salariés et population sont invités à rejoindre le mouvement.
Réinventer le combat. Continuer à marquer les esprits, et le territoire. Dans leur ligne de conduite, les représentants d’ArcelorMittal-Florange n’ont pas changé d’un iota. Et après leur trekking parisien, qui a usé les corps mais revigoré les esprits, ceux qui sont entrés en résistance depuis maintenant neuf semaines campent. Dans leur position, et physiquement devant les Grands Bureaux de l’avenue des Tilleuls, depuis hier. CFDT, CGT et FO tireront ainsi les ficelles pendant une dizaine de jours, avec la promesse de ne bloquer aucun salarié. Car justement, « le but est de débattre avec eux, leur expliquer la situation actuelle de l’entreprise et nos actions menées, prévient Jean Mangin (CGT). Une pétition qui demande le redémarrage de la filière liquide et de l’étamage 2 commence à tourner mais il n’est pas facile de mobiliser. Un climat de représailles pèse. La direction met la pression et les employés ne veulent pas s’afficher à nos côtés. »
Ludique et pédagogique
« Ce village gaulois se veut ludique et pédagogique, glisse Edouard Martin (CFDT). Ce sera un lieu de débat public, où l’on parlera de l’avenir de la sidérurgie dans le bassin. » Prêtée par la Ville de Nilvange, avec le soutien indéfectible de la commune de Florange pour d’autres installations, la tente de 72m² abritera jour et nuit les représentants syndicaux. Malgré l’épisode de vendredi dernier (lire RL du 14 avril), qui a vu trois Arcelor conduits au commissariat de police, la porte du chapiteau est ouverte à tous. Direction, personnalités comme Richard Bohringer – attendu probablement aujourd’hui –, Cantona et même aux politiques. Il se murmure que François Hollande pourrait faire une apparition, tout comme Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, et président du groupe socialiste à l’Assemblée national. « A tous, sauf au président candidat à sa propre succession ». En cette fin de semaine, la branche Force ouvrière de l’intersyndicale attend la réponse du préfet de région Christian de Lavernée concernant le projet Ulcos. « Il s’est engagé à nous faire part de l’état des lieux sur le sujet », garantit Walter Broccoli.
A quelques jours du premier tour, l'intersyndicale de Florange n'entend pas relâcher la pression et installe un "village" dans l'aciérie.
L'intersyndicale FO-CGT-CFDT avait levé le blocage des voies ferrées du site après l'annonce de la venue du directeur général de la division Acier plat d'ArcelorMittal en Europe : promesse non tenue. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN - AFP) Après l'attaque en règle du président de la République contre "les corps intermédiaires" accusés de trahir la confiance des salariés, les ouvriers d'ArcelorMittal à Florange scrutent attentivement l'attitude de Nicolas Sarkozy. "Lors de sa rencontre avec la délégation de Peugeot, il a bien pris le temps de serrer la main de l'élu CFDT. Il essaie sans doute de réparerl'image désastreuse qu'il a donnée", analyse, lundi 16 avril, Frédéric Weber de la CFDT Florange.
A sept jours du premier tour de la présidentielle, la situation reste inchangée à l'aciérie où les sidérurgistes se battent contre la fermeture des deux derniers hauts-fourneaux de Lorraine. Depuis plusieurs semaines, ils attendent vainement une rencontre avec un responsable du groupe ArcelorMittal, "pour voir l'avenir". Deux mois d'un rude conflit n'y ont rien changé.
"Monologue social"
L'intersyndicale FO-CGT-CFDT avait levé le blocage des voies ferrées du site après l'annonce de la venue de Robrecht Himpe, directeur général de la division Acier plat d'ArcelorMittal en Europe : promesse non tenue. "La direction dit qu'elle veut le dialogue, qu'elle le prouve. Pour le moment, on est dans le monologue social", estime Frédéric Weber.
Plainte pour menaces de mort, interdiction de manifester devant les entrées de l'usine : pas de rencontre avec un décideur mais un glissement progressif vers le rapport de force. "ArcelorMittal cherche à nous abattre tout en faisant peur aux autres salariés", a expliqué l'emblématique syndicaliste du conflit à l'issue de son audition au commissariat de Thionville, vendredi 13 avril. Il était interrogé dans le cadre de la plainte pour "menaces de mort" d'un membre du service de sécurité de l'usine. En attendant de savoir si le parquet décidera de poursuivre ou de classer l'affaire, les syndicats se réservent la possibilité de porter plainte à leur tour, pour propos calomnieux. "Oui, il y a eu échange viril mais non il n'y a pas eu de menace. Le refus de dialogue de la direction envenime la situation", constate Frédéric Weber.
"Irréductibles gaulois"
Alors que l'élection approche, l'attention s'éloigne un peu de Florange. "Notre combat ira au-delà du 6 mai", rappelle l'intersyndicale. Un "village" s'installe ce lundi devant les "grands bureaux" où travaillent les cadres du site, un "village d'irréductibles gaulois". Les ArcelorMittal veulent tenir le terrain et poursuivre les échanges et les discussions. Ils attendent la visite de personnalités sur cette installation prévue pour durer une dizaine de jours.
Parmi les personnalités attendues, l'intersyndicale n'est pas peu fière de compter Zebda qui sera en concert à Florange, jeudi 19 avril, au centre culturel la Passerelle. Le groupe toulousain a déjà participé au concert des marcheurs d'ArcelorMittal au Trocadéro à Paris : "Ils nous soutiennent depuis des semaines", rappelle l'intersyndicale.
"Les Français décideront"
Les soutiens sont aussi politiques. François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou : les candidats à la présidentielle se sont succédés sur le site. "Bayrou en a parlé mais on l'attend encore. S'il vient, il faut qu'il arrive avec des propositions précises", prévient-on à Florange. Côté UMP, le président-candidat reste campé sur son annonce de 17 millions d'euros pour Florange. 17 millions dont les syndicats précisent que seulement 2 concernent le redémarrage du haut-fourneau et qu'ils sont programmés depuis septembre.
"Oui, l'élection est importante mais ce n'est qu'une étape. Quel que soit le candidat élu, on saura lui rappeler son engagement et ses propos tenus à Florange. Ce sont les Français qui décideront", explique Frédéric Weber. Les Français décideront, ce qui n'empêche pas certains à Florange de préciser qu'ils jugent encourageant l'engagement de François Hollande de déposer une proposition de loi visant à empêcher la fermeture d'une usine rentable
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