vendredi 2 novembre 2012

Le travail, toute une vie ?

Le travail, toute une vie ?

Plus le travail manque, plus il est considéré comme important. Travailler reste la norme et continue d’être le principal moyen de gagner sa vie. Quelle est aujourd’hui la valeur travail, comment mieux concilier vie professionnelle et vie familiale ?
De la charrue à l’ordinateur, le monde du travail s’est considérablement transformé en un siècle et représente toujours un pilier de notre vie sociale. Il contribue à nos relations familiales, amicales. Par le travail, on ne se contente pas de produire des biens et des services ou de transformer la nature, on se transforme soi-même.
En sélectionnant les films pour la compétition documentaire, nous avons visionné de nombreux films qui nous parlent des luttes dans le monde du travail, des difficultés à garder son emploi ou encore des dangers que représentent certaines formes de travail. Quelques uns seulement nous montrent des expériences enrichissantes et novatrices.
La valeur travail a-t-elle changé de nature ou le regard est-il plus pessimiste face aux incertitudes à garder ou trouver un emploi ?
Ce qui est certain, c’est que la valeur travail est forte, étroitement liée à notre modèle social d’éducation, de santé, de culture, de transmission.
Cette année, le festival s’organise sur deux semaines, pour mieux rencontrer le public lors des diffusions et des expositions. Le principe de délocalisation se poursuit dans les communes voisines également.
Le travail de l’équipe du festival, bénévoles et salariés, consiste à vous faire partager les coups de cœur et les réflexions que nous avons eus depuis quelques mois en préparant cette nouvelle édition.
C’est un plaisir que l’on vous invite à partager

Je vous souhaite un bon festival

ROGER RICHARD
Président du Centre « Le Lierre »

LUNDI 12 NOVEMBRE 2012
20h- Cinéma La Scala - entrée libre 
LA PROGRAMMATION, CINÉMA DU RÉEL (FILM HORS COMPÉTITION)
Florange, dernier carré    de tristan thil - Citizen films production (2012)
Les sidérurgistes d’Arcelor-Mittal Florange ont décidé d’entamer une marche de Florange
à Paris qui s’est déroulé du 28 mars au 6 avril 2012. Ils sont le dernier carré de l’industrie
sidérurgique lorraine en lutte depuis plusieurs semaines pour sauver leur site de production
menacé de fermeture. Au delà de Florange, c’est la question de la politique industrielle qui
se pose et s’impose dans les débats de la campagne présidentielle.
Réalisé par Tristan Thil, à leur côté tous les jours dans leur lutte, ce  documentaire est la
chronique de cette marche, symbole de volonté et de résistance.
La projection sera suivie d’un débat en présence du réalisateur, Edouard Martin délégué
syndicaliste à Arcelor-Mittal et les sidérurgistes marcheurs de Florange.





http://www.lelierre.org/wordpress/wp-content/uploads/2012/08/dossier-de-presse-2012.pdf

jeudi 1 novembre 2012

Le tournant écologique, gage de survie de l’industrie française.

Dire que l'industrie française va mal est un doux euphémisme. Lundi, ArcelorMittal annonçait la fermeture définitive des hauts-fourneaux de Florange, les derniers de la région Lorraine. La fin d'un symbole certes mais aussi la confirmation que l'industrie de grand-papa polluante et sur-consommatrice d'énergie n'a plus d'avenir. Ce qui ne veut pas dire toutefois que le secteur de la sidérurgie, stratégique, doit être abandonné.  S'adapter ou disparaître. Il est toujours dramatique de voir fermer des usines. Le désastre social s'accompagne le plus souvent de la perte de savoir-faire et d'investissement personnel des salariés attachés à un travail au cœur de leur vie. Mais parce que le monde change, et de plus en plus vite, l'industrie est condamnée à accélérer sa mutation ou à mettre la clé sous la porte.
La sidérurgie française doit surmonter trois obstacles. La baisse de la consommation d'acier, l'importance du poste énergie dans le coût de production (30% de la facture finale) et un niveau d'émission de C0² très élevé. Le tout couronné par des installations qui nécessitent des investissement coûteux et complexes (plusieurs centaines de millions d’euros pour un haut-fourneau neuf).
On pourrait effectivement baisser les bras et se résigner à voir ces pans de l'industrie se délocaliser comme tant d'autres vers des pays sans normes sociales et environnementales. Lâcher toutefois sur la sidérurgie, ce serait lâcher sur tout le reste. Se condamner à n'être qu'un continent sur lequel on ne produit rien et on importe tout. On voit aujourd'hui où nous a emmené cette vision de l'économie. Depuis plusieurs décennies, on ne fait plus fortune dans l'industrie. Mieux vaut être importateur-distributeur. C'est sans risque et très juteux. La grande distribution en est le meilleur exemple. Ses rayons (hors agro-alimentaire) sont remplis de produits souvent de mauvaise qualité importés pour l'essentiel de Chine. Trouver du made in France relève de l'exploit. Le porte-monnaie du consommateur semble y gagner dans l'instant mais lorsque les usines du coin ferment on se rend compte que l'on scie la branche sur laquelle on est assis.
Pour en revenir à la sidérurgie française, il existe une lueur d'espoir : Ulcos. L'acronyme recouvre un consortium de 48 entreprises et organisations issues de 15 pays européens, réunies au sein d’une initiative de coopération en R&D. L’objectif du programme ULCOS est de réduire les émissions de CO2 d’au moins 50 % par rapport aux méthodes de production actuelles les plus performantes.Le franchissement très symbolique de la barre des trois millions de chômeurs doit nous conduire à un sursaut. Il n'y a pas de fatalité à la désindustrialisation. Outre le fait que pour des raisons stratégiques évidentes certains secteurs doivent être conservés sur le territoire (l'insécurité du monde doit nous conduire à la prudence) le gain technologique doit constituer notre obsession. Mais comme le temps des capitaines d'industrie courageux a cédé le pas à celui des banquiers frileux, la puissance publique a un rôle essentiel à jouer. Rongé par la cupidité et le refus du risque, le néo-capitalisme occidental est incapable d'assurer la transition écologique si elle n'est cautionnée par les Etats. Etrange paradoxe au moment où l'on assiste à un basculement de la puissance économique vers l'Asie, particuliérement la Chine et son capitalisme étatico-mafieux conquérant.
On aurait pu espérer que ce projet de captage et de stockage de CO2 soit mis en oeuvre sur les hauts-fourneaux de Florange, actuellement à l'arrêt. Malheureusement le calendrier d'Arcelor-Mittal ne colle pas avec celui de l'Union Européenne (sollicitée à hauteur de 250 millions d'euros environ sur un investissement total de l'ordre de 650 millions) qui tarde à décider de son soutien.
Dans ce théâtre où les acteurs se tiennent tous par la barbichette, Le Républicain Lorrain apporte un éclairage intéressant en donnant la parole à un ancien haut cadre d'ArcelorMittal. "Et qui sait si le magnat indien n’a pas anticipé et n’est pas tenté d’accélérer l’arrêt de la filière liquide chaude pour ne pas avoir à participer à cet investissement auquel il n’a peut-être, du reste, jamais vraiment cru. Ne l’oublions pas, Ulcos n’est pas un projet ArcelorMittal, mais celui d’un consortium de sidérurgistes européens. Imaginez que Bruxelles ait donné son feu vert à Ulcos cet été. Mittal serait aujourd’hui dans une situation très délicate. Alors que comme ça, on pourra toujours dire qu’il renonce à Florange, mais pas à Ulcos" déclare Jean-Louis Pierquin.
Et le ministère du redressement productif, il en pense quoi de tout ça ?

mercredi 31 octobre 2012

Prudence syndicale de mise ...


« C’est une première rumeur, et ça risque d’être le début d’une farandole… »
L’intérêt du sidérurgiste russe Severstal pour les hauts fourneaux de Hayange, évoqué hier par Les Echos , laisse les syndicalistes de la CGT plus que sceptiques.
« Le seul scénario crédible et cohérent serait celui d’une reprise totale du site. Sans cela, c’est du blabla », insiste Jean Mangin. « Et pendant ce temps-là, on ne parle pas d’autre chose…
Mais le gouvernement peut sauver la face ». La même prudence est de mise pour toutes les autres centrales syndicales. « Rien ne transpire sur le terrain », note Walter Broccoli (FO).
Aucun nom et aucune confirmation quant à d’autres repreneurs intéressés (deux selon Les Échos). Tout juste une nouvelle rumeur, du côté de l’Asie, ce coup-ci.
« Donner les noms pourrait faire capoter les chances de reprise », s’inquiètent même certains.
Pour Walter Broccoli, même si « l’intérêt de Severstal serait plutôt positif », le saucissonnage de l’usine reste inenvisageable. « À moins que l’on prenne en compte Ulcos, désormais en troisième position ( dans la liste des projets potentiellement subventionnées par l’Union européenne) », extrapole le responsable FO.
Du côté de la CFDT, on veut cependant croire à un premier signe positif. « Cela démontre que nos hauts fourneaux peuvent intéresser des industriels, cela conforte ce que l’on dit depuis le début sur la rentabilité et la qualité de l’usine.» Selon Édouard Martin, « les contacts sont réels et sérieux avec Severstal. Mais ce ne sont que des contacts. Si les choses se confirment, ce serait évidemment une bonne nouvelle. Alexeï Mordachov n’est pas un philanthrope mais c’est un industriel qui avait su investir sur le laminoir à chaud d’Ascométal à Hagondange », avant de le revendre.
Hier soir, ni Severstal, ni Mittal, ne confirmaient une négociation.
Toutefois, un CCE extraordinaire Arcelor, programmé le 6 novembre, doit se pencher sur la procédure qui sera mise en œuvre en cas de reprise partielle.
L. Bo. 

www.republicain-lorrain.fr

ArcelorMittal passe dans le rouge, pénalisé par le ralentissement chinois ...


Le leader mondial de la sidérurgie a enregistré une perte nette de 709 millions de dollars au troisième trimestre. Son chiffre d'affaires recule de 19%. Une contre-performance liée principalement à la moins bonne tenue de la conjoncture chinoise.


Mauvaise surprise pour ArcelorMittal. Non seulement le groupe sidérurgique est passé dans le rouge au troisième trimestre mais de plus les résultats affichés ce mercredi matin sont nettement moins bons que ce qu'anticipaient les analyses. Au trosième trimestre, ArcelorMittal a enregistré une perte nette de 709 millions de dollars contre un bénéfice net de 659 millions un an plus tôt. Dans le même temps, le chiffre d'affaires est lui aussi orienté à la baisse. Il recule de 19% à 19,7 milliards de dollars.
Conséquence directe de ces mauvais résultats qui, selon directeur général du groupe Lakshmi Mittal, seraient liés à « des conditions d'exploitation très difficiles » en Chine, la direction du groupe a décidé de revoir à la baisse ses prévisions de rentabilité pour le second semestre. Il a également décidé de réduire sa politique de réduction de la dette.
Car de toute évidence la direction du premier groupe sidérurgique mondial ne voit pas le ciel s'éclaircir de sitôt. Le ralentissement chinois, dans un contexte de conjoncture mondiale toujours déprimée « a débouché sur des conditions d'activité très difficiles pour ArcelorMittal, qui devraient se répéter au quatrième trimestre » avertit en effet Lakshmi Mittal dans un communiqué.

mardi 30 octobre 2012

Le russe Severstal intéressé par la reprise des hauts-fourneaux de Florange ...


Le groupe de l'oligarque Alexeï Mordachov, chevalier blanc d'Arcelor lors de l'OPA de Mittal en 2006, a entamé des discussions il y a deux semaines environ. Deux autres candidats sont sur les rangs.


Alexeï Mordachov, le principal actionnaire du sidérurgiste russe Severstal, étudie le rachat des hauts-fourneaux de Florange mis en vente par ArcelorMittal, a-t-on appris de sources concordantes sous couvert d'anonymat. « Mordashov est intéressé. C'est l'un des plus sérieux candidats à la reprise. Les premiers contacts pour les négociations ont commencé », a confié aux « Echos » un responsable à Moscou au fait des investissements russes en France.
Les discussions ont démarré il y a quinze jours et Severstal a déjà envoyé un représentant sur place. « Il est venu la semaine dernière en observation. A mon avis, Severstal est une solution probable », estime-t-on en Lorraine. ArcelorMittal est prêt à donner accès aux informations économiques de Florange. Le sidérurgiste russe « vient pour voir, mais logiquement, il ne peut pas s'interesser qu'aux seuls hauts fourneaux. Il voudra négocier pour obtenir davantage. Donc cela n'est que le commencement », toujours selon la même source.

Un intérêt accueilli avec scepticisme

Il est donc trop tôt pour savoir si la piste russe peut déboucher, d'autant que deux autres candidats seraient sur les rangs. Si tel devait être le cas, l'opération aurait un parfum de revanche pour Alexeï Mordachov après l'échec du mariage avec Arcelor en 2006. Appelé à la rescousse par le sidérurgiste français, Severstal n'avait pas réussi à barrer la route à Mittal. Ce fiasco avait alors suscité la colère de Moscou, la presse et les autorités accusant le géant européen de l'acier de s'être servi de l'oligarque pour mieux négocier avec l'indien. Le ministre de l'Energie de l'époque avait dénoncé la « russophobie » derrière la stratégie d'Arcelor. « Les temps ont changé... Avec la crise, les relents anti-russes se font plus discrets en France », ironise un diplomate à Moscou, rappelant que la baisse de la valeur des actifs industriels français a attisé l'intérêt de ceux qui ont du cash, Russes notamment.
L'intérêt de Severstal est accueilli avec scepticisme à Moscou. « Le site de Florange est bien trop vieux et inefficace pour Severstal qui a déjà compris : c'est beaucoup trop cher de produire de l'acier en Europe », estime Dinur Galikhanov, analyste métallurgie de la banque d'investissements Aton. Le sidérurgiste russe, qui a produit plus de 15 millions de tonnes d'acier brut l'an passé et enregistré 15 milliards de dollars de revenus, dispose déjà d'actifs hors de son pays d'origine. « Priorité a été donnée aux Etats-Unis pour son expansion hors de Russie », poursuit Dinur Galikhanov qui estime à plus de 2 milliards de dollars les réserves de cash de Severstal pour des acquisitions. Le groupe a déjà déboursé 810 millions pour reprendre une usine d'ArcelorMittal dans le Maryland (« Les Echos » du ). Edouard Martin, délégué CFDT à Florange, rappelle que Serverstal s'est désengagé il y a quelques années de sites en Lorraine, mais que les débouchés du site dans l'automobile pourrait l'inciter à revenir.
Contactés, ni ArcelorMittal, ni Severstal n'ont souhaité commenter.
B.QUENELLE, S. WAJBROT ET P. AMBROSI