mercredi 6 juin 2012

"Sans Ulcos, Florange est condamnée ..."

La CFE-CGC du groupe ArcelorMittal a estimé mardi que, sans la mise en oeuvre du projet Ulcos de captage-stockage de CO2 associé à une productivité accrue, les deux hauts fourneaux de Florange (Moselle), dont l'arrêt a été prolongé jusqu'à la fin de l'année, sont condamnés. 

La CFE-CGC, reçue mardi par un conseiller de François Hollande, a demandé que l'Etat pose des conditions avant la signature de la nouvelle convention de chômage partiel (APLD) pour ArcelorMittal. (photo: AFP)

«Compte tenu des projections de consommation d'acier en Europe pour les 3-5 prochaines années, pour la CFE-CGC, sans Ulcos, la filière liquide est condamnée», écrit le syndicat dans un communiqué. La CFE-CGC rapporte que, lors d'un CCE extraordinaire en mars, un haut responsable d'ArcelorMittal a déclaré: «Si Ulcos se fait, le groupe fera des investissements sur la filière liquide, si Ulcos ne se fait pas, on réfléchira à ce qu'on fait et quand.»
La CFE-CGC, reçue mardi par un conseiller de François Hollande, qui avait lui reçu l'intersyndicale CGT-CFDT-FO la veille, a demandé que l'Etat pose des conditions avant la signature de la nouvelle convention de chômage partiel (APLD) pour ArcelorMittal couvrant le deuxième semestre 2011. Dans l'hypothèse d'un feu vert de la Commission européenne au financement d'Ulcos, la CFE-CGC exige qu'ArcelorMittal s'engage sur un plan d'investissement pour rénover l'outil industriel avec le maintien sur place des compétences nécessaires.

Engagement de la France

La CFE-CGC indique que l'Etat s'est engagé à participer au financement d'Ulcos via le grand emprunt (à hauteur de 150 millions d'euros), de même que les collectivités territoriales (30 millions) et l'Ademe (10 millions). Une réponse pour un financement à hauteur de 240 millions d'euros de la part de la Commission européenne est attendue au dernier trimestre 2012. Mais, même en cas de feu vert de Bruxelles, le montage financier restera à trouver car ces 240 millions seraient en réalité remboursés par Bruxelles sur plusieurs années au groupe ArcelorMittal en fonction du volume de CO2 enfoui. Le sidérurgiste ne semblant pas disposé à avancer cette somme, «la France pourrait-elle financer cette somme et si oui par quels mécanismes?» demande la CFE-CGC.
Soucieux de préserver les compétences indispensables dans le cadre d'Ulcos, le syndicat appelle le groupe à «changer sa stratégie et à accepter de redémarrer un haut fourneau à Florange au premier trimestre 2013 même si la conjoncture ne s'améliore pas». Une autre répartition de la production d'acier entre les sites du groupe pourrait le permettre. Le projet Ulcos, qui vise à faire de Florange un site pilote de captage-stockage de C02, a reçu l'aval du nouveau gouvernement, qui s'est donné jusqu'à fin juillet pour étudier des pistes pour l'avenir de Florange.
(L'essentiel Online/AFP)

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