mardi 22 novembre 2011

Allemagne: hausse de salaire de 3,8% dans la métallurgie dès décembre

Le syndicat allemand IG Metall a annoncé mardi un accord avec le patronat sur une hausse de salaire de 3,8% dès décembre pour 75.000 salariés de la métallurgie dans l'ouest du pays, qui fera référence pour les 3 millions de salariés du secteur en Allemagne.

Ces négociations étaient considérées comme un test pour l'évolution des salaires dans la première économie européenne, aux prises avec la crise de la dette en zone euro.

 L'accord trouvé dans la nuit de lundi à mardi prévoit une augmentation des salaires de 3,8% à partir du 1er décembre 2011, selon un communiqué. Il est valable jusqu'à la fin du moins de février 2013. IG Metall réclamait au départ 7% d'augmentation. Le syndicat et le patronat, qui dans la tradition sociale allemande décident sans intervention de l'Etat des rémunérations et des conditions de travail, ont par ailleurs convenu de nouvelles règles sur l'embauche des apprentis et sur l'assurance-retraite. Traditionnellement, l'accord négocié par IG Metall et le patronat pour les salariés de trois Etats régionaux de l'Ouest (Rhénanie du Nord-Westphalie, Basse-Saxe et Brême) fait office d'étalon pour les négociations salariales du secteur de la métallurgie dans le reste du pays, qui se dérouleront en 2012. D'ici fin 2012, toutes branches confondues, les salaires de 9 millions de personnes doivent faire l'objet de négociations en Allemagne. Les syndicats, qui ont accepté pendant des années de mettre en sourdine leurs revendications, notamment lors de la récession de 2009, ne veulent pas "rater le coche" de la reprise économique allemande. Le patronat fait lui valoir que cette reprise s'achève et que le temps de la modération salariale est revenu. Les syndicats bataillent actuellement en outre sur l'introduction d'un salaire minimum unique et généralisé dans tout le pays, qui marquerait une rupture dans la tradition sociale allemande. Michael Sommer, président de la confédération syndicale DGB qui chapeaute toutes les grandes centrales allemandes, s'est dit mardi "optimiste" sur l'introduction d'un salaire minimum "à relativement brève échéance", dans un entretien avec la chaîne de télévision publique ARD. "C'est aussi sûr que deux et deux font quatre", a-t-il ajouté, cette fois sur les ondes de la radio Deutschlandfunk. Il a toutefois critiqué le revirement du parti conservateur CDU d'Angela Merkel en la matière. "Un salaire minimum tel que le propose la CDU, cela ne va pas", a dit M. Sommer. La CDU, rompant avec sa ligne, s'est récemment dit favorable à un salaire minimum. Avant d'estimer finalement qu'il pouvait varier selon les branches et être négocié au cas par cas entre partenaires sociaux. Les syndicats réclament eux un salaire minimum unique, valant pour tous les métiers.
 AFP