mardi 15 janvier 2013

Mittal : la réunion tripartite peut-être vendredi


Les Mittal continuent leurs actions de blocage ciblées dans l’usine de Florange. La direction s’inquiète et menace. Hier soir, le préfet a donné son accord de principe sur la réunion tripartite réclamée par les syndicats.*


Info de dernière minute : Blocage levé à la gare d'Ebange à 12h ce jour. Une réunion de l'intersyndicale est prévue demain matin pour d'éventuelles actions à venir.


Caméras et micros ont déserté les lieux. Mais les Mittal sont toujours là. Tapant du pied pour se réchauffer devant le brasero, ils tiennent, depuis jeudi, le siège de la gare d’Ebange (point de passage obligé de toutes les matières premières de l’usine florangeoise). Un blocage médiatiquement discret, mais qui n’est pas passé inaperçu du côté de la direction d’ ArcelorMittal . Loin de là. Au point qu’un comité d’entreprise extraordinaire a été convoqué, dans l’urgence, hier après-midi. À l’ordre du jour : une information sur la situation de l’usine à la suite des actions de l’intersyndicale. « C’est juste pour nous mettre la pression, analysent tous les syndicalistes, nous mettre en difficulté, de victimes on devient coupables… »
Depuis une semaine, les blocages ciblés auraient entraîné la perte de plus de 55 000 tonnes de production et provoqué l’inquiétude des clients de l’aciériste, constructeurs automobiles en tête. « Si la direction s’inquiète des blocages c’est bien que l’action porte , relève Walter Broccoli (FO), c ’est bien aussi parce que les commandes arrivent ». Et les représentants CGT, CFDT et FO, sur la même longueur d’ondes, n’entendent pas réagir aux « menaces ».

Remotivés

Le comité d’entreprise, comme la rencontre officieuse organisée, quelques heures plus tard par Henri-Pierre Orsoni, directeur d’ ArcelorMittal Atlantique Lorraine , avec les représentants de l’intersyndicale n’aura finalement que confirmé le dialogue de sourds. « La direction persiste dans sa stratégie de fermeture des hauts fourneaux de Florange. Ils n’ont toujours pas compris le message », rapporte Jacques Minet (CFDT). « La gauche est au pouvoir, mais on attend encore un vrai dialogue social », glisse Frédéric Weber (CFDT).
Une énième fois, les militants ont rappelé leurs revendications : l’instauration d’une table ronde tripartite entre les pouvoirs publics, les organisations syndicales et ArcelorMittal . « L’accord entre l’État et Mittal – accord que l’on n’a toujours pas vu signé – ne peut être qu’une base de dialogue. » Un dialogue social constructif, dont « on est vraiment loin ! », regrette aussi Jean Mangin (CGT). Et la méthode de la direction, pas plus que l’écoute du président du conseil régional (lire par ailleurs), n’a apaisé les tensions. « S’il y avait un soupçon de fatigue, la rencontre avec Masseret puis Orsoni nous a remotivés. On ne peut que se battre de cette manière. Demain (lire aujourd’hui NDLR) , c’est reparti ! » promet le cégétiste.
Hier soir, vers 21h30, alors que les militants maintenaient le siège de la gare d’Éblange et s’apprêtaient à bloquer le trafic SNCF, Édouard Martin (CFDT) recevait un appel téléphonique de la préfecture indiquant que l’État donnait son accord de principe sur une réunion tripartite dans le cadre du comité de suivi. Elle devrait avoir lieu vendredi.
Lucie BOUVAREL. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire