vendredi 6 avril 2012

Les ArcelorMittal sous la Tour Eiffel



Les marcheurs d'ArcelorMittal sont arrivés à Paris - Libération vidéo
Les 17 marcheurs d'ArcelorMittal ont achevé vendredi 6 avril leur marche de l'acier en défilant de la place de la République vers la Tour Eiffel. Durée: 01:05.



Après dix jours de marche, les 17 métallos terminent leur périple de 300 km vendredi, à Paris.
Partis à pied le 28 mars de Lorraine, les métallos de l'aciérie ArcelorMittal de Florange (Moselle) achèvent vendredi sous la Tour Eiffel leur "marche de l'acier" pour "défendre leurs emplois auprès des populations", sur fond de polémique avec Nicolas Sarkozy.
Les 17 marcheurs, syndiqués ou non, ont parcouru plus de 300 km. Ils sont attendus symboliquement vers 16h30 au pied de la "dame de fer", faite d'acier de Lorraine.
"L'idée était de nous battre pour sauver notre usine en danger et des milliers d'emplois. On a eu un vent de sympathie extraordinaire et on s'est rendu compte que notre combat dépassait largement les frontières de Florange, ce fleuron de l'industrie", a déclaré Edouard Martin, délégué CFDT.

"On est tous des ArcelorMittal"

"Beaucoup de Français se sont reconnus et ont dû se dire: 'On est tous des ArcelorMittal en puissance', car bien que l'entreprise (...) soit compétitive, ça ne suffit même pas pour la maintenir en marche, puisque tous ces ayatollahs de la finance estiment que c'est toujours moins cher ailleurs", a-t-il dit.
Les marcheurs ont dormi dans des gymnases, des salles de fêtes, reçu des encouragements d'anonymes, comme "ce petit papy qui a traversé la route pour mettre 2 euros dans la cagnotte". "On a des ampoules, mais on les soigne tous les soirs. Là, c'est le mental qui fait tout maintenant", a témoigné Jacques Minet, l'un des marcheurs.

Concert à 19h au Champ de Mars

Après une dernière visite houleuse mi-mars dans la capitale, et les échauffourées avec les forces de l'ordre alors qu'ils voulaient se rendre devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy, les métallos veulent une manifestation calme.
Les marcheurs de l'acier se sont réunis à 14 heures place de la République pour une dernière étape de 7 km jusqu'au Champ de Mars. Là, un "gros rassemblement" est prévu, ponctué par un concert à 19h00 avec notamment Bernard Lavilliers. Quinze bus ont quitté la Lorraine au petit matin et d'autres salariés rejoignent la capitale en train ou via les transports en commun depuis l'Ile-de-France.

"Un mouvement hyper-responsable"

Pour Alain Gatti (CFDT), "ce qui est assez remarquable c'est que le mouvement a été hyper-responsable" contrairement à ce qu'a laissé entendre Nicolas Sarkozy en accusant les responsables syndicaux CGT et CFDT d'être "venus (l)'insulter et essayer de casser (son) siège de campagne".
En engageant leur bras de fer fin février pour préserver le maintien du site et les quelque 2.500 CDI, dont plusieurs centaines sont aujourd'hui en chômage partiel, les syndicats avaient promis de faire de Florange "le cauchemar du gouvernement" si les deux hauts-fourneaux de l'aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n'étaient pas remis rapidement en route.
Cette mise en veille, "l'arrêt de mort du site" selon eux, n'est que temporaire assure ArcelorMittal et due à la demande mondiale d'acier en berne.

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