Le Monde Diplomatique
Tristan Coloma 1 May 2012
Quand il a repris Arcelor, en 2006, M. Lakshmi Mittal a été accueilli en sauveur. « On voulait tous y croire, confie M. Geoffrey Schenk, délégué de la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) à Chertal. Des gens portaient des autocollants montrant un petit éléphant {symbole de I'Inde} avec la photo de Mittal, parce qu'on revenait de la mort. Arcelor nous avait tués. » Pour garder leurs usines ouvertes, les ouvriers européens ont tout accepté en matière de flexibilité, de transferts et de gel des salaires. Cela n'aura pas suffi (1).
ArcelorMittal a stoppé pour une durée indéterminée un four à arc électrique et deux laminoirs au Luxembourg, ainsi qu'un four à arc électrique en Espagne. En République tchèque, l'intention est de réduire les effectifs d'environ 10 %, soit environ six cents employés, alors qu'en 2009 mille deux cents personnes avaient déjà été licenciées. Le groupe a temporairement arrêté un laminoir et deux hauts-fourneaux en Pologne, et diminué son activité en Allemagne et en France.
Le président de la République, M. Nicolas Sarkozy, avait pourtant déclaré lors d'une visite à Gandrange, le 4 février 2008 : « Je n'accepterai jamais que l'on dise : les usines, c'est fini; l'industrie, c'est fini ; le plein-emploi, c'est fini. » Il avait ajouté que, si une solution crédible existait pour Gandrange, « l'Etat [préférerait] investir pour moderniser le site plutôt que de payer de l'argent pour accompagner des gens soit en préretraite, soit au chômage ».
Au siège social du groupe, rue de la Liberté au Luxembourg, les arguments avancés pour justifier les fermetures sont invariablement les mêmes : ralentissement de la demande - de 25 % plus faible qu'avant la crise de 2008, d’après la direction -, récession potentielle en Europe, sites non compétitifs, surcapacités de production, restructurations nécessaires pour faire face à la compétition mondiale, spécialisation des unités de production pour pérenniser l'emploi...
Malgré ces efforts pour plaire au marché, la sanction ne s'est pas fait attendre. A Wall Street, avec la crise, le cours de l'action du fabricant d'acier est passé de 103 dollars le 6 juin 2008 à 19,88 dollars le 17 janvier 2012. L'objectif prioritaire d'ArcelorMittal semble être de séduire les analystes boursiers en affichant des ambitions de géant mondial. A l'image de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, II n'hésite pas à gagner des parts de marché par des opérations de croissance externe, au détriment de la croissance interne : si l'entreprise est endettée à hauteur de 25 milliards de dollars au deuxième trimestre 2011, le groupe a procédé à plus de vingt opérations de rachat ces cinq dernières années. La formule de l'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt selon laquelle « les profits d'aujourd'hui font les investissements de demain et les emplois d'après-demain » s'est muée en : « Les profits d'aujourd'hui font les actionnaires de demain et les chômeurs d'après-demain. »
Face aux locaux du Deutscher Gewerkschaftsbund (DGB), la confédération syndicale allemande, M. Michael Bach confie : « Lors des discussions entre syndicats européens, nous nous sommes rendu compte qu'ArcelorMittal touchait beaucoup de subventions des Etats. » D'après les analyses réalisées en 2009 et 2010 par le service d'études du Parti des travailleurs de Belgique, la filière belge d'ArcelorMittal n'a pratiquement pas déboursé un sou d'impôt sur ses profits. Sur un bénéfice de 35 millions d'euros (2), la filiale qui contrôle la phase à chaud de Liège n'a payé que 936 euros d'impôts, contre 496 euros en 2009. Des cadeaux fiscaux toujours justifiés par les créations d'emplois promises... Même si les engagements pris sont sujets à caution. « ArcelorMittal argue d'une clause sur le retournement significatif du marche pour rompre ses engagements pris en 2008 avec le gouvernement wallon sur une modernisation de l’outil et des investissements dans la filière », s'insurge M. Jean-Claude Marcourt, le vice-président du gouvernement wallon et ministre de l'économie.
M. Bart Samyn, secrétaire général de la Fédération européenne de la métallurgie (FEM), qui regroupe soixante-quinze syndicats de trente-six pays, ne peut que dénoncer ce type de procédé : « ArcelorMittal se comporte comme une banque d'investissement plutôt que comme un industriel. » Il conspue « l'obsession myope d'ArcelorMittal pour le profit, qui finira par rendre obsolètes les emplois européens de l'acier et, par conséquent, par éliminer l'industrie européenne ».
A en croire les syndicats, l'entreprise semble donc décidée à arrêter sa production européenne continentale en réduisant ses coûts salariaux pour amortir l'impact de son expansion internationale par acquisitions, souvent à la limite des pratiques visées par les politiques antitrusts : en 2007, ArcelorMittal a été obligé de vendre son usine de Sparrows Point, aux Etats-Unis, pour des raisons d'abus de position dominante, et des rumeurs courent sur une possible absorption de son concurrent US Steel, qui lui conférerait 40 % du marche de l'aluminium américain.
(1) Gresea Echos, n° 69, Bruxelles, janvier-février-mars 2012.
(2) Le groupe a totalisé 238 milliards d'euros de bénéfice net en 2010.
Il n'y a pas de Vrai Combat sans Combattants .... Notre combat est JUSTE !
samedi 5 mai 2012
SSE CFDT ArcelorMittal Gandrange: Florange un CE sous haute protection
SSE CFDT ArcelorMittal Gandrange: Florange un CE sous haute protection: Dialogue de sourd et coups de poing réels Ce vendredi 4 mai, une réunion du comité d’établissement extraordinaire se tenait à la...
Quel avenir pour Florange ?
Médiatisation et mobilisation pré-électorale n'y auront rien changé. Les syndicats ont perdu tout espoir de voir le haut-fourneau P6 de Florange (Moselle) redémarrer dès ce printemps. En septembre, ArcelorMittal décidera, au vu de la demande d'acier, de relancer ou non la filière liquide sur son site mosellan. À cette même période, la Commission européenne tranchera sur le projet Ulcos (Ultra low carbon dioxyde steelmaking). Ce dispositif expérimental de captage et de stockage du CO2, visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone liées à la production d'acier, mobiliserait 650 millions d'euros et garantirait la réfection du P6. Entre révolte et découragement, la vallée de la Fensch redoute une saignée en deux temps. L'arrêt des hauts-fourneaux entraînerait à court terme la disparition irréversible du savoir-faire des ouvriers du feu. Soumise à l'implacable concurrence entre les sites du groupe, la filière froide, qui emploie quelque 1 500 salariés dans la production d'aciers pour l'automobile et pour l'emballage, s'étiolerait ensuite peu à peu. Un scénario catastrophe que beaucoup refusent d'envisager. Spécialisation dans l'acier haut de gamme Sur les 2 940 salariés d'ArcelorMittal Florange, 1 100 travaillent à l'amont de la production d'acier, 350 aux services communs et 1 490 au « finishing », qui englobe l'ensemble des aciers plats. Confortée par la proximité du centre de recherche historique d'ArcelorMittal de Maizières-lès-Metz, cette filière froide compte parmi les meilleurs sites de production d'Europe. Alimenté en brames d'acier brut par ArcelorMittal Dunkerque depuis l'arrêt du P6 en septembre 2011, Florange perd...
Règlements de comptes qui finissent à l’hôpital
Ce ne sont plus les 15000 t qui s’échappent du carnet de commandes florangeois mais aujourd’hui 70 000 t depuis le début de l’année qui inquiètent les syndicats. En guise de réponses, coups et approximations ont été donnés.
es échauffourées ont éclaté, hier, alors que les militants ont tenté une énième réunion avec la direction. Photo Pierre HECKLER |
Une réunion s’est tenue ce vendredi 4 mai, à la demande des organisations syndicales, à la suite d’informations concernant l’affectation d’une partie des commandes de clients de l’activité packaging. La direction de Florange a rappelé que ces affectations s’inscrivaient dans les processus de répartition des commandes, tenant compte des équilibrages de charges des lignes en activité de la division Nord dans un contexte de chute du carnet export. Dans cette répartition, la ligne d’étamage 3 de Florange est chargée au maximum de ses capacités en quatre équipes. Tombé hier soir peu après 20h, ce laconique et désincarné communiqué de la direction d’ArcelorMittal France, fort ressemblant au précédent (lire nos précédentes éditions), fera bondir à nouveau les centrales syndicales. Elles qui ont mouillé la chemise pendant des semaines pour obtenir des réponses précises quant au devenir du site florangeois resteront cette fois encore sur leur faim. Surtout que la journée de vendredi a déjà failli mettre les Grands Bureaux en état de siège, alors que direction et militants étaient réunis en comité d’entreprise extraordinaire.
Le chemin jusqu’à la salle de réunion a été semé d’embûches, de heurts et de mots fleuris échangés entre les gardes privés des dirigeants et les quelque 200 manifestants. Deux blessés parmi les syndicalistes prendront rapidement la direction de l’hôpital Bel-Air de Thionville. « On est obligé d’encaisser des coups pour discuter avec notre patron, s’emporte Frédéric Weber, de la CFDT. La facture est chère. »
Pour Jean Mangin, de la CGT, « le constat est édifiant. La direction organise la raréfaction des commandes. Elle n’a qu’une vision de rentabilité à très court terme. Nous savons tous que planent de fortes menaces sur la filière packaging. Qu’elle nous le confirme. »
Le projet Ulcos apparaît bien lointain
Face à ces interrogations, le directeur du site florangeois n’a pas sourcillé. Plutôt pas très à l’aise en début d’entretien, Thierry Renaudin finira par retirer veste et cravate, au terme d’un long échange avec les salariés. A peine concédera-t-il que « le carnet de commandes n’appartient pas au site florangeois », et qu’il appartient à la Baie du Nord « de les distribuer ».
Sous-traitants en difficultés ou découragés, clients perdus, installations qui manqueraient d’entretien, les quatre millions nécessaires indispensables à l’étude des sols pour lancer le projet Ulcos, devenu bien lointain… Autant de questions qui ont manqué de contenu dans les répliques, selon les syndicats.
A ce jour, il n’y a pas pléthore de scénarios qui se dessinent à Florange. La métallurgie lorraine se meurt. Sous les yeux de tous, du simple salarié jusqu’aux plus hautes sphères.
Emmanuel CORREIA. vendredi 4 mai 2012
Arcelor Florange - Deux syndicalistes blessés
Alors qu'ils allaient envahir la salle du comité d'entreprise, deux syndicalistes CFDT ont été blessés. Ils ont été pris en charge par les pompiers appelés sur place. Plus d'informations dans nos prochaines éditions.
Le mouvement des salariés continue à Florange pour la défense de la sidérurgie lorraine, de leur emploi et le rallumage des deux hauts-fourneaux d'Hayange.
Vendredi 4 mai :
* Blocage des camions au portier de St-Agathe à Florange par des salariés d'ArcelorMittal pour dénoncer le licenciement considéré comme abusif, d'un salarié de 54 ans de Gepor, une entreprise sous-traitante. De lors côté, une cinquantaine de salariés de Gepor ont cessé le travail et se sont rassemblés devant leur entreprise.
* 14 heures : appel au rassemblement lancé par l'intersyndicale à l'occasion d'un CE extraordinaire qui doit aborder la répartition des commandes et faire le point sur la situation du Packaging.
Un mot d’ordre de grève de 2h minimum est lancé pour l'occasion.
* 15 heures : D'après des informations de l'Est Républicain, confirmées par notre journaliste sur place Sandra Coutoux, les syndicalistes tentent d'accéder au CE pour faire valoir leur point de vue. Ils se sont heurtés au personnel de sécurité présent sur place et des échauffourées ont éclaté. La rembarde d'un escalier est tombée, entraînant un syndicaliste avec elle.
D'après l'AFP, l'homme a été "touché au dos, il a dû être évacué dans une coquille". Les pompiers déjà présents sur place l'ont transporté jusqu'à l'hôpital Bel-Air de Thionville.
Peu de temps après, l'Est Républicain nous informe qu'un deuxième salarié aurait reçu des coups de la part des vigiles et a été victime d'un malaise. Les pompiers sont intervenus une nouvelle fois et emmènent le blessé à l'hôpital.
La direction de l'usine a accepté de recevoir une délégation de trois personnes et les salariés sont sortis des locaux dans l'attente de nouvelles informations de la part du CE.
Des syndiqués font savoir qu'ils ont, eux aussi, subi des violences de la part des vigiles et qu'ils ont l'intention de porter plainte pour coups et blessures.
* 15h40 : Toujours d'après l'Est Républicain, la direction reçoit trois personnes. Les salariés attendent des réponses concernant des commandes importantes d'acier qui auraient été relocalisées sur d'autres sites d'ArcelorMittal.
* 16h30 : Le CE est envahi et se déroule en présence des salariés. Plus d'informations dans le fil twitter ci-desssous et dans nos prochaines éditions.
A venir :
Les syndicats envisagent également une manifestation le 8 mai 2012 lors de la réunion des actionnaires d'ArcelorMittal au Luxembourg.
jeudi 3 mai 2012
Syndex redonne espoir à l’acier liégeois
LIÈGE/SERAING/FLÉMALLE - Le bureau français de consultance Syndex présentera jeudi un rapport provisoire sur l’acier liégeois au cabinet du ministre Marcourt. Ce premier rapport serait favorable à l’acier liégeois contrairement au rapport de Laplace Conseil, et ne conclurait pas à l’irréversibilité de la fin de la phase à chaud à Liège, lit-on jeudi dans l’Écho.
Dans sa nouvelle analyse, Syndex confirme, selon l’Écho, la rentabilité d’une sidérurgie intégrée à Liège et met en avant ses atouts comme la flexibilité de la main-d’œuvre, des sites de production proches des constructeurs automobiles, sa capacité de développer de nouveaux produits etc.
Tout comme Laplace Conseil l’avait indiqué, Syndex ne donne pas cher de l’avenir du froid à Liège sans la présence du chaud « car son approvisionnement par le site de Dunkerque, comme le prévoit actuellement ArcelorMittal, n’est pas satisfaisant ».
Syndex devrait demander un délai de deux semaines au plus pour boucler la dernière partie de son rapport. Cette partie sera consacrée au dossier de la construction d’une centrale d’énergie, un projet de 250 millions d’euros.
Tout comme Laplace Conseil l’avait indiqué, Syndex ne donne pas cher de l’avenir du froid à Liège sans la présence du chaud « car son approvisionnement par le site de Dunkerque, comme le prévoit actuellement ArcelorMittal, n’est pas satisfaisant ».
Syndex devrait demander un délai de deux semaines au plus pour boucler la dernière partie de son rapport. Cette partie sera consacrée au dossier de la construction d’une centrale d’énergie, un projet de 250 millions d’euros.
mercredi 2 mai 2012
Le Live du RL de Tony Nephtali
Les sidérurgistes du "Village gaulois" d'ArcelorMittal planté devant les Grands Bureaux à Florange depuis le 16 avril ont levé le camp. C'est dans ce lieu resté ouvert 24h/24, que Tony Nephtali, jeune chanteur mosellan, nous livre en "Live du RL" "Laisse les croire", extrait de son premier album "Croisades". Tony Nephtali et son groupe sont depuis le début de tous les concerts de soutien aux métallos, ils seront encore là le 1er mai à Hayange. Plus d'infos et nouveau clip à découvrir sur facebook et myspace.
Tony Nephtali "Laisse les croire", Live du RL par republicain-lorrain
mardi 1 mai 2012
Arcelormittal se tourne vers l'étranger
NEW DELHI -- ArcelorMittal concentre ses investissements sur le Canada, le Brésil et le Liberia.
En revanche, l'Inde, où ses trois projets ambitieux n'ont pas beaucoup avancé, ne figure pas ses priorités en matière d'investissements.
Le président-directeur général du numéro un mondial de l'acier, Lakshmi Mittal, a déclaré que les trois aciéries que le groupe prévoyait de construire en Inde se heurtaient toujours à des obstacles réglementaires.
"Les capitaux sont rares et nous attendons toujours les autorisations nécessaires pour nos projets en Inde", a déclaré Lakshmi Mittal à la presse dimanche. "Je suis un peu préoccupé" par les retards pris dans les projets dans l'acier.
"Je ne peux pas ignorer l'Inde et je n'abandonne pas ces projets", a affirmé le dirigeant. Il a toutefois ajouté que l'Inde n'était pas actuellement une priorité en termes d'investissements.
Lakshmi Mittal a annoncé il y a six ans que le groupe construirait deux acieries dans l'Est de l'Inde et en 2010, ArcelorMittal a déclaré qu'il en construirait une troisième dans le sud du pays.
Ces projets n'ont pas encore avancé car ArcelorMittal rencontre les mêmes problèmes que plusieurs autres projets industriels en Inde, à savoir des difficultés à acquérir des terrains, un long processus de demande d'autorisations environnementales et des retards dans l'obtention de concessions minières.
Tous ces problèmes encouragent ArcelorMittal à investir ailleurs. "Nos investissements sont actuellement focalisés sur l'expansion de nos mines existantes de minerai de fer et sur l'expansion de notre capacité dans l'acier au Canada, au Brésil et au Liberia", a déclaré Lakshmi Mittal.
Lakshmi Mittal a estimé que la crise économique mondiale de 2008 était en partie responsable du ralentissement de la croissance économique en Inde. Il s'est toutefois dit optimiste vis-à-vis de l'Inde sur le long terme.
"Ce n'est pas fini pour l'Inde. Le pays affiche une croissance continue", a observé le dirigeant, notant que le taux de croissance annuelle de 7% à 7,5% était assez élevé et envié par le reste du monde.
Il a également déclaré qu'ArcelorMittal ne craignait pas trop un ralentissement de la demande mondiale d'acier. "L'acier est un secteur cyclique. Pourtant, même en ce moment, la consommation apparente d'acier au plan mondial conserve un taux de croissance annuel de 4%", a-t-il observé.
Citation du jour ...
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles - Sénèque -
lundi 30 avril 2012
Florange : le packaging perd 15 000 tonnes d’acier
« Rééquilibrage sur les lignes », « fuite des commandes ». Face à la reprise par Liège de 15 000 tonnes d’acier au détriment de la filière packaging florangeoise, direction d’ArcelorMittal France et syndicats modifient la teinte.
Déjà pas franchement au vert depuis des semaines, les voyants de la filière packaging virent au rouge, aujourd’hui, à Florange. Photo Julio PELAEZ
L’équivalent « d’un bon tiers » du carnet de commandes prévu pour le deuxième trimestre file entre les mains de Florange pour rejoindre la filière packaging du site d’ArcelorMittal, à Liège. Soit 15 000 tonnes d’acier. C’est ce qu’a appris l’intersyndicale, hier matin, après la tenue d’un conseil d’entreprise en Belgique.
La nouvelle alerte évidemment les militants mosellans, sur le qui-vive depuis des mois. Et n’oppose aucun démenti de la part de la direction en région parisienne, contactée par téléphone. « Notre objectif est de concentrer la production sur des lignes qui fonctionnent, confirme un porte-parole. La ligne [ de l’étamage 3 NDLR] est à 100 % de ses capacités à Florange, avec ses quatre équipes. On répartit donc les commandes en fonction de celles qui sont disponibles, à Liège en particulier. »
Une logique implacable, qui rend plus que dubitatives les centrales syndicales. Déjà consternées par la « découverte de mouvements suspects de marchandises » retrouvées sur les sites français, « comme ces 20 000 tonnes de brames russes coincées à Fos-sur-Mer », rage Édouard Martin, on leur explique qu’aujourd’hui, le jeu des vases communicants est la solution retenue pour faire face à un marché pas réellement au top de sa forme. Édouard Martin (CFDT) dit avoir alerté le préfet et repose cette même question : « Que fait l’État ? » L’État est en période électorale et il ne faut pas attendre de lui un signal majeur. Pour autant, le syndicaliste CFDT, comme ses camarades de FO et de la CGT, seront reçus vendredi prochain par la direction, à l’occasion d’un énième conseil d’entreprise extraordinaire. Qui donnera quoi ? Les paris sont lancés, les dés semblent de toute façon jetés. « Si l’État ne met pas un coup de frein aux impératifs financiers de M. Mittal, c’est cuit… », augure Walter Broccoli. L’ensemble des salariés florangeois, absents de la scène militante, prendra acte de cette révélation du représentant de Force ouvrière. Plane soudainement comme un copié-collé de Gandrange…
La nouvelle alerte évidemment les militants mosellans, sur le qui-vive depuis des mois. Et n’oppose aucun démenti de la part de la direction en région parisienne, contactée par téléphone. « Notre objectif est de concentrer la production sur des lignes qui fonctionnent, confirme un porte-parole. La ligne [ de l’étamage 3 NDLR] est à 100 % de ses capacités à Florange, avec ses quatre équipes. On répartit donc les commandes en fonction de celles qui sont disponibles, à Liège en particulier. »
Une logique implacable, qui rend plus que dubitatives les centrales syndicales. Déjà consternées par la « découverte de mouvements suspects de marchandises » retrouvées sur les sites français, « comme ces 20 000 tonnes de brames russes coincées à Fos-sur-Mer », rage Édouard Martin, on leur explique qu’aujourd’hui, le jeu des vases communicants est la solution retenue pour faire face à un marché pas réellement au top de sa forme. Édouard Martin (CFDT) dit avoir alerté le préfet et repose cette même question : « Que fait l’État ? » L’État est en période électorale et il ne faut pas attendre de lui un signal majeur. Pour autant, le syndicaliste CFDT, comme ses camarades de FO et de la CGT, seront reçus vendredi prochain par la direction, à l’occasion d’un énième conseil d’entreprise extraordinaire. Qui donnera quoi ? Les paris sont lancés, les dés semblent de toute façon jetés. « Si l’État ne met pas un coup de frein aux impératifs financiers de M. Mittal, c’est cuit… », augure Walter Broccoli. L’ensemble des salariés florangeois, absents de la scène militante, prendra acte de cette révélation du représentant de Force ouvrière. Plane soudainement comme un copié-collé de Gandrange…
Des comptes…
Quid, alors, de la filière packaging (cannettes pour boissons) à Florange ? Lors de la venue de Jacques Chérèque, ministre sous Rocard et père de François, secrétaire général de la CFDT depuis 2002, la question était sur toutes les lèvres. Mais bien avant encore. Aujourd’hui, l’étamage 2 est à l’arrêt depuis plusieurs mois et le personnel a rejoint l’étamage 3. « Il chôme quelques jours dans le mois », glisse Jacques Minet (CFDT). La Belgique, qui a subi aussi des arrêts dans ses usines, semble reprendre des couleurs. Côté packaging du moins. Walter Broccoli entend « demander des comptes ». Édouard Martin, plus sombre, ne compte pas toutefois se priver de l’échéancier à venir. Et de promettre sa présence, le 8 mai, à la réunion des actionnaires ArcelorMittal au Luxembourg, mi-mai au comité central d’entreprise à Saint-Denis, le 23 mai au comité d’entreprise européen. Avec cette question à l’esprit : Florange va-t-il mourir ?
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