lundi 12 mars 2012

Les syndicats de Mittal veulent se rappeler au bon souvenir de Sarkozy

Par AYMERIC ROBERT

«Avant, on demandait une date de redémarrage pour un des hauts fourneaux, explique Walter Broccoli de FO. Là, on a reculé, on voulait juste une assurance écrite que le site ne fermerait pas dans les douze mois, et la direction a refusé. Il faut être clair, on a perdu notre combat.» Ce vendredi, les syndicats de Florange sont remontés. Ils ont levé tous les piquets de grève qui bloquaient les expéditions du site et n’ont rien obtenu en échange. Pas même l’assurance de la survie du site jusqu’en mars 2013. La tentative de médiation organisée jeudi et vendredi par l’Etat entre la direction d’ArcelorMittal et les syndicats s’est donc avérée un échec complet.
Dans un communiqué, le géant de l’acier a rappelé que la filière liquide pourrait redémarrer «dès que la conjoncture le permettrait», et a souligné qu’il s’était engagé à «investir 17 millions d’euros immédiatement et sans conditions de reprise économique». Rien de nouveau puisque c’est ce que Sarkozy et le groupe annonçaient le 1er mars : des investissements déjà dans les tuyaux ne concernant pas les hauts fourneaux. «Le problème, analyse Edouard Martin, de la CFDT, c’est que le directeur du site, Thierry Renaudin, n’a aucun mandat pour négocier. Tout se décide au-dessus de lui. Il ne sert à rien.»

Les syndicats n’entendent pas en rester là. Lundi après-midi, outre la venue de Guy Bedos, les salariés sont conviés à une assemblée générale pour décider de nouvelles actions. «Elles seront plus ciblées contre le gouvernement, promet Edouard Martin. Depuis quinze jours, c’est le silence radio du côté de l’Elysée et du gouvernement. On a l’impression que, pour Nicolas Sarkozy, le problème Mittal est réglé, alors on va se rappeler à son bon souvenir.» «On sait que la filière liquide ne va pas redémarrer, mais on se bat pour le reste des emplois, admet Walter Broccoli. Exemples d’actions coup-de-poing envisagées : «Bloquer la frontière luxembourgeoise, occuper les péages d’autoroute, bloquer les services comptables. Des petites actions qui ne mettent pas en péril notre usine mais qui montreront qu’on est au bord du gouffre, et surtout que Sarkozy nous a bel et bien laissés tomber.»

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