samedi 17 mars 2012

Josiane Balasko : « Comme si la classe ouvrière n’existait plus »

Josiane Balasko, comédienne, cinéaste, est l’un des 60 artistes à avoir manifesté son soutien aux sidérurgistes lorrains..

Pourquoi avoir apporté votre soutien aux sidérurgistes lorrains ?
Josiane BALASKO : « C’est important, car ce n’est pas si courant qu’un groupe d’artistes soutienne un mouvement ouvrier. C’était tout à fait normal après 68 et puis plus rien. Un peu comme si la classe ouvrière n’existait plus. Important aussi car on peut aider à faire entendre la voix de gens à qui on ne donne pas la parole et quand on sait les conséquences que peuvent avoir des suppressions d’emplois dans une région. »
La mobilisation des artistes sur des sujets de société est-elle à nouveau au goût du jour ?
« J’ai l’impression que d’un seul coup, on a davantage envie de se montrer solidaire de la France qui travaille. C’est vrai qu’avant, les artistes et les intellectuels se retrouvaient plutôt sur de grandes causes… Aujourd’hui, le travail est devenu une grande cause ».
La célébrité, le succès… déconnectent-ils de la réalité ?
« Pas moi (rires), je peux vous assurer que je suis bien connectée avec la réalité de tous les jours. C’est peut-être valable aux États-Unis où les gens vivent dans des bulles. En France, ce n’est pas tout à fait le cas, je vous assure que tous les artistes que je connais sont dans cette réalité. »
L’idée d’une soirée de soutien à Florange fait son chemin. En serez-vous ?
« Moi je ne chante pas… Mais cela n’existait plus, les soirées de soutien aux ouvriers en grève, et Dieu sait qu’il y en a eu des gens qui se sont retrouvés sur le carreau, c’est la première fois que cela arrive depuis longtemps ».
Qu’évoquent pour vous la sidérurgie, l’acier, les usines… ?
« Des métiers très durs. J’ai eu la chance de ne pas avoir à bosser de mes mains, j’en aurais été bien incapable. Je pense que ce sont de beaux métiers mais difficiles. Quand on voit que la sidérurgie est menacée dans des régions comme la Lorraine et le Nord, des régions qui ont déjà tant souffert. »
Quelles sont vos relations au monde ouvrier ?
« J’ai été élevée dans un tout petit bistrot que tenait ma mère, cela devait faire trente mètres carrés et on vendait des plats à emporter pour les ouvriers de Renault avant que les cantines existent. Quand j’étais petite, je voyais les mecs en bleu de chauffe, c’était les ouvriers comme on les imagine dans les films de Marcel Carné. »
Quel message souhaitez vous adresser aux sidérurgistes et à leur famille, actuellement dans le doute ?
« Je suis avec eux dans leur combat et ce n’est pas parce qu’on habite Paris et que l’on est soi-disant dans la lumière, des people entre guillemets, qu’on n’est pas du tout conscients des problèmes de la majorité des Français ».
Parlez-vous politique avec Christian Clavier (ancien de la troupe du Splendid et soutien inconditionnel et ami personnel de Nicolas Sarkozy) ?
« Non. On ne se voit pas souvent et quand on se voit, on en rigole plutôt que d’avoir à se chamailler. On est tous les deux très ancrés, je ne le ferai pas changer d’avis, il ne me fera pas changer d’avis… ».

Arcelor : réveil dans le gaz mais volonté de fer

Face à leur miroir, hier matin, les yeux encore rougis par leur déplacement parisien, les ArcelorMittal gardent la tête haute. Dignes de leur combat, avec un moral d’acier, à l’aube de la cinquième semaine de mobilisation.

Une « bonne dose » à Paris. – Le noyau dur CFDT-CGT-FO de l’intersyndicale s’est remis de sa virée à Paris de jeudi (lire RL d’hier).Pacifique, aux yeux des différentes centrales, « sans aucune réserve et dans l’outrance », selon le sénateur UMP François Grosdidier. Au front rue de la Convention , dans les premières lignes, Jean Mangin (CGT) garde au lendemain de cet épisode « un bon mal de tête. J’en ai pris une bonne dose de ces lacrymogènes », grince-t-il. Malgré tout, cette journée nous a requinqués. Cela suffit maintenant les effets d’annonce du président-candidat Sarkozy. Comme les autres centrales, nous ne demandons qu’une chose : un engagement écrit ». Cet engagement, l’intersyndicale l’espère certes, mais ne l’attend pas de sitôt. « L’entrevue de lundi avec le président de la République ne changera absolument rien, pronostique Walter Broccoli (FO), dans la mesure où aucun décideur d’ArcelorMittal n’est conviéà la table. À ce jour, notre demande reste la même : un répit de douze mois ». Pour Edouard Martin, celui qui incite les troupes « à ne pas tomber dans le piège et à rester dignes », le gazage par les gendarmes mobiles nourrit sa rancœur. Pourtant, « s’il n’y a pas une intervention de l’Etat, Mittal ira jusqu’au bout de sa logique ».
Jouant ouvertement cavalier seul depuis la semaine passée, la CFE-CGC avait appelé au boycott de ce déplacement, « alors qu’un rendez-vous était déjà prévu lundi », avance François Pagano. Le responsable se défend de vouloir, à l’image des autres syndicats, « pratiquer la stratégie de la terre brûlée ».
• Et maintenant, que vont-ils faire ? Lundi, seul le courant CFE-CGC prendra la direction du 55, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. En tête de file, Xavier Lecoq, secrétaire national chargé de l’industrie à Florange. L’occasion pour lui de défendre la filière packaging, « et ses outils fiables ». Et de sensibiliser le président Sarkozy sur la crainte « d’un désert industriel en Lorraine ». Ulcos et son projet retardé sera évidemment évoqué.
• Sous-traitants : l’urgence. – La société Efuba, cinquante salariés, tire la sonnette d’alarme. De la date du rallumage des hauts fourneaux dépend la survie de l’entreprise. Cette dernière est précieuse car les maçons-fumistes ne sont plus légion en France. Si Efuba met la clé sous la porte – vingt-cinq courriers de licenciement sont malheureusement prêts –, il sera très compliqué de remettre en état le P3 et le P6. Philippe Tarillon, président du Val de Fensch, a alerté le préfet de Région sur la question. Comme l’avaient déjà fait les syndicats, cinq mois plus tôt.

Le Grand Journal du 16/03/2012

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vendredi 16 mars 2012

Une trempe d’acier


PORTRAITEdouard Martin. Le syndicaliste CFDT incarne le combat des sidérurgistes de Florange contre la liquidation programmée par Mittal.

Par AYMERIC ROBERT
Ses ennemis lui prédisent un destin en politique ou au cinéma. Certains de ses amis aussi. Entre journalistes, il passe pour un bon client. Une «bête de scène», dit-on à la CFDT. Sur les plateaux de télé, face à Xavier Bertrand ou en AG, Edouard Martin a fini par incarner le combat des sidérurgistes de Florange contre le géant de l’acier, ArcelorMittal. Une lutte «jusqu’au bout» pour sauver les deux derniers hauts-fourneaux lorrains, en sommeil depuis octobre. Adepte de la métaphore pédago -...

ArcelorMittal : pourquoi notre lutte n’est pas un combat d’arrière-garde

PAR NICOLAS LAVAIRE, INGÉNIEUR EN DÉVELOPPEMENT ET INDUSTRIALISATION DES NOUVEAUX PRODUITS
Les salariés de l’usine ArcelorMittal (AM) de Florange se battent pour obtenir des réponses quant à l’avenir de leur site industriel qui compte prés de 3000 salariés (beaucoup plus si on compte les entreprises sous-traitantes).
Or, certains commentateurs relayés par les médias nous expliquent en quoi la sidérurgie en Europe est désuète et ne peux de toute façon rester compétitive. C’est bien mal connaître notre site de Florange et l’acier que nous produisons. Depuis une douzaine d’années, je suis salarié du groupe ArcelorMittal et maintenant chargé du développement produit sur le site Lorrain. A ce titre, je souhaite donner ma version sur la réalité de notre industrie. Car nous ne défendons pas seulement des emplois, mais aussi une vision d’un avenir où l’industrie de pointe a toute sa place en France.
La campagne présidentielle désigne l’emploi industriel comme stratégique pour la France pour le maintien de l’emploi et l’équilibre de la balance du commerce extérieur. C’est un réveil un peu tardif de nos politiques mais qui a le mérite d’exister.
Pour commencer, il faut savoir que plus de 70% de notre production est exportée et participe ainsi à l’excédent du commerce extérieur. Notre marché naturel est bien entendu l’Europe du Nord : L’Allemagne, La France, le Bénélux, … mais nous exportons même des bobines d’acier en Chine ! Sur le marché automobile, notre usine est un fournisseur clé des clients les plus prestigieux. On peut citer les allemands BMW, Daimler, le groupe Wolkswagen, Opel qui ne souffrent pas de la baisse des ventes. Le modèle allemand tant vanté pendant cette campagne présidentielle vient s’approvisionner chez nous. Nous sommes une usine « Deutsch Qualité » grâce notamment au savoir faire des salariés, les ouvriers comme les cadres.
On dit cette industrie dépassée et polluante, or notre site joue un rôle majeur dans l’allégement des véhicules nécessaire à la réduction des émissions de CO2.
Notre usine développe une technologie (Usibor) qui permet un gain de 25% en poids sur les pièces de structure. Ce marché croît de 25% par an depuis 2006 et la demande va doubler entre 2012 et 2015 passant ainsi à plus d’un demi million de tonnes … nous sommes loin d’une baisse de la demande, comme on l’entend parfois à tort et à travers.
Par ailleurs, nous sommes la première usine du groupe à fabriquer des pièces de carrosserie plus larges et plus légères, compatibles avec les nouvelles peintures moins polluantes.
Autre exemple de l’avance de nos produits : les aciers servant à fabriquer les emballages alimentaires. Florange est développe de l’acier « fine épaisseur » comme nulle part ailleurs. Ainsi, le métal pour faire la canette de soda à baissé de 10% en épaisseur en 2 ans. C’est autant d’impact CO2 en moins. En ce moment, nous travaillons sur un projet visant à réduire cette épaisseur d’encore de 15% d’ici 2-3 ans.
Pour les emballages alimentaires, nous menons des projets ambitieux qui conduiront à un gain de 30% en poids. Nous leur avons d’ores et déjà fournit du métal de 100 microns d’épaisseur. Une vraie performance industrielle.
« La France doit choisir » écrit Jean Louis Beffa, l’ex patron de Saint Gobain, au sujet de la désindustrialisation qui frappe notre pays. Il l’invite à tendre rapidement vers un modèle « commercial industriel » comme en Allemagne, Corée du Sud, Japon et Chine.
Lorsque l’on sait que notre voisin allemand produit presque trois fois plus d’acier par habitant que nous, cela donne à réfléchir sur notre prétendue désuétude.
Ces quelques exemples doivent interroger le public: emplois, commerce extérieur, environnement, avance technologique, dépendance sur des produits stratégiques … Quand on veut tuer le chien, on dit qu’il a la rage… Pensez-vous encore que nous l’ayons ?

jeudi 15 mars 2012

La journée parisienne des ArcelorMittal






Les métallos d'ArcelorMittal de Florange (Moselle) sont "montés" jeudi à Paris pour défendre leurs emplois, en tentant de se rendre au QG de campagne de Nicolas Sarkozy, où ont éclaté de brèves échauffourées et en déposant une banderole "oui à l'acier lorrain" au pied de la Tour Eiffel.

ArcelorMittal venus voir Sarkozy, les métallos se sont heurtés aux CRS

mercredi 14 mars 2012

Les ArcelorMittal vont organiser un barbecue devant le QG de N.Sarkozy

L'intersyndicale d'ArcelorMittal à Florange a décidé de bloquer pour la journée l'accès aux bâtiments administratifs, ou « grands bureaux ». Une discussion a eu lieu entre un représentant de la direction et les syndicats. Par ailleurs, Edouard Martin a annoncé que les syndicats organiseront un barbecue géant devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy à Paris.

http://www.flickr.com//photos/loractu2/sets/72157629577619165/show/

Comme il y a trois semaines, le 20 février, début de la mobilisation des ArcelorMittal, le déblocage des bureaux est à l’ordre du jour. Les syndicats ont  laissé à la porte les cadres de l'entreprise. Les responsables du mouvement veulent montrer à la direction qu'ils ne se découragent pas : mercredi, ils ont programmé une tournée d'information auprès des salariés, alors que la majorité d'entre eux reste en dehors du mouvement. En effet seuls les salariés syndiqués participent activement. L'objectif est de les inciter à participer à la manifestation prévue jeudi à Paris.

Depuis 06h30 ce matin, ils ont improvisé devant les grilles un bûcher avec des ballots de paille et des palettes de bois. Le blocage du site est interdit depuis jeudi dernier par une ordonnance du Tribunal de Grande Instance de Thionville. Le haut-commissaire s’est rendu sur place pour indiquer aux syndicats que si le blocage perdurerait, une intervention des CRS était possible. « Il s'agit de perturber une nouvelle fois la production du site qui est en partie pilotée depuis les grands bureaux», a expliqué un syndicaliste qui justifie le mouvement. Le blocage est encore effectif et devrait durer toute la journée.

Par ailleurs un représentant de la direction a dialogué avec Edouard Martin, le leader CFDT. Le directeur du site de Florange n’a pas souhaité de rendre aux portail bloqué, qualifiant le mouvement de « grand cirque ». Michel Liebgott, député PS de Moselle a également participé à l’échange verbal. Les blocages ont quant à eux été jugé d’inacceptable de la part de la direction parisienne.

Un barbecue devant le QG de Nicolas Sarkozy

Les syndicats appellent à une grande journée de mobilisation jeudi à Paris. Ils devraient organiser un barbecue devant le QG de Nicolas Sarkozy. « Et pourquoi pas partager une merguez… » ironise Edouard Martin qui annonçait hier une opération dont on « se souviendra ». Le siège de ArcelorMittal est également évoqué ou encore le champs de Mars devant la Tour Eiffel.

Une « grande journée nationale » de manifestation sera en outre organisée le 22 mars à Florange par la CGT sur le thème de « L'industrie et la sidérurgie en France ». Elle prévoit de faire venir en Lorraine « des milliers de métallos français et belges ».


ArcelorMittal Florange: Sarkozy veut recevoir les syndicats lundi

Nicolas Sarkozy a demandé à recevoir à l'Elysée lundi à 11H00 les syndicats de l'aciérie ArcelorMittal Florange (Moselle). (Photo Jean-Christophe Verhaegen. AFP)


METZ (AFP) - Nicolas Sarkozy a demandé à recevoir à l'Elysée lundi à 11H00 les syndicats de l'aciérie ArcelorMittal Florange (Moselle), a-t-on appris mercredi de sources syndicales.
"Le préfet de la région Lorraine nous a informé que le président souhaitait nous voir lundi à l'Elysée", a déclaré à l'AFP le responsable FO Walter Broccoli. "Nous allons décider demain (jeudi) en intersyndicale si nous y allons car le préfet nous a confirmé qu'il n'y aurait aucun responsable d'ArcelorMittal à cette réunion", a-t-il ajouté. La CFDT a confirmé cette invitation.
L'intersyndicale devra se réunir au cours du déplacement que 150 métallos de Florange doivent entreprendre à Paris. Ils ont prévu de se rendre devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy, dans le XVe arrondissement, avant d'essayer de déployer sur la tour Eiffel une grande banderole "L'acier lorrain vivra".
© 2012 AFP

mardi 13 mars 2012

Florange : nouveau blocage de l'usine ArcelorMittal

Des métallurgistes bloquent depuis 06h30 l'accès aux bâtiments administratifs de l'usine ArcelorMittal de Florange, en Moselle.


Une trentaine d'ouvriers portant des chasubles de la CFDT, de la CGT et de FO ont pris position devant le poste de contrôle menant aux "grands bureaux" où travaillent d'ordinaire plusieurs centaines de cadres, et ont improvisé un bûcher avec des ballots de paille et des palettes de bois.

Arcelor Mittal: Les vigiles veulent refuser l'entrée aux sidérurgistes

ArcelorMittal : le combat continue

C’était l’heure du rendez-vous. L’heure des comptes. Hier soir, à La Passerelle, à Florange, l’assemblée générale de l’intersyndicale a réuni quelque 500 personnes.
Sur la scène de la salle de spectacle, les drapeaux de la CFDT, de la CGT, et de FO sont déployés. Exit celui de la CFE-CFTC. Les troupes sont moins nombreuses que lors de la première assemblée générale, mais elles sont unanimes pour poursuivre le mouvement.
« Aujourd’hui, on se bat pour tout Florange car personne ne sera épargné si la filière s’arrête », interpelle le représentant de Force ouvrière, Walter Broccoli. « Notre détermination n’a pas faibli, elle ne faiblira pas, relance Yves Fabbri de la CGT. « Parce que nous pensons que la sidérurgie doit être réfléchie dans le cadre des besoins de notre pays. Les nations développées ont besoin d’acier. » Le combat continue, « car nous craignons une mort programmée, a renchéri Édouard Martin.
L’heure était également au bilan. Trois semaines de lutte, trois semaines d’action. Parfois très discutées. « Est-ce la bonne stratégie de bloquer les expéditions ? On peut en débattre, admet Edouard Martin, mais il ne faut toutefois pas se tromper. Nous ne sommes pas des écervelés. M. Renaudin n’est qu’un facteur de consignes, qui culpabilise les syndicats. »

La vallée doit vivre

Dans la salle, les hommes écoutent. Le visage grave. D’aucuns se demandent pourquoi il n’y a pas d’appel à la grève générale.
Les syndicalistes répondent à l’unisson : « Les sidérurgistes perdent trop d’argent, on ne peut leur en demander plus. » Ils savent que la bataille risque d’être longue et ménagent leurs cartouches. Ils espèrent toutefois rallier encore plus de monde. « On vous demande simplement d’être là. De venir partager un repas. On a une carte variée », plaisante Édouard Martin.
Derrière eux, les hommes politiques assurent également leur soutien. « Nous sommes fiers de vous. Votre lutte est exemplaire, salue Philippe Tarillon. Elle est importante et elle doit continuer, pour la filière chaude, pour le packaging, pour permettre à Florange et à notre vallée de vivre. »
Hier encore, la journée était longue. Les syndicalistes s’étaient rendus le matin même au comité d’entreprise extraordinaire. « La direction est incapable de nous garantir que dans un an, tout ou une partie de l’usine existera encore », rage Frédéric Weber (CFDT). « On est tous d’accord pour s’opposer au prolongement de l’arrêt de la filière liquide et du packaging au 2 e semestre », s’élève encore Jean Mangin (CGT). Pour ces raisons, les représentants FO, CFDT et CGT ont quitté le comité. Laissant la CFE-CGC face à la direction. « Nous sommes toujours dans une démarche de négociations avec les pouvoirs publics et le groupe, assure François Pagano, pour tenter d’obtenir des garanties pour l’avenir du site ». La finalité est identique à celle de l’intersyndicale, mais les conceptions sont différentes.
Hier soir, à La Passerelle, le message était clair. Les actions vont se poursuivre. Sous des formes différentes. Mais personne ne pouvait évaluer le nombre de combattants qui monteraient encore longtemps au front.
Anne RIMLINGER-PIGNON 

lundi 12 mars 2012

Florange : Guy Bedos encourage les ArcelorMittal à la «fermeté douce»


Guy Bedos à Florange pour lutter contre "le... par republicain-lorrain

«J’ai horreur du sang et de la violence. J’aime bien la "révolution citoyenne" dont parle Jean-Luc Mélenchon. A ce titre, votre combat est exemplaire», a-t-il dit devant les quelque 200 ouvriers qui l’ont accueilli dans une joyeuse cohue en leurs locaux syndicaux. «Si je suis venu, c’est parce que je suis révolté par la mauvaise manière qu’on essaie de vous faire», a-t-il poursuivi devant une forêt de micros et de caméras. «Je n’ai pas assez de fric pour racheter votre entreprise : j’ai compté!», a-t-il encore dit dans un éclat de rire général. «Mais il m’a paru naturel de venir si ça peut servir à rendre visible et audible votre lutte», a-t-il ajouté, en désignant les dizaines de journalistes qui se pressaient autour de lui. «Si les gens comme moi ne se bougeaient pas, les conflits comme le vôtre se dérouleraient dans l’indifférence générale», a-t-il poursuivi, en demandant à Nicolas Sarkozy de «prendre des vacances, longues de préférence». Salué par les leaders syndicaux qui lui ont offert des livres sur «Les hommes de la fonte et de l’acier», Guy Bedos s’est rappelé que «déjà, sous le président Valéry Giscard d’Estaing, il y avait des problèmes avec la sidérurgie» et qu’il était venu «soutenir» les ouvriers en Lorraine. Auparavant, l’humoriste avait refusé de porter un casque de métallo. «Si je le mettais, je ressemblerais trop à un candidat à l’élection présidentielle», a-t-il expliqué devant le journaliste Denis Robert, l’un des protagonistes de l’affaire Clearstream qui, d’origine lorraine, était également venu apporter son soutien aux ArcelorMittal.
Les ouvriers réclament depuis le 20 février le redémarrage de deux hauts-fourneaux de l’usine de Florange, en sommeil depuis plusieurs mois. La direction assure que cette mise en veille n’est que temporaire et qu’elle est rendue nécessaire par une baisse conjoncturelle de la demande mondiale d’acier. Depuis le début du conflit, de nombreux autres artistes et chroniqueurs de presse ont fait part de leur soutien aux métallos lorrains : Bernard Lavilliers, qui était venu à Florange le 16 décembre, Didier Porte, Edouard Baer, François Rollin, Sophia Aram, Antoine de Caunes, Philippe Starck, Bruno Putzulu, Josiane Balasko, Jane Birkin, Louis Chedid et Régis Mailhot figurent notamment sur une liste de soutien tenue par La Passerelle, le centre culturel municipal de Florange.

ArcelorMittal : Guy Bedos appelle à une "révolution citoyenne"

Publié il y a 4 heures - Mis à jour il y a 4 heures - BFMTV
Guy Bedos s'est rendu ce lundi sur le site de Florange, pour rencontrer les salariés d'ArcelorMittal. L'humoriste souhaite ainsi attirer l'attention des médias sur le sort métallurgistes dont les hauts-fourneaux sont actuellement à l'arrêt.
Il a déclaré sur BFMTV "je suis là pour rendre visibles des choses dont certains pourraient faire mine de ne pas les connaître". "Ce n’est pas rien, une usine qui s’arrête, ce n’est pas rien des gens qui se retrouvent au chômage. "Guy Bedos a par ailleurs affirmé son soutien à François Hollande. "Je pense que c’est important de changer d’équipe. Faut nettoyer ! " a-t-il conclu.

Merci Guy pour ton soutien, la première coulée sera pour Toi !

ArcelorMittal : dépités, désappointés mais toujours déterminés

Les négociations entre les représentants syndicaux, ArcelorMittal et le préfet, n’ont pas abouti. Hier, aux alentours de 13h les syndicalistes ont quitté la sous-préfecture, dépités mais déterminés à poursuivre le mouvement.



Il est à peine 13h, la délégation de l’intersyndicale quitte la sous-préfecture de Thionville. Les visages fermés. La négociation n’a pas abouti. Maurizio Nicotra de la CGT dénonce « une attitude malhonnête de la direction qui ne donne aucune garantie d’avenir. On sent que quelque chose se prépare, et l’État essaye d’arrondir les angles. C’est un zéro pointé pour la direction. »
Tout ça pour ça. Jeudi après-midi, les représentants syndicaux avaient déjà passé plus de quatre heures dans les locaux de la préfecture, avant de demander le temps d’analyser le protocole proposé par la direction, jugé « trop vague ».
« Le texte stipule que le groupe ArcelorMittal confirme son engagement d’investir 17M€ afin de conforter le site de Florange et de préserver ses capacités en amont et aval. Pour nous, analyse François Pagano de la CFE-CGC, cela signifiait pas d’arrêt jusqu’en 2013.»
Mais en réalité, la direction a laissé entendre qu’elle se gardait le droit d’une annonce de fermeture définitive même durant la garantie du protocole. «C’est vraiment très grave », juge le délégué CFE-CGC.

Les hommes sont fatigués

Dans les faits, ce protocole reprend les annonces du président de la République. « C’est une contractualisation des engagements d’ArcelorMittal», a confirmé le sous-préfet François Marzorati. Le préfet s’engage à ce que ces points figurent dans la prochaine convention d’activité partielle de longue durée (APLD). »
Dans ces garanties, les représentants des salariés ne voient aucune promesse d’avenir. « Le haut fourneau de Dunkerque va être en arrêt pendant trois mois, on a demandé à ce que le P6 prenne le relais. Même pas ça, on a obtenu ». Déçus, dégoûtés, en colère, les syndicalistes d’ArcelorMittal expriment leurs sentiments à qui veut l’entendre. Hier matin, ils ont eu vent que le packaging serait déplacé à Liège. ? « Cela représente 800 000 tonnes de production et 600 personnes », pestent les sidérurgistes. La désillusion est palpable. « Nous, ce qu’on veut c’est sauver notre outil de travail, sauver notre emploi. » Les hommes sont fatigués.
À 13h, comme promis, ils ont levé les blocages du portier Sainte-Agathe. Dans le même temps, la direction appelait déjà « à reprendre un dialogue social serein et constructif dans les plus brefs délais ». Lundi matin, un comité d'entreprise extraordinaire est prévu à 8h30 aux grands bureaux. Ensuite, les organisations syndicales retrouveront Guy Bedos qui viendra leur apporter quelques mots de soutien.
À 17h, une assemblée générale est programmée à la Passerelle. L’heure de compter les troupes prêtes à poursuivre le combat.
Anne RIMLINGER-PIGNON. 

Voir à 15'56"

EXCLU - Nicolas Sarkozy, Président de la République et candidat à la Présidentielle : "Je vais faire des propositions très précises sur Florange"
Créé le 27/02/2012


EXCLU - Nicolas Sarkozy, Président de la... par rtl-fr

Viens donc parler aux salariés d'ARCELORMITAL ...

Les syndicats de Mittal veulent se rappeler au bon souvenir de Sarkozy

Par AYMERIC ROBERT

«Avant, on demandait une date de redémarrage pour un des hauts fourneaux, explique Walter Broccoli de FO. Là, on a reculé, on voulait juste une assurance écrite que le site ne fermerait pas dans les douze mois, et la direction a refusé. Il faut être clair, on a perdu notre combat.» Ce vendredi, les syndicats de Florange sont remontés. Ils ont levé tous les piquets de grève qui bloquaient les expéditions du site et n’ont rien obtenu en échange. Pas même l’assurance de la survie du site jusqu’en mars 2013. La tentative de médiation organisée jeudi et vendredi par l’Etat entre la direction d’ArcelorMittal et les syndicats s’est donc avérée un échec complet.
Dans un communiqué, le géant de l’acier a rappelé que la filière liquide pourrait redémarrer «dès que la conjoncture le permettrait», et a souligné qu’il s’était engagé à «investir 17 millions d’euros immédiatement et sans conditions de reprise économique». Rien de nouveau puisque c’est ce que Sarkozy et le groupe annonçaient le 1er mars : des investissements déjà dans les tuyaux ne concernant pas les hauts fourneaux. «Le problème, analyse Edouard Martin, de la CFDT, c’est que le directeur du site, Thierry Renaudin, n’a aucun mandat pour négocier. Tout se décide au-dessus de lui. Il ne sert à rien.»

Les syndicats n’entendent pas en rester là. Lundi après-midi, outre la venue de Guy Bedos, les salariés sont conviés à une assemblée générale pour décider de nouvelles actions. «Elles seront plus ciblées contre le gouvernement, promet Edouard Martin. Depuis quinze jours, c’est le silence radio du côté de l’Elysée et du gouvernement. On a l’impression que, pour Nicolas Sarkozy, le problème Mittal est réglé, alors on va se rappeler à son bon souvenir.» «On sait que la filière liquide ne va pas redémarrer, mais on se bat pour le reste des emplois, admet Walter Broccoli. Exemples d’actions coup-de-poing envisagées : «Bloquer la frontière luxembourgeoise, occuper les péages d’autoroute, bloquer les services comptables. Des petites actions qui ne mettent pas en péril notre usine mais qui montreront qu’on est au bord du gouffre, et surtout que Sarkozy nous a bel et bien laissés tomber.»

A suivre aujourd'hui : commerce extérieur chinois, Forum mondial de l'eau, ArcelorMittal...

Entreprises

ArcelorMittal va une fois encore être sous les feux de l'actualité. Une consultation des ouvriers du site de Florange sur la poursuite du mouvement de grève qui paralyse l'usine mosellane d'ArcelorMital est prévue ce lundi. Vendredi, la deuxième session de conciliation entre la direction et l'intersyndicale CFDT-CGT-FO-CFE/CGC du site sidérurgique s'est à nouveau achevée sur un constat d'échec de part et d'autre.
Par ailleurs, le bal des résultats continue, dont ceux d'Altran, de Vicat et de Virbac. Est également attendue l'assemblée générale du Club Méditerranée. Après deux exercices déficitaires, l'exploitant de villages de vacances a non seulement renoué avec les bénéfices au terme de son exercice 2010-2011 (clos au 31 octobre), mais surtout, son PDG Henri Giscard d'Estaing a assuré en décembre dernier que le groupe a désormais « vocation à distribuer un dividende », alors qu'il a accumulé les pertes depuis 2001, à l'exception de certains exercices verdoyants pour cause d'éléments exceptionnels.
En Allemagne, c'est Volkswagen qui tient son assemblée générale. Le groupe qui s'est rapproché de Porsche affiche une santé insolente.En 2011, le constructeur auto a enregistré un bénéfice net part du groupe de 15,4 milliards d'euros... un résultat plus que doublé sur un an et qui constitue un record dans l'histoire de l'automobile. De quoi faire pâlir les constructeurs français, qui peinent à se maintenir dans le vert.
Enfin, en Italie, le fabricant de pneus Pirelli présente ses résultats annuels.

dimanche 11 mars 2012

La CFDT Fos solidaire des salariés de Florange

La CFDT  Fos solidaire
des salariés de Florange

Le 7 Mars à Florange, la CFDT avec François Chérèque et la FEM, Fédération Européenne de la Métallurgie avec Barth Samyn, sont venus soutenir l'action des Sidérurgistes d'ArcelorMittal Florange.
Des Sidérurgistes Fosséens ont fait le voyage pour apporter leur soutien.

C'est la veille, qu'une délégation de sidérurgistes de Fos sur Mer, militants cédétistes, sont "montés" en Lorraine, pour encourager et soutenir leurs homologues de Florange en lutte depuis 15 jours.
Des rencontres et  retrouvailles pour certains, mais surtout un contact direct avec les salariés, sur le piquet de grève, porte Sainte-Agathe à Florange, là, les militants CFDT de Fos sur Mer, ont apporté leur soutien et ont échangé en direct sur les raisons de la lutte, se sentant si proches d'eux par leur métier, mais aussi malheureusement par leur avenir commun, par leurs craintes de leur avenir, par leurs incertitudes !


Une assemblée de militants avait été organisée, ce 7 mars, à la salle "la Passerelle" de Florange, pendant cette assemblée  et avant les questions-réponses, les responsables syndicaux se sont exprimés.

            Pour François Chérèque, "ArcelorMittal gagne de l'argent, est bénéficiaire, est rentable. La prolongation d'arrêt et l'absence d'engagement réels quant au redémarrage des Hauts-Fourneaux de Florange est inacceptable."
Paraphrasant Edouard Martin, leadeur du mouvement à Florange, "Il est vrai que pour M. Mittal, investir 2 millions d'Euros, quand le mariage de sa fille lui coûte 55 millions, c'est de la bagatelle, c'est incompréhensible pour nous !"
Le secrétaire général de la centrale syndicale, confirme que, "l'avenir de la Sidé en France, comme en Europe, passera par une sidérurgie "propre", sans rejet de CO2, (projet Ulcos qui a le soutien de la communauté Européenne). Mais, là aussi, malheureusement et de façon inexpliquée, les deux sites expérimentaux, dont Florange, sont en arrêt !
Mittal nous doit des explications claires". "Qu'on nous explique, pourquoi depuis le début de ce conflit. M. Mittal, réfugié à Londres, là ou se prennent les décisions, refuse tout engagement et la Direction Lorraine, tout débat.
Le gouvernement français doit arrêter de donner à Mittal sans contrepartie, c'est nous qui finançons l'APLD (indemnités de chômage partiel) cadeau fait à Mittal sur notre dos, c'est aussi un levier pour nous. Il y a aussi les crédits accordés par l'Etat sur la recherche pour les grands groupes comme Mittal, qui profite une fois de plus sans contrepartie. Nous avons besoin de lois sur les questions de fond, le patron a t-il droit de vie ou de mort sur nos outils, NON !"
"Votre combat c'est le vôtre, c'est aussi celui des valeurs de la CFDT. Notre combat n'est pas celui de l'antimondialisation, nous sommes déjà dedans, le protectionnisme que l'on revendique n'est pas la fermeture des frontières, c'est de produire et consommer de l'acier propre". "On partage vos craintes, vos colères mais aussi l'espoir, parce que la CFDT va se battre, on croit et on sait que Florange a de l'avenir".
Pour Barth Samyn, "la filiére liquide est réellement en danger en Europe, depuis le rachat par Mittal, ce sont 33.000 emplois de supprimés, la majeure partie en Europe de l'Est, Pologne, mais l'Ouest n'est pas épargné. Le danger vient maintenant des flux, du transport, aujourd'hui par exemple, le gouvernement Mexicain subventionne ses produits miniers, accorde des aides très importantes à Mittal Mexique, ce qui lui permet d'exporter directement des brames du Mexique en Europe, même les sites côtiers, Fos sur Mer, Dunkerque, ne sont plus protégés".
"La FEM, va organiser un débat ouvert au parlement européen et a obtenu un entretien avec Manuel Baroso sur l'avenir de la Sidérurgie Européenne."

Pour Edouard Martin, "Mittal démantèle la sidérurgie européenne, alors que les besoins existent, 150 à 200 millions de tonnes d'acier sont nécessaires en Europe. Aujourd'hui c'est Florange, demain ce sera les sites côtiers, Fos, Dunkerque, il faut une réponse politique à cela. Oui, nous nous sommes invités dans la campagne politique, vous verrez que juste après, on ne parlera plus de nous. Le gouvernement Français, l'Europe, doit faire des choix. Notre secteur est-il stratégique ? Pour nous oui, nous sommes rentables, nous produisons de la qualité, notre excédent commercial est de 2 milliards d'euros. Nous ne menons pas un combat corporatiste, nous menons un combat pour la défense de nos industries et de nos emplois, pour la défense des entreprises sous-traitantes, certaines ferment déjà. Mais, pour dialoguer il faut être deux, M. Thierry Renaudin (directeur du site lorrain
n'est qu'un facteur qui transmet nos demandes, aucune décision ni engagement de sa part. La CFDT veut des garanties sur les investissements à venir, sur une date réelle de reprise des HFx, sur la préservation de l'emploi. Il faut se mettre à table, la direction doit accepter le dialogue.
Le leadeur Lorrain, s'en prend à la valeur de la parole de M. Mittal, "il n'a pas respecté ses engagements et nous a mentis à 3 reprises déjà, sur la composition du conseil d'administration, sur l'avenir des sites de Liège, Madrid, Shifflange et Rodange... ."
Edouard Martin rappelle en conclusion, "nous avons déposé un projet de loi, qu'on pourrait appeler, loi des ouvriers d'ArcelorMittal Florange, ce projet dit que si Mittal ne veut plus de nous, d'accord, qu'il parte, mais qu'il ne touche pas à nos installations. Ce sera à nous partenaires sociaux, institutions, gouvernement de se réapproprier notre bien et de décider de son avenir.

Un soutien Politique, de Maire à Maire.
Lors de notre visite nous avons été accueillis et avons rencontré M. Philippe Tarillon, Maire de Florange, à qui nous avons pu transmettre les salutations, encouragements et soutiens aux personnels en lutte, de M. René Raimondi, Maire de Fos sur Mer.

Des syndicalistes responsables, "on ne veux pas casser notre outil" pendant ces journées de blocage des aménagements ont été fait, autorisant ainsi 5 camions à passer pour aller livrer une commande "vitale" pour Volkswagen, ainsi que des chargements pour alimenter la cokerie (qui ne peux être mise à l'arrêt).

Visite trop courte pour ces Fosséens, militants CFDT, qui ont participé à ce "voyage" nécessaire en ces temps de crise, qui leur a permis d'afficher leur solidarité, les questions restent plus nombreuses après que les réponses.
C'est avec un mélange d'espoir et de crainte qu'ils firent le chemin inverse, pour revenir à Fos sur Mer.

La CFDT proche de vous !