Les ArcelorMittal continuent le combat à Florange notamment en s’emplantant dans un « village gaulois » monté de toute pièce devant l’entrée du site industriel mis en sommeil. En attendant une solution, la vie s’organise, les espoirs ne s’essoufflent pas et les élus sont très sollicités.
Ils ont disparu des écrans. Avec l’élection du nouveau président de la République François Hollande, les journalistes parisiens ont déserté Florange. Reste la presse et la télévision régionale qui relayent encore largement les actions des métallos. En même temps, dur de se renouveler pour Edouard Martin (CDFT) et son équipe composée d’une dizaine de permanents du syndicat. Frédéric Weber est aussi un des hommes forts de lutte. Il faut encore et toujours des « actions fortes » pour titiller caméras et appareils photo.
« Je suis fatigué de devoir commenter l’actualité avec les journalistes, les moindres faits et gestes de Mittal » note Edouard Martin. L’ouvrier n’est pas dupe. « Mittal est uniquement intéressé par le profit. Je ne regarde même plus les résultats de la société » affirme-t-il blasé. Alors que le géant de l’acier est en passe de fermer les hauts-fourneaux de Florange, il ne veut rien lâcher. « On se battra jusqu’au bout. On sait ce que Mittal va faire, mais on ne lâchera rien ! » martèle le leader syndical, immanquable depuis 14 semaines.
Ils attendent la réponse d’Hollande
Edouard Martin (CDFT) avec le maire de Florange, Philippe Tarillon (PS) |
Ce mercredi les ArcelorMittal ont appelé les candidats aux législatives, potentiels députés du secteur à se rendre sous la tente du village gaulois. En effet ils ont été sollicités par les syndicalistes afin de débattre sur le futur du site de Florange. On notera l’absence d’Aurélie Filippetti présente à Paris. D’ailleurs les ouvriers sont clairs – si François Hollande tarde à répondre, ils montent à Paris pour manifester leur colère comme ils l’ont déjà fait lors de la campagne.
En attendant que les élus du secteur débattent, le financier dirigeant Lakshmi Mittal a tranché dans le vif – Arcelor n’a pas besoin de la filière liquide mosellane pour bien se porter. Les deux hauts-fourneaux mis en sommeil depuis février dernier ne devraient pas redémarrer avant cet été. Et encore, si le n°1 mondial décide de redémarrer son site de production. Ce qui n’est pas prévu selon Edouard Martin. « Ma confiance est en dessous de zéro s’agissant des patrons Mittal et de leurs décisions » assure-t-il. Même les 17 millions d’euros promis par le grand chef ne le satisfont pas. Il s’agirait d’une grande « manipulation de l’opinion publique par Nicolas Sarkozy » - cet argent étant déjà promis et servant à des secteurs de l’entreprise non fermés.
Bref le combat n’est pas terminé mais il semble perdu d’avance regrettent les quelques 200 métallos qui manifestent régulièrement autour de l’usine et des grands bureaux, interdits d’accès. Il y a deux jours, nouveau coup de massue pour eux. Le Tribunal de Grande Instance de Thionville n’a pas voulu annuler l’ordonnance du 7 mars autorisant le recours à la force publique pour faire lever les piquets de grève de l’aciérie de Florange. Les CRS peuvent intervenir à tout moment regrettent les ouvriers.
Le combat des ArcelorMittal pas entendu ?… réponse dans quelques jours si François Hollande répond favorablement à leur requête.
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