dimanche 31 mars 2013

La Trace des Pères - Un film de Emmanuel Graff.


Interview de Hamé de La Rumeur - Narrateur de La Trace des Pères




Découvrez les premières minutes du film


Making-of diffusé sur France 2

Dernier Teaser


Synopsis
                                                            Un père de famille fait découvrir à sa fille son lieu de travail...

Partant de témoignages d’anciens des mines et de la sidérurgie lorraine, souvent poignants, parfois lourds de silences ou au contraire emplis de joie d’avoir vécu une époque importante, La Trace des Pères suit de manière intergénérationnelle des Lorrains de diverses conditions et origines. Artistes, anciens du fer, épouses, filles, petits-fils chacun porte un regard très différent sur la transmission qui réserve en effet des surprises.
Le film se conclut à la génération née après la bataille du fer, aborde en filigrane la jeunesse des quartiers, héritière des années de plein emploi industriel, ainsi que le rôle de passeur des quadra, et la façon dont les anciens ont transmis puis fermé leur livre du fer.
En somme un point sur le haut-fourneau supposé être encore dans la tête des Lorrains, à moins qu’il n’en soit déjà sorti…
A travers les yeux d’un lorrain expatrié, entre les régions de Longwy, Villerupt, les vallées de l’Orne et de la Fensch avec quelques scènes surprenantes à Metz, Avignon et… Lausanne. La Trace des Pères est empathique, riche, musical, dynamique, au profit d’une « pétillance » et d’une envie de surprendre autant que de faire le point sur un sujet fondamental : la transmission.
  • Un film de plus sur « les métallos » de Lorraine ?



                                                                                                            Emmanuel Graff, Réalisateur

On a le sentiment que tout a été dit sur la sidérurgie en Lorraine.
En effet, de nombreuses réalisations ont été tournées et elles se sont accélérées depuis l’annonce de la fermeture des hauts-fourneaux de Florange. Comme un devoir de mémoire, les amateurs de cinéma se sont empressés de saisir leur caméra et de tourner « ce qu’il reste » de l’activité sidérurgique en Lorraine, de filmer la marche des Arcelor Mittal vers Paris, de couvrir les différentes manifestations des syndicalistes afin que la mémoire ne soit pas perdue et de conserver une trace.
Vallée de la Fensch et les hauts-fourneaux de Florange
Les médias eux aussi ont fait le tour de la question. La couverture médiatique lors de l’annonce par Lakshmi Mittal de la fermeture d’un des derniers hauts-fourneaux de Lorraine a suffit, à elle seule, à faire prendre conscience à toute la France des enjeux d’une telle décision.
Mais cette trace et ces enjeux peuvent être conservés de manière plus immatérielle qu’un film documentaire ou qu’un reportage. Elle est transmise à travers les générations car la sidérurgie en Lorraine est une culture ancrée au cœur de chacun.
Au même titre que les dockers du port du Havre, les ouvriers des chantiers de Saint-Nazaire, les mineurs du Nord de la France ou les pêcheurs des côtes de Bretagne, les « métallos » de Lorraine partagent leur(s) histoire(s) et sont attachés à ce patrimoine.
La région lorraine n’est qu’un lieu de la transmission faite par « les pères », la sidérurgie en est le support.
« Un film sur les héritiers plus que sur l’héritage »

La Trace des Pères explore cette mémoire, cette transmission qui s’effectue depuis plus d’un siècle de sidérurgie dans la région. Ce documentaire clôt tout ce qui a pu être dit sur le sujet. Mêlant habilement images d’archives, images actuelles et portraits d’ « interviews libres », La Trace des Pères interroge sur la transmission d’une culture régionale dans un contexte de mondialisation tel qu’aujourd’hui.
Ce n’est pas « un film sur la Lorraine » mais sur ses habitants, sur les différents visages de cet ancien « Far-Est ».
Loin des clichés et des images véhiculées par la télévision, c’est un autre visage de la Lorraine que nous livre dans ce film Emmanuel Graff. Obligés de parler du passé pour comprendre le présent, c’est avec un regard tourné vers l’avenir que les participants de ce documentaire évoquent leur région.
  • Le vécu d’un enfant du pays

Un ancien qui parle de son usine (en arrière-plan)

Emmanuel Graff est né à Uckange et a vécu les premières années de sa vie juste à côté des hauts-fourneaux d’Uckange et par la suite à Thionville. Par la suite expatrié en Suisse, il continuera de rendre visite régulièrement à ses anciens amis de Moselle. C’est l’époque des Trente Glorieuses et dans le « Far Est » les usines tournent à plein régime…
A partir des années 1980, la conjoncture économique est moins bonne, les premières usines ferment à l’instar de Villerupt qui fera les frais des premiers licenciements en Lorraine. A Uckange, les hauts-fourneaux seront définitivement arrêtés en 1991 et avec eux, une page d’histoire qui se tourne.
Emmanuel Graff se saisira alors de sa caméra et filmera l’arrêt du « gueulard » d’Uckange, le combat vain des ouvriers pour que l’activité se maintienne, l’intervention des personnalités comme Bernard Lavilliers qui soutiendra la lutte des syndicats jusqu’à ce que tous les espoirs s’envolent. Ces images formeront le premier documentaire du réalisateur : Sous le Gueulard, La Vie. Quinze and plus tard, un autre documentaire, L’Héritage de l’Homme de Fer, verra le jour et sera consacré à la même thématique de la sidérurgie.
De ses premières créations, le réalisateur emportera des dizaines d’heures d’images et les conservera, pensant qu’elles pourront servir pour un prochain projet.
  • Quelle est  la trace des pères ?

La Sainte-Barbe des Mineurs
Les archives, pour certaines d’entre elles inédites, serviront de fondations à la mise en place du contexte historique de cette région et de ses habitants. Elles permettront de mieux comprendre comment l’industrie sidérurgique est entrée dans les familles lorraines.
Les interviews ponctuent, elles, le documentaire et constituent la « matière » de La Trace des Pères. A travers le témoignage de personnes de tous horizons, de toutes origines géographiques ou sociales, qu’ils soient artistes, ouvriers, mères, ou enfants le réalisateur interroge la mémoire, parvient à délier les mots, à libérer la parole. Jamais présent à l’écran lors des interviews, il se tient en retrait, pour permettre une expression libre mais également avec cette proximité qui permet aux « acteurs d’un jour » de se confier.
Le contact avec les jeunes clôture le film et « boucle la boucle ». Ce regard sur l’avenir était indispensable afin de bien comprendre « ce qu’il reste » aujourd’hui et pour demain de ce savoir-faire, de cette histoire, de ce patrimoine et de cette culture ouvrière. Les jeunes des cités ont-ils le sentiment que leurs parents ont construit ce pays ? Peut-on réellement parler de fierté lorsque l’on évoque un parent ouvrier ? Ne cherche-t-on pas plutôt à le cacher ? Y a-t-il de la honte, du respect ou alors de l’indifférence ? En les interrogeant, on se rend compte que les avis ne sont pas tous unanimes et chacun apporte une nouvelle réponse, surprenante parfois, amenant elle-même une nouvelle problématique : faut-il conserver, détruire, reconstruire ?
  • La voix off : Hamé de La Rumeur

Mohamed Bourokba, alias Hamé, chanteur du groupe de rap parisien « La Rumeur ».
Pour  mettre des mots sur ces quatre-vingt-dix minutes d’images, pour raconter tout ce qui n’est pas dit,  la mise en place d’une narration en voix off était indispensable. Une voix à la fois apaisante afin de sublimer la richesse des sentiments et à la fois forte, déterminée, et assumée pour incarner le dynamisme de sa jeunesse, la fierté de cette région. Au choix du narrateur vient également la question de sa légitimité. Afin d’en parler avec sincérité. Dans La Trace des Pères¸ Bernard Lavilliers explique qu’ « il est difficile de parler du peuple quand on n’en fait pas partie ». Il fallait donc une personne réunissant tous ces critères. Une voix et un vécu. Parmi les nombreux choix pour incarner cette fonction, un nom est apparu comme particulièrement pertinent.
Fils d’immigrés. Français avant tout mais ne reniant pas ses origines, il se bat dans son œuvre pour la reconnaissance du vivier artistique dans les quartiers et les banlieues ainsi que pour la richesse culturelle qu’a apporté l’immigration en France.
Une voix. Connu en tant que chanteur au sein du groupe « La Rumeur », cette voix ne nous est pas inconnue. Fréquemment invité sur les plateaux télé, il est reconnu comme un intellectuel de par ses études et comme un homme réfléchi par ses discours. En interview ou sur une musique, sa voix touche et ses mots percutent.
Un cinéaste. Hamé est diplômé d’un DEA de sociologie des médias et de cinéma. Il a réalisé en 2011 « De l’encre », un téléfilm produit et diffusé par Canal +. En 2012, il signe son deuxième projet cinématographique avec un court-métrage cette fois-ci. « Ce chemin devant moi » a notamment été nommé au Festival de Cannes dans la catégorie des courts-métrages en 2012 ainsi qu’au Festival International du Court-Métrage de Clermont-Ferrand de 2013.
Une intervention originale. En plus de voix off, Hamé sera également la voix du réalisateur, qui intervient au début et à la fin du film. Il sera par ailleurs à l’origine des intermèdes poétiques entre chaque chapitre sur le thème de la culture ouvrière. Enfin, il prêtera sa voix à un morceau spécialement enregistré pour le film avec des artistes locaux.
« Il ne faudrait pas nous reprocher d’avoir de la mémoire »Hamé, dans Avant-premières sur France 2 Le 17 Mai 2012
La Rumeur
La Rumeur connue pour ses propos assumés a fait les gros titres dans la presse de 2002 pour une affaire portée au tribunal par le Ministre de l’Intérieur de l’époque : M. Nicolas Sarkozy. En cause : des propos diffamatoire envers la Police Nationale concernant notamment des vexations et des violences commises sur les habitants des cités. Relaxé, le groupe parisien devra comparaître à nouveau devant le Tribunal après l’appel fait par le Ministère de l’Intérieur. A nouveau, aucune charge n’est retenue contre La Rumeur.  Le Ministère de l’Intérieur se pourvoit alors en cassation, pour le même résultat. En tout ce sont huit années de procès durant lesquelles le groupe s’est battu pour faire valoir sa liberté d’expression ainsi que la vérité de l’histoire de France.
  • Fiche Technique du film
Titre : La Trace des Pères Année : 2013
Durée : 90 Min (TV) - 104Min (Cinéma)
Support : DCP ou conteneur HD – Couleur
Numéro ISAN : 0000-0003-7190-0000-K-0000-0000-E
Langue : Français
Son : Stéréo mappé 5.1
Production :Faux Raccord Productions
Réalisateur : Emmanuel Graff
Auteur : Emmanuel Graff
Dit Par : Hamé de la Rumeur
Producteur délégué : Mehdi Ouldsaad
Montage : Rémi Cahen
Cadre : Emmanuel Graff, Nicolas Ialonardo, Remi Cahen
Mixage son : Nathan Herveux
Musique originale : Blockos K, The Organizor , K-Listo

A quoi va servir le financement ?

Aperçu des différentes phases techniques effectuées
Montage

Enregistrement de la voix-off

Mixage

Colorimétrie

Après une première campagne de levée de fond fructueuse l'année passée sur Ulule, La Trace des Pères a fait son chemin à travers les bancs de montages, les studios de mixage et d'enregistrement et arrive presque à sa version définitive et prête à diffuser.
Autant dire que le projet de part son état d'avancement, son sérieux et la motivation de ses équipes est une valeure sûre qui a besoin de derniers fonds pour son peaufinage d'orfèvre et surtout sa distribution... car un film ne peut exister qu'a travers les yeux de ses spectacteurs c'est pour cela que les fonds récoltés serviront précisément à financer le mastering du film ainsi qu'une partie de sa distribution.
Points du budget de cette levée de fond :
  1. Création d'un DCP (voir Digital Cinema Package sur Wikipedia) pour la diffusion numérique en salles de cinéma + sous-titres pour malentendants.
  2. Création graphique pour la communication print du film, effecuté par la société Contreform'
  3. Impression d'affiches et autres supports de communication print
  4. Mastering Son, étape cruciale du mixage sonore pour un confort d'écoute et de compréhension
  5. Infographie et Compositing (illustrations 2D et 3D intégrées dans le long-métrage)
  6. Financement partiel de la distribution du film en salles.

A propos du porteur de projet

  • Le réalisateur : Emmanuel Graff


Emmanuel Graff est né en 1965 dans la vallée de la Fensch (Lorraine) et a vécu les premières années de sa vie à Uckange, à côté de l'usine Lorfonte, puis à Thionville. En 1979, alors âgé de 14 ans, il déménage à Lausanne (Suisse). Tous ses amis étant restés en Lorraine, il revient régulièrement dans la région pour leur rendre visite et reste depuis sa tendre enfance fasciné par ces « Géants de Fer » et attiré par le brassage multiculturel créé par ce tissu industriel. Après des études du développement à Genève, et des études de socio-anthropologie à Lausanne en 1988, il cherche à mêler sa passion pour le cinéma avec le regard de sociologue acquis à l'Université.
Chose qui sera faite trois ans plus tard, en 1991, alors même que la « région du Fer » connaissait sa première grande fermeture d'usine à Uckange. Emmanuel Graff décide alors d'y consacrer un documentaire qui sera son premier métrage intitulé Sous le Gueulard, la Vie (48 min). De 2003 à 2009 il se consacre à sa deuxième œuvre abordant déjà l'héritage de la culture industrielle dans un contexte de mondialisation, de compétitivité et dans une région où plane de plus en plus le spectre des fermetures d'usines. L'Héritage de l'Homme de Fer (76 min) a été projeté sur le site du U4, Haut-fourneau d’Uckange transformé en lieu culturel le jour grâce à son musée et en œuvre d'art la nuit par la mise en lumière de l'artiste Claude Levêque. Ce film a été également diffusé au cinéma Utopolis de Longwy et à Lausanne. En 2011, le cinéaste revient dans la région pour réaliser son dernier documentaire à un moment où l’on « fête » les vingt ans de la fermeture de l’usine d’Uckange et où la sidérurgie de Lorraine, mal en point, ne se résume plus qu’à Florange…
La Trace des Pères interroge cette fois-ci le spectateur sur la transmission de ce patrimoine ouvrier au travers de trois générations : les séniors qui ont connu l'âge d'or de la sidérurgie dans le bassin lorrain, les « quadras » vus ici comme des passeurs de mémoire et de valeurs et enfin les jeunes qui réagissent de différentes façons en fonction de l'approche qu'ils en ont reçu.
Refusant la nostalgie et mettant l'accent sur les autres richesses de la région, à savoir sa jeunesse et sa diversité culturelle aux mille visages, La Trace des Pères se veut tourner vers l'avenir en gardant en ligne de mire la volonté de conservation du souvenir.
  • La société de production : Faux Raccord

Faux Raccord fondée en 2011 à Metz, bénéficie d’une expérience issue de la réalisation d’un large panel de projets : du film institutionnel pour des entreprises et collectivités locales à la post-production de films du cinéma documentaire au cours des premiers mois de son existence.
La société est le fruit de la rencontre entre deux jeunes étudiants créatifs alors âgés de 20 ans en école de cinéma Mehdi Ouldsaad et Rémi Cahen, chacun ayant eu de leur côté une expérience associative et des fonctions de responsabilités dans le domaine de la création audiovisuelle, travaillent sur un certain nombre de projets scolaires.Leurs diplômes en poche, ils décident de monter leur propre société de production, un projet réfléchi de longue date et suivi par les enseignants de leur école.


Après plusieurs commandes de professionnels pour des projets d’ordre institutionnel, la société est approché par un réalisateur parisien, Clément Etienne, qui souhaite mettre sur pied un projet de court-métrage. Le film, un documentaire de 26 minutes et baptisé  Le temps d’une Silhouette, sera leur première réalisation cinématographique en 2011. D’autres projets institutionnels et cinématographiques ont depuis suivi qui ont permis à Faux Raccord de disposer d’un rayonnement régional en Lorraine pour la qualité de la réalisation de ses images et des montages d’un grand professionnalisme.
Ce qui caractérise la société de production Faux Raccord c’est l’unité de tournage broadcast complète et une créativité sans limite qui lui permet un rendu d’image adapté à la diffusion en qualité « cinéma ».
Au printemps 2012, un appel de la part d’un réalisateur d’origine lorraine, Emmanuel Graff, marquera le tournant de l’entreprise. Il souhaite confier la production (montage et diffusion) de sa dernière réalisation La Trace des Pères à la société messine. Le développement de ce film se fera de manière atypique, puisque Faux Raccord reprend un projet dont le tournage est déjà très grandement avancé mais dont il faut attaquer toutes les bases de production. Il a été également nécessaire de réécrire une partie du film afin de l’adapter au mieux pour son exploitation, et de redéfinir certains axes. Si La Trace des Pères parle de la transmission intergénérationnelle, la collaboration et les échanges entre les producteurs et le réalisateur en est l’illustration parfaite.Emmanuel Graff, du haut de ses deux réalisations précédentes (Sous le Gueulard, la Vie, et L’Héritage de l’Homme de Fer), possède une expérience certaine et incarne la mine d’or de savoir sur l’histoire industrielle lorraine, puisqu’il la filme depuis une vingtaine d’année. En parallèle, Faux Raccord ce sont deux jeunes cinéastes et cinéphiles à la fois fort d’un savoir-faire technique en constante évolution et d’une grande curiosité artistique, tout en étant héritiers de l’apogée du fer en Lorraine.

Vous pouvez retrouvez ces informations sur le site officiel du film et celui de notre société de production :
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