samedi 17 mars 2012

Arcelor : réveil dans le gaz mais volonté de fer

Face à leur miroir, hier matin, les yeux encore rougis par leur déplacement parisien, les ArcelorMittal gardent la tête haute. Dignes de leur combat, avec un moral d’acier, à l’aube de la cinquième semaine de mobilisation.

Une « bonne dose » à Paris. – Le noyau dur CFDT-CGT-FO de l’intersyndicale s’est remis de sa virée à Paris de jeudi (lire RL d’hier).Pacifique, aux yeux des différentes centrales, « sans aucune réserve et dans l’outrance », selon le sénateur UMP François Grosdidier. Au front rue de la Convention , dans les premières lignes, Jean Mangin (CGT) garde au lendemain de cet épisode « un bon mal de tête. J’en ai pris une bonne dose de ces lacrymogènes », grince-t-il. Malgré tout, cette journée nous a requinqués. Cela suffit maintenant les effets d’annonce du président-candidat Sarkozy. Comme les autres centrales, nous ne demandons qu’une chose : un engagement écrit ». Cet engagement, l’intersyndicale l’espère certes, mais ne l’attend pas de sitôt. « L’entrevue de lundi avec le président de la République ne changera absolument rien, pronostique Walter Broccoli (FO), dans la mesure où aucun décideur d’ArcelorMittal n’est conviéà la table. À ce jour, notre demande reste la même : un répit de douze mois ». Pour Edouard Martin, celui qui incite les troupes « à ne pas tomber dans le piège et à rester dignes », le gazage par les gendarmes mobiles nourrit sa rancœur. Pourtant, « s’il n’y a pas une intervention de l’Etat, Mittal ira jusqu’au bout de sa logique ».
Jouant ouvertement cavalier seul depuis la semaine passée, la CFE-CGC avait appelé au boycott de ce déplacement, « alors qu’un rendez-vous était déjà prévu lundi », avance François Pagano. Le responsable se défend de vouloir, à l’image des autres syndicats, « pratiquer la stratégie de la terre brûlée ».
• Et maintenant, que vont-ils faire ? Lundi, seul le courant CFE-CGC prendra la direction du 55, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. En tête de file, Xavier Lecoq, secrétaire national chargé de l’industrie à Florange. L’occasion pour lui de défendre la filière packaging, « et ses outils fiables ». Et de sensibiliser le président Sarkozy sur la crainte « d’un désert industriel en Lorraine ». Ulcos et son projet retardé sera évidemment évoqué.
• Sous-traitants : l’urgence. – La société Efuba, cinquante salariés, tire la sonnette d’alarme. De la date du rallumage des hauts fourneaux dépend la survie de l’entreprise. Cette dernière est précieuse car les maçons-fumistes ne sont plus légion en France. Si Efuba met la clé sous la porte – vingt-cinq courriers de licenciement sont malheureusement prêts –, il sera très compliqué de remettre en état le P3 et le P6. Philippe Tarillon, président du Val de Fensch, a alerté le préfet de Région sur la question. Comme l’avaient déjà fait les syndicats, cinq mois plus tôt.

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