samedi 27 octobre 2012

Hauts fourneaux de Florange : un actionnaire souhaite une cession à un repreneur


LE CERCLE. Les administrateurs de l'Établissement de Retraite additionnelle de la Fonction publique soutiennent le projet de cession des hauts fourneaux du site ArcelorMittal de Florange. Ils demandent à l'entreprise d'assurer le maintien en l’état du site et de sa capacité de production qui relève, pour eux, de la responsabilité de l’entreprise en attente de la réalisation effective de la cession.

La situation du site sidérurgique de Florange revient régulièrement au premier plan de l’actualité économique et sociale depuis 14 mois, c’est-à-dire depuis qu’ArcelorMittal a arrêté les hauts fourneaux du site. Pendant des mois, les salariés du site, les élus locaux, les habitants du territoire concerné sont restés dans l’attente d’une décision de la direction d’ArcelorMittal, celle-ci laissant entendre à plusieurs reprises qu’elle ne céderait pas les actifs industriels à un éventuel repreneur.
Lundi dernier, la direction d’ArcelorMittal a indiqué en Comité Central d’Entreprise sa décision de fermer les hauts fourneaux de Florange et a donné un délai de 60 jours au gouvernement pour trouver un éventuel repreneur.
Plusieurs administrateurs de l’Établissement de Retraite additionnelle de la Fonction publique (ERAFP) ont souhaité sortir de la réserve habituelle d’un investisseur institutionnel devant la situation créée à Florange par la direction d’ArcelorMittal. L’ERAFP se veut un investisseur de long terme 100 % socialement responsable. Sur les 13 milliards d'euros d'actifs financiers gérés par l'ERAFP, environ 20 % sont des actions d'entreprises cotées en bourse. Parmi ces actions, l'ERAFP détient des titres d'ArcelorMittal.
À ce titre, une majorité de ses administrateurs a pensé qu’elle avait le droit de dire, exceptionnellement, ce qu’elle pensait de la manière dont la direction d'ArcelorMittal gérait la situation de Florange.
Le refus jusqu’à présent exprimé par la direction d’ArcelorMittal de céder les hauts fourneaux dont elle a annoncé la fermeture (à l’image de ce qu’elle a fait à Liège, en Belgique voisine) ne me paraît pas conforme aux valeurs exprimées dans la Charte de l’ERAFP et ses lignes directrices pour l’engagement actionnarial.
Pourtant l’entreprise écrit sur son site web : "We are also committed to supporting long-term economic growth in the regions in which we work. One of the ways we do this is to provide opportunities for local businesses to supply our operations". Ce qui donne en français à peu près ceci :
"Nous sommes engagés à soutenir la croissance économique à long terme dans les régions dans lesquelles nous travaillons. Une des voies que nous utilisons pour ceci est de fournir des occasions pour des activités locales de fournir nos opérations".
Les administrateurs de l’ERAFP, fonds de pension public français, sont particulièrement sensibles au sort des salariés et des territoires frappés par des restructurations, surtout lorsque celles-ci ne sont pas conduites d’une manière qui préserve la possibilité de sauvegarder l’activité et les emplois sur un territoire ou de permettre une reconversion.
C'est ce qui les a amenés à rompre avec la discrétion habituelle d’un investisseur institutionnel et a donné lieu au communiqué ci-dessous, dont les mots ont été soigneusement pesés, et résultent d'un compromis entre toutes les parties membres du Conseil d’Administration et la tutelle de l’Établissement :
"Paris, le 2 octobre 2012 – L’Établissement de Retraite additionnelle de la Fonction publique (ERAFP) souhaite que l’option de la cession des fourneaux de Florange à un repreneur soit poursuivie. Investisseur de long terme, socialement responsable, l’ERAFP conduit une politique de placements qui prend en compte, de manière résolue et permanente, la recherche de l’intérêt général. Le Régime entend à la fois valoriser les activités, entreprises, collectivités publiques et États qui sont en conformité avec son référentiel de valeurs et peser pour en faire progresser la prise en compte. Ainsi, s’attache-t-il à accompagner sur le long terme les organismes dans lesquels il décide d’investir en exerçant ses responsabilités d’actionnaire ou de partie prenante, afin de promouvoir durablement en leur sein des pratiques conformes aux valeurs qu’il porte. L’ERAFP est actionnaire d’ArcelorMittal, à ce titre les récentes annonces concernant le site de Florange sont un sujet de préoccupation. Comme la plupart des investisseurs concernés, le Régime souhaite donc qu’une solution qui prenne en compte tous les intérêts en présence soit trouvée. Dans ces conditions, doit être activement poursuivie l’option de la cession à un repreneur pour que cet actif industriel, les emplois qui lui sont associés et l’activité bénéfique pour son territoire d’accueil soient préservés. En tant qu’investisseur de long terme, l’ERAFP considère qu’il est de la responsabilité de l’entreprise de préserver les intérêts à long terme des salariés, de leurs familles et du territoire où ils vivent en favorisant la reprise du site par un autre industriel. Le maintien en l’état du site et de sa capacité de production relève, lui aussi, de la responsabilité de l’entreprise en l’attente de la réalisation effective de la cession."
Cette initiative, rare en France, est en cohérence avec la Charte d’investissement responsable de l’ERAFP adoptée en 2006, et ses lignes directrices pour l’engagement actionnarial adoptées en mars 2012.
Pour les administrateurs, il s’est agi d’exprimer cette double cohérence tout en adressant un message à la direction d’ArcelorMittal, et à toutes les directions d’entreprises cotées qui se placeraient dans une situation similaire :
"Nous, actionnaires de long terme, soucieux d’intérêt général, et pas seulement d'intérêt particuliers, n’avons jamais souhaité des taux de retour sur investissement de l’ordre de 15 % l’an. Nous sommes attachés à la pérennité de l’entreprise, en attendons des résultats bénéficiaires réguliers, mais dans la limite où ceux-ci seraient bien obtenus par le management de l’entreprise en prenant en compte l’impact économique, social, environnemental de ses décisions. Il ne nous a pas semblé que cette triple préoccupation était au rendez-vous dans le cas de Florange et de la fermeture de ses hauts fourneaux. Ceci porte atteinte à la réputation de l’entreprise, soucieuse d’apparaître comme une entreprise socialement responsable. Plus largement, du fait de l’impact social et territorial porte atteinte aux intérêts des salariés concernés et de leurs concitoyens, ceci porte atteinte à la nécessaire cohésion sociale et territoriale qui, pour l’ERAFP, est une composante clé de la responsabilité de l’entreprise."  
En conséquence, les administrateurs ont exprimé très clairement leur souhait que les actifs industriels qu’ArcelorMittal veut fermer soient cédés à un repreneur et que, dans l’attente, la maintenance du site et la préservation de sa capacité de production soient assurées par ArcelorMittal jusqu’à la cession effective. 
Ils ont voulu indiquer qu’il arrive parfois qu'un actionnaire, surtout s'il est investisseur de long terme, et préoccupé de responsabilité sociale de l'entreprise, sorte de la discrétion qui convient à ses activités, pour exprimer, à un moment où la société est très sensibilisée, qu'il partage les préoccupations des salariés, des élus territoriaux, et plus largement des citoyens.
Rien que de très normal, même si une expression de ce type est exceptionnelle : l’ERAFP, fonds de pension public, est un simple outil au service de l'intérêt général, comme l'indique clairement la Charte adoptée par son 1er conseil d'administration.

1 commentaire:

  1. LA RELIGION DES PORCS

    Ils parlent avec gravité de l’entreprise qui les emploie, sont prêts à se battre comme des chiffonniers pour défendre leur place, espèrent voir la progéniture hériter de leur chance de salariés, pleurent à l’idée de perdre leur situation, souhaitent la mort des patrons qui les licencient...

    Pour ces animaux l’emploi représente tout.

    L’unique salut qu’ils reconnaissent est l’accès au mode de vie standard mettant à l'abri des privations matérielles superflues. Le chômage est leur enfer, le salaire la récompense suprême de leur existence de minus.

    La sainte paye, endorphine mensuelle permettant de combler les rêves matérialistes les plus ineptes : rembourser quelque ignoble maison Phénix, partir en vacances chaque été, ne jamais manquer de canapés, de vérandas, d’automobiles lustrées, renouveler régulièrement portables, télévisions, i-pad, remplir quotidiennement le frigo de bidoche, de yaourts, de coca-cola...

    Ils prennent tellement au sérieux la religion qui les engraisse qu’ils se suicident dès la trahison de l'employeur, la fermeture de l'entreprise ou la perte de clients. Incapables de vivre hors des auges, ils préfèrent la mort au déshonneur.

    Ils ont leurs héros, leurs martyrs, leurs cathédrales et leur Verdun : FLORANGE, MOULINEX, RENAULT, MARC THIBAULT...

    Ces noms gravés dans les coeurs assoiffés de justice consumériste, inscrits sur les frontons de la conscience dupontesque sont désormais entrés dans l’Histoire des minables.

    VOIR LA VIDEO :

    http://www.dailymotion.com/video/xui2ib_la-religion-des-porcs-raphael-zacharie-de-izarra_news

    Raphaël Zacharie de IZARRA

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