jeudi 18 octobre 2012

Sidérurgie : l’appel à la mobilisation des élus ...


Oui, pour peu qu’on s’y attelle, la sidérurgie dispose d’un avenir en Lorraine. Fort de cette certitude, le Cesel en appelle à la mobilisation des élus. Sauver Florange, mais pas seulement...

Dans les années 60, la Lorraine produisait 400 millions de tonnes d’acier, pour 1,5 milliard de tonnes aujourd’hui. On devrait avoisiner les 2 milliards de tonnes en 2024 ». Preuve pour Gilbert Krausener que la Lorraine sidérurgique n’est pas encore de l’histoire ancienne. Et rien ne la condamne à n’être qu’ « une variable d’ajustement ». Alors, certes, son avenir s’inscrit dans une logique « de produits de niche », explique le rapporteur de la situation économique et sociale du Cesel. À ce titre, la Lorraine ne manque pas d’atouts. Même si, entre 2000 et 2010, elle apparaît, de toutes les régions, celle qui a détruit le plus d’emplois industriels, notamment dans la métallurgie. La France ne représente plus que 9 % de la production européenne d’acier et son commerce extérieur est, dans ce domaine, déficitaire de 61 M€. Sur les 2 Md€ investis par Arcelor depuis l’entrée en scène de Mittal, il y a cinq ans en Moselle, seuls 10 % l’ont été à Florange…
Roger Cayzelle, président du Cesel, en appelle à la mobilisation générale. « Il faut obtenir d’ArcelorMittal l’extension au laminage à chaud de la cession et une prolongation du délai de recherche d’un repreneur, si cela s’avère nécessaire », juge-t-il. Le même suggère un phasage du projet Ulcos permettant tout d’abord de convertir une partie des rejets de CO 2 pour réduire la facture énergétique de l’installation industrielle. Autant d’interrogations qui doivent, à ses yeux, nourrir la réflexion entreprise par Michel Dinet sur la Lorraine à l’horizon 2020, en débat le 8 novembre dans l’hémicycle régional.

« Silence assourdissant »

Fustigeant « la défaillance totale » de l’Union européenne, « qui a laissé Mittal développer sa stratégie sans rien lui demander », Cayzelle pointe « le silence assourdissant » des élus lorrains, au premier rang desquels il cible, sans toutefois le nommer, l’exécutif régional. « Il faut se battre, notre région n’est pas exsangue », exhorte-t-il en rappelant qu’ArcelorMittal incarne 22 % des dépenses de R & D privée en Lorraine. « L’exemple de nos voisins sarrois montre qu’il n’y a pas de fatalité, dès lors que la sidérurgie est à proximité de son marché, sur une niche et que les investissements nécessaires au maintien de la compétitivité sont assurés ».
Et si d’aventure, ce monde-là s’écroulait, avec la confirmation de l’arrêt définitif du P6, les Lorrains seraient en droit de réclamer des compensations à l’État. Roger Cayzelle et Gilbert Krausener le souhaitent. « Après tout, lors de la crise de 2004, nous avions obtenu l’Inist et Supelec », tranche le second. Sauf que la Lorraine attend toujours la concrétisation des compensations promises suite à la réforme de la carte militaire.
Xavier BROUET.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire