jeudi 7 juin 2012

Florange : bientôt une mission sur les "perspectives industrielles"

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a annoncé lundi la mise en place d'une "mission d'expertise" sur "les perspectives industrielles" du site sidérurgique de Florange, en Moselle, dont les salariés sont actuellement en chômage partiel massif.

"On entre par la grande porte à l'Elysée, on est de nouveau fréquentable", s'est réjoui Edouard Martin, syndicaliste CFDT Arcelor au micro de LCI lundi en sortant de la réunion à l'Elysée. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a annoncé à cette occasion la mise en place d'une"mission d'expertise" sur "les perspectives industrielles"du site sidérurgique situé en Moselle, dont les salariés sont actuellement en chômage partiel massif.

 
"Nous demandons à ArcelorMittal", propriétaire du site lorrain, "de ne procéder à aucune décision qui remettrait en cause la viabilité du site, de manière à ce que le gouvernement puisse (...) désigner une mission d'expertise indépendante sur les perspectives industrielles du site de Florange", a dit dans le détail Arnaud Montebourg à l'Elysée après cette rencontre entre François Hollande et les représentants syndicaux d'ArcelorMittal. Il a précisé que cette mission rendrait son rapport "le 30 juillet".

"L'ensemble des parties prenantes" consultées
"Elle consultera l'ensemble des parties prenantes, notamment l'intersyndicale, les élus, les collectivités territoriales et sera pilotée par un expert que je désignerai",a-t-il affirmé, ajoutant: "sur la base de ces analyses, nous prendrons les décisions qui s'imposent avec l'ensemble des parties prenantes". "Cette mission s'attachera à analyser les perspectives du marché européen et mondial, elle examinera le projet en priorité Ulcos et toute autre forme de projet qui a été, soit initié par ArcelorMittal, soit à l'initiative de l'intersyndicale et examinera avec précision les perspectives industrielles pour que ce site soit un site viable, performant sur le long terme et soit maintenu", a également affirmé M. Montebourg.
Le projet baptisé Ulcos vise à faire de Florange un site pilote de captage-stockage de C02, pour lequel un cofinancement européen a été demandé. Une réponse est attendue pour novembre. Dans un communiqué, l'Elysée annonce également avoir demandé au ministre du Redressement productif "de prendre contact avec ses homologues belge, espagnol, allemand et luxembourgeois afin de conduire une action commune vis-à-vis du groupe ArcelorMittal".
le 04 juin 2012 à 12:39


mercredi 6 juin 2012

Le grand débat des législatives 2012 en Lorraine

Présenté par Dominique Duforest, ce débat du 1er tour oppose Nadine Morano (UMP), Jack Lang (PS), Thierry Gourlot (FN), Patrick Peron (Front de Gauche) et Marjorie Goujon (MoDem) sur le plateau du grand studio de France 3 lorraine à Nancy.


Le grand débat des législatives en Lorraine par France3Lorraine

ArcelorMittal consolide sa tête de pont en Chine

Le numéro un mondial de la sidérurgie monte en puissance dans sa coentreprise avec l’aciériste chinois Valin afin dese placer sur un marché automobile en expansion rapide. 

Le géant de l’acier ArcelorMittal et le groupe chinois Valin viennent d’annoncer que le premier va porter de 33% à 49% sa participation dans le joint-venture VAMA (Valin ArcelorMittal Automotive). Spécialisé dans la production d’aciers plats pour l’industrie automobile, VAMA « vise à se positionner comme un fournisseur de premier plan d’aciers à haute résistance et de produits à valeur ajoutée », explique le sidérurgiste dans un communiqué. Le rapprochement entre les deux groupes date de 2007 et en 2008 l’accord de joint-venture avait été signé. Ils avaient alors décidé la construction d’un site de 1,8 million de tonnes (Mt) de capacité, dont 1,2 Mt de tôles fines destinées à l’industrie automobile.

Les deux groupes vont augmenter de 25% la capacité projetée de leur entité commune pour la porter de 1,2 à 1,5 Mt. Pour réaliser cet objectif, les investissements en capital seront augmentés de 15% à 5,2 milliards de Yuans, soit 824 millions de dollars. VAMA a déjà signé des contrats d’achat d’un montant total de 1,8 milliard de yuans (285 millions de dollars) portant sur des équipements incluant les installations de laminage à froid, les lignes de recuit continu et la galvanisation. La nouvelle usine devrait entrer dans sa phase opérationnelle au premier semestre de 2014, précise le communiqué.

ArcelorMittal pourrait également réajuster sa participation dans Hunan Valin Steel. Les deux sociétés ont finalisé un accord de swap sur actions reposant sur un mécanisme d’options de vente, qui permet au groupe luxembourgeois de lever les options de vente accordées par le groupe Valin dans les deux années à venir. Aux termes de cet accord, il pourrait vendre à Valin jusqu’à 19,9% des capitaux propres (600 millions d’actions) détenus par ArcelorMittal dans Hunan Valin Steel. ArcelorMittal conserverait alors une part de 10,07% de sa participation dans Valin Steel, « qui prendrait la forme d’une coopération stratégique à long terme », précise le communiqué.

Sudhir Maheshwari, le membre de la direction générale du sidérurgiste, responsable de la Chine, a déclaré : « Nous avons convenu avec le groupe Valin de rajuster nos participations dans Valin Steel pour nous concentrer sur le marché de l’acier automobile en croissance rapide de la Chine. Il s’agit d’une évolution naturelle étant donné qu’ArcelorMittal jouit déjà d’une position de leader sur les marchés automobiles d’Europe et d’Amérique du Nord. VAMA s’appuiera sur notre technologie de pointe qui a fait ses preuves sur le marché. Nous estimons que c’est une bonne opportunité pour créer de la valeur pour nos actionnaires et, de façon plus générale, pour renforcer à la fois notre participation en Chine et sur le marché automobile. »

La confirmation de ce joint-venture est une étape importante pour ArcelorMittal, pratiquement absent, comme ses concurrents d’ailleurs, du plus grand marché de l’acier du monde, celui qui offre les perspectives les plus alléchantes. La production annuelle de la Chine devrait bientôt atteindre 17 millions d’automobiles, de quoi attiser l’intérêt des grands sidérurgistes.

"Sans Ulcos, Florange est condamnée ..."

La CFE-CGC du groupe ArcelorMittal a estimé mardi que, sans la mise en oeuvre du projet Ulcos de captage-stockage de CO2 associé à une productivité accrue, les deux hauts fourneaux de Florange (Moselle), dont l'arrêt a été prolongé jusqu'à la fin de l'année, sont condamnés. 

La CFE-CGC, reçue mardi par un conseiller de François Hollande, a demandé que l'Etat pose des conditions avant la signature de la nouvelle convention de chômage partiel (APLD) pour ArcelorMittal. (photo: AFP)

«Compte tenu des projections de consommation d'acier en Europe pour les 3-5 prochaines années, pour la CFE-CGC, sans Ulcos, la filière liquide est condamnée», écrit le syndicat dans un communiqué. La CFE-CGC rapporte que, lors d'un CCE extraordinaire en mars, un haut responsable d'ArcelorMittal a déclaré: «Si Ulcos se fait, le groupe fera des investissements sur la filière liquide, si Ulcos ne se fait pas, on réfléchira à ce qu'on fait et quand.»
La CFE-CGC, reçue mardi par un conseiller de François Hollande, qui avait lui reçu l'intersyndicale CGT-CFDT-FO la veille, a demandé que l'Etat pose des conditions avant la signature de la nouvelle convention de chômage partiel (APLD) pour ArcelorMittal couvrant le deuxième semestre 2011. Dans l'hypothèse d'un feu vert de la Commission européenne au financement d'Ulcos, la CFE-CGC exige qu'ArcelorMittal s'engage sur un plan d'investissement pour rénover l'outil industriel avec le maintien sur place des compétences nécessaires.

Engagement de la France

La CFE-CGC indique que l'Etat s'est engagé à participer au financement d'Ulcos via le grand emprunt (à hauteur de 150 millions d'euros), de même que les collectivités territoriales (30 millions) et l'Ademe (10 millions). Une réponse pour un financement à hauteur de 240 millions d'euros de la part de la Commission européenne est attendue au dernier trimestre 2012. Mais, même en cas de feu vert de Bruxelles, le montage financier restera à trouver car ces 240 millions seraient en réalité remboursés par Bruxelles sur plusieurs années au groupe ArcelorMittal en fonction du volume de CO2 enfoui. Le sidérurgiste ne semblant pas disposé à avancer cette somme, «la France pourrait-elle financer cette somme et si oui par quels mécanismes?» demande la CFE-CGC.
Soucieux de préserver les compétences indispensables dans le cadre d'Ulcos, le syndicat appelle le groupe à «changer sa stratégie et à accepter de redémarrer un haut fourneau à Florange au premier trimestre 2013 même si la conjoncture ne s'améliore pas». Une autre répartition de la production d'acier entre les sites du groupe pourrait le permettre. Le projet Ulcos, qui vise à faire de Florange un site pilote de captage-stockage de C02, a reçu l'aval du nouveau gouvernement, qui s'est donné jusqu'à fin juillet pour étudier des pistes pour l'avenir de Florange.
(L'essentiel Online/AFP)

Hauts-fourneaux et basses-cours s’invitent dans la campagne

LÉGISLATIVES A Florange et à Carhaix, les candidats doivent composer avec l’arrêt du site ArcelorMittal et le redressement de Doux.

Ce matin, à l’Elysée, François Hollande, accompagné d’Arnaud Montebourg, son ministre du Redressement productif, reçoit les syndicats du site ArcelorMittal de Florange. Est-ce le signal que le nouveau président de la République est décidé à s’impliquer personnellement dans le suivi des dossiers industriels, et notamment les plus médiatisés ? Y aurait-il finalement un Nicolas Sarkozy caché derrière François Hollande ?
«Bien sûr que non, répond un proche conseiller. Cette rencontre est exceptionnelle. La raison est simple : François Hollande en avait fait la promesse aux syndicats de Florange pendant la campagne. Il respecte son engagement, c’est tout.» Donc, à écouter l’entourage de Hollande, cette réunion ne présage absolument pas d’une méthode de gouvernement. Ce serait même tout le contraire (lire pages 12-13).D’ailleurs, prévient l’Elysée, cette rencontre ne sera suivie d’aucune annonce particulière.
«Le dossier est géré par Arnaud Montebourg. Et ça continuera demain», poursuit un conseiller à l’Elysée. Le gouvernement assure avoir pris la mesure du problème de cette avalanche de plans sociaux en mettant en place une cellule de crise et de suivi à Bercy. Par ailleurs, Arnaud Montebourg travaille d’ores et déjà à deux projets de loi : une limitation des licenciements abusifs et l’obligation pour un groupe de proposer à la vente un site de production quand il envisage de le fermer. Mais, à une semaine du premier tour des législatives, les menaces sur Florange et le groupe Doux n’ont pas attendu les projets législatifs de Montebourg pour faire des vagues politiques.

A Florange, «c’est vraiment applicable, le truc de Hollande ?»

«Mon programme est axé sur la défense des ouvriers d’ArcelorMittal»: Fabien Engelmann, le jeune candidat du Front national, fait campagne dans une des deux boulangeries de Nilvange, en Moselle. Derrière les pains et les viennoiseries, Isabelle, la cinquantaine, n’est pas fixée sur son vote. Elle habite en face de l’usine de Florange et compte bien se décider en fonction de «ce que disent les candidats sur la sidérurgie».Tant pis si le tract du FN ne mentionne pas le sort des ouvriers du site, préférant faire campagne sur «la viande halal et l’islamisation» plutôt que sur la sidérurgie. Le candidat frontiste espère bien profiter de la vague Marine pour aller titiller Michel Liebgott, le député socialiste sortant, au deuxième tour.
Dans la 8e circonscription de Moselle, Marine Le Pen a réalisé plus de 24% des voix, derrière Hollande, arrivé en tête avec 30,7%. En dépit de ses 33 ans, Fabien Engelmann jouit d’une petite notoriété. Passé par le trotskisme, cet ouvrier municipal a notamment fait parler de lui grâce à son éviction de la CGT en avril 2011, alors qu’il était candidat FN aux cantonales. Une «injuste victime» syndicale, selon le FN, qui en a fait ses choux gras. Reconnaissant, Engelmann n’hésite pas à qualifier Marine Le Pen de «nouvelle Jean Jaurès des temps modernes».
Ce samedi après-midi, le candidat frontiste a prévu une séance de tractage dans les boîtes aux lettres à Nilvange avec plusieurs militants, sans oublier de passer une tête chez des commerçants bienveillants. Un salon de coiffure dans lequel cinq femmes, la soixantaine, lui donnent du «tu passeras le bonjour à ta maman». Une porte plus loin :«Ah, là, c’est le médecin de ma grand-mère, il vote pour moi.» Dans un café attenant, la patronne paie son coup aux trois militants FN, défend la préférence nationale et trouve qu’«eux», les immigrés, sont trop nombreux, trop aidés et surtout qu’ils ne travaillent pas. Le travail, c’est le nœud gordien de cette circonscription qui voit mourir son usine ArcelorMittal de Florange depuis des mois.
Le dernier haut-fourneau s’est éteint en octobre et le groupe vient d’annoncer que son arrêt était prolongé de six mois. Avec la menace de la fermeture de l’hôpital d’Hayange, c’est le dossier qui préoccupe toute la vallée de la Fensch. Entre les ouvriers de l’usine, les intérimaires et les sous-traitants, l’avenir du site concerne une dizaine de milliers de familles pour une population de 125 000 personnes.
«Ah, non, nous, on n’a pas dit qu’on allait sur le marché de Fameck, on a dit aux alentours du marché. Sinon, on va encore se faire insulter», explique Fabien Engelmann. Le marché «assez bigarré», selon les mots du député-maire de Fameck, Michel Liebgott, semble effectivement acquis à la cause du candidat PS, sûr d’être réélu. Mais ses électeurs, fatalistes, ne croient plus aux lendemains qui chantent. En dehors des militants socialistes, ils sont rares ceux qui pensent que la proposition antidémantèlement de François Hollande peut sauver ArcelorMittal de la fermeture. En février, le candidat PS avait défendu à Florange une proposition de loi visant à obliger les groupes à céder leurs unités de production à un repreneur plutôt que de laisser des machines dépérir. Bref, une loi anti-Gandrange, symbole de l’échec de Sarkozy. Même le candidat frontiste se dit «prêt à voter cette loi» s’il est élu, lui préférant tout de même «une nationalisation temporaire».«Mais c’est vraiment applicable, le truc de Hollande ?» se demande Tino, 50 ans. «Et on fait comment avec les Polonais qui viennent travailler pour trois fois moins, envoyés par des groupes français installés là-bas ?» Fatma aussi est sceptique : «Ça marche contre les délocalisations ?» En 2010, elle travaillait à Woippy pour FM Logistic, qui fabriquait des imprimantes, lorsque HP a décidé de délocaliser le travail en Malaisie. Elle a été licenciée à 56 ans et n’a plus travaillé depuis.

A Carhaix, «c’est une sacrée page qui se tourne»

Dans la 6e circonscription du Finistère, qui va de Carhaix à la presqu’île de Crozon en passant par Châteaulin, siège du groupe Doux, les difficultés financières du volailler, placé en redressement judiciaire vendredi, ne devraient pas trop bousculer les rapports de force entre droite et gauche. Avec 59,26% des voix au second tour de la présidentielle, cette dernière a bon espoir de gagner la bataille. L’avenir du géant de la volaille, qui représente 2 700 emplois dans l’Ouest, n’en a pas moins éclipsé les autres sujets. A l’image de la une duTélégramme qui circulait samedi dans les allées du marché de Carhaix : «Groupe Doux : et maintenant ?» C’est la question que tout le monde se pose. «C’est un traumatisme énorme, on sent beaucoup d’émotion», souligne Matthieu Guillemot, porte-parole du candidat du NPA, tout en distribuant ses tracts et en réclamant «la restitution des subventions». Pour lui, «ça va être l’occasion de voir s’il y a une différence entre gestion de droite et gestion de gauche». Jean-Pierre Jeudy, ancien maire communiste de la ville et aujourd’hui militant du Front de gauche, s’interroge de son côté sur les raisons d’une telle déconfiture. «Maintenant, il va falloir se demander comment on en est arrivé là», observe-t-il, pointant des «délocalisations au Brésil» sur lesquelles Doux a «tout misé».
Derrière son comptoir d’œufs, Philippe, 49 ans, ancien routier reconverti dans l’élevage et l’abattage de volailles bio, a son idée : «Il y a eu un gros problème de gestion, estime-t-il. On a confondu chiffre d’affaires et bénéfices. Mais si Doux ferme, ça va faire de gros dégâts, dans les usines, mais aussi chez tous ceux qui travaillent pour eux, les éleveurs, les fabricants d’aliments… Tout va se casser la figure.»
Le sujet est sensible à Carhaix. La circonscription est située entre Châteaulin, où l’usine Doux emploie 700 personnes, et Plouray, où un site d’abattage du groupe compte 130 salariés. L’élevage de volailles y a longtemps été l’une des principales ressources. «C’est ici, dans les années 50, qu’est née l’aviculture française, rappelle Christian Troadec, maire de Carhaix et candidat divers gauche aux législatives. Il y avait partout des petits poulaillers où les industriels venaient s’approvisionner. C’est une sacrée page qui se tourne.» Venu serrer des mains entre un stand de charcuterie et les étals de fruits et légumes, l’édile était vendredi à Châteaulin, où il a rencontré les employés, «inquiets pour leurs salaires», et la direction. «Quand je me suis trouvé dans le grand bureau de Briec Bounoure [un des dirigeants historiques de Doux, ndlr], en face de quelqu’un qui voit tout s’écrouler, ça fiche un drôle de sentiment», raconte-t-il. Mais le concurrent direct de Richard Ferrand, le candidat PS, n’a pas été surpris par les déboires du volailler. «Il y avait des problèmes de règlement des éleveurs depuis plusieurs années. Et, ces derniers temps, des ruptures d’approvisionnement des élevages en aliments,indique-t-il. Tout le monde savait que c’était fragile et il aurait fallu les aider au moment opportun.»
Sur le marché de Carhaix, certains voient aussi dans la sortie de route du volailler «la fin d’un système productiviste» à bout de souffle. «Il faut arrêter de tuer les sols et de prendre les animaux pour des machines, lance Caroline, productrice de fromages. Quand on entre dans un poulailler, mieux vaut ne pas regarder au fond, ça donne le mal de mer ! Espérons que le gouvernement mettra en place des choses pour produire différemment, plus propre et en équilibre avec la nature.»
Samedi, Marie-Anne Haas, chef d’entreprise et candidate du Front national, était aussi dans les allées du marché de Carhaix. Avec un seul message concernant Doux : «On peut sauver l’outil, mais il y aura des licenciements.»

mardi 5 juin 2012

Blocage 22 wagons DK 05 06 2012


Blocage 22 wagons DK 05 06 2012 par littleboy57100

fin de la reunion arcelormittal 04 06 2012 par littleboy57100

Florange : le gouvernement cherche des pistes pour tenter de pérenniser le site

Une « mission d'expertise indépendante » devra dégager d'ici au 30 juillet des pistes pour tenter d'éviter une fermeture définitive des deux hauts-fourneaux lorrains. Bien qu'aucune solution concrète ne se dessine pour l'instant, les syndicats se sont dit satisfaits de ces premières réponses.

Pérenniser la filière liquide de Florange, alors que la production d'acier française se situe encore 15 % à 20 % en dessous de son niveau d'avant crise. Voilà pour le gouvernement un premier défi d'envergure. Après l'annonce, vendredi, d'une prolongation de l'arrêt des deux hauts-fourneaux lorrains jusqu'à la fin de l'année, laissant craindre une fermeture définitive, les syndicats ont été reçus ce lundi par le président, François Hollande, et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
Sans s'engager sur un sauvetage du site, comme l'avait fait Nicolas Sarkozy à Gandrange, ces derniers ont demandé le lancement d'une « mission indépendante » confiée à Pascal Faure, vice-président du Conseil Général de l'Economie, de l'Industrie, de l'Energie et des Technologies. Cette mission« consultera l'ensemble des parties prenantes, notamment l'intersyndicale, les élus, les collectivités territoriales », a -t-il précisé. Avec pour objectif de fournir au gouvernement une analyse précise du marché de l'acier et d'identifier des pistes pour pérenniser l'usine mosellane. Ses conclusions sont attendues au plus tard le 31 juillet. En attendant, l'Elysée a demandé à ArcelorMittal « de ne procéder à aucune annonce sur l'avenir du site et de ses salariés ».
Arnaud Montebourg souhaite en outre se rapprocher de ses homologues européens, notamment dans les pays concernés par les fermetures temporaires, tels que la Belgique, l'Allemagne, « afin de définir à l'égard de la société ArcelorMittal une stratégie commune ».

Plusieurs pistes discutées

Bien qu'aucune solution concrète ne se dessine pour l'instant à l'horizon, les syndicats se sont montrés satisfaits de ces premières réponses. « Il nous paraît logique que le gouvernement se fasse sa propre idée, qui plus est, dans des délais courts », a commenté ce lundi Dominique Gillier, secrétaire général de la CFDT Métallurgie, à l'issue de la réunion. Pour Yves Fabbri (CGT), le rendez-vous a été « valorisant ».« On avance », a-t-il ajouté tout en appelant à « la vigilance car rien n'est acquis ».
Plusieurs pistes ont été discutées, à commencer par Ulcos. Ce projet de captage de CO2, qui attend encore l'aval de la commission européenne pour son financement, doit être mis en oeuvre à Florange. Problème : comment convaincre l'Europe de financer une initiative sur un haut-fourneau à l'arrêt ? La décision de la commission, plusieurs fois reportée, est prévue en novembre. Sur ce point, la CFDT propose de changer la gouvernance du projet Ulcos pour y intégrer toutes les parties prenantes et faire en sorte qu'ArcelorMittal ne soit plus qu'opérateur.
Le projet de loi obligeant un industriel se désengageant d'une usine à la céder, que François Hollande avait annoncé à Florange pendant sa campagne, a lui aussi été évoqué. Mais il ne pourra s'appliquer à l'usine que si ArcelorMittal est prêt à en céder la totalité. Or, pour l'instant, seuls les hauts fourneaux sont à l'arrêt : la partie avale du site continue de tourner et même de recevoir des investissements, ce qui laisse penser que le groupe sidérurgique ne souhaite pas s'en désengager.
Dans tous les cas, les syndicats se rêvent un avenir en dehors d'ArcelorMittal. La CFDT évoque même la possibilité que l'usine devienne un « producteur européen indépendant (...) gouverné selon un « modèle des parties prenantes » différent du modèle à actionnaire, car intégrant des acteurs locaux (collectivité, banques, salariés) ». » Dominique Gillier cite comme exemple Salzgitter, détenu à 26 % par le Land de Basse-Saxe et dont les salariés sont représentés au conseil de surveillance, ou Voestalpine, qui compte des banques locales à son capital. Mais ces configurations résultent plutôt d'un capitalisme rhénan qui associe plus souvent les régions et les salariés aux décisions de l'entreprise.
Plus réaliste, la CFE-CGC demande, elle, une meilleure « gestion prévisionnelle des emplois et des compétences », les accords GPEC étant employés dans les grandes entreprises pour mieux anticiper la mutation des métiers. Les syndicats se rejoignent sur un point : Florange a besoin d'un plan d'investissement pour rénover l'outil de production.

DOMINIQUE GILLIER

« Pourquoi ne pas envisager une reprise par un pôle d’investisseurs ? »

Entre le retrait amorcé par Mittal de Lorraine et les arguments syndicaux, où se situe la vérité ? La sidérurgie en France a-t-elle un avenir ?
Bien sûr. Elle a subi les restructurations profondes des années 80 pour devenir performante sur les produits de haute valeur ajoutée. Après, il est vrai qu’il y a la crise qui a limité la demande ces dernières années, même si elle reste élevée. Ce qui reste problématique c’est l’option stratégique de Mittal, n°1 sidérurgique en France, qui se réoriente vers le secteur minier et qui, en conséquence, opte pour des décisions plus profitables aux sites côtiers au détriment d’autres sites, tel celui de Florange en Lorraine.
À vous entendre on ne distingue pas vraiment de lueur d’espoir…
Ce n’est pas perdu. On attend du gouvernement et du ministre du redressement productif des initiatives pour le voir reconsidérer sa position et imaginer d’autres voies.
Pourquoi Lakshmi Mittal entendrait-il ces arguments ?
Nos arguments sont nécessaires et l’objectif atteignable. N’oubliez pas qu’il ne s’agit pas d’un site déficitaire qui perd de l’argent, sa démarche vise seulement à éviter de nouveaux investissements. Nous lui proposons des options qui pérenniseraient ses parts de marché au lieu de les voir diminuer. Jusqu’alors nous ne sommes pas parvenus à engager une discussion avec lui sur ce thème et il apparaît que les décisions sont prises dans un tout petit cercle de décision. Il nous reste également l’option de le voir passer la main. Florange deviendrait alors indépendant, à condition de trouver un pôle d’investisseurs.

lundi 4 juin 2012

Le Grand Journal du 04/06/12

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ArcelorMittal : l'Elysée reçoit l'intersyndicale de Florange avec les formes

Les syndicalistes d'ArcelorMittal ont été reçus ce matin par François Hollande. Ils se sont félicités du changement de ton et d'attitude du président de la République en rupture avec son prédécesseur.

Si rien n'est encore joué sur le fond - Florange restera à l'arrêt pour encore six mois -, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg va mettre en place une mission d'expertise. Cette dernière rendra son rapport dans deux mois. Le but affiché et d'apporter une riposte au niveau européen au géant de l'acier.