mardi 12 juin 2012

Strasbourg : les syndicats d'ArcelorMittal en appellent aux députés européens

Les représentants syndicaux d’ArcelorMittal et des députés européens socialistes et écologistes souhaitent unir leur voix pour inciter la Commission européenne à se doter d’une véritable politique industrielle, ont-ils annoncé mardi à Strasbourg.
Edouard Martin (CFDT), à l’issue d’une réunion avec des députés.
Une salariée d'ArcelorMittal Florange inquiète sur les choix du groupe.

«Il faut d’une seule voix faire face à la stratégie de Mittal, qui veut détruire la sidérurgie non pas seulement belge ou française mais européenne. Le fait que des parlementaires européens commencent un travail en commun avec les syndicats, c’est une très bonne chose. Enfin nous allons pouvoir commencer à travailler avec le commissaire européen», a déclaré le porte-parole des ouvriers de Florange (Moselle), Edouard Martin (CFDT), à l’issue d’une réunion avec des députés.
La rencontre, organisée par la présidente de la commission emploi et affaires sociales Pervenche Berès (S&D, socialiste), a réuni des élus socialistes et écologistes français, luxembourgeois et belges, et une délégation syndicale européenne du sidérurgiste.
«Un des aspects de la stratégie d’Arcelor consiste à opposer les travailleurs entre eux. Nous devons empêcher que les salariés de Liège s’opposent à ceux de Florange, il faut défendre l’industrie métallurgique européenne dans son ensemble», a dit Mme Berès.
«Jusqu’à présent, le commissaire à l’Industrie Antonio Tajani et le président de la Commission José Manuel Barroso se renvoyaient la balle. On va tenter de pousser la Commission européenne à avoir une politique industrielle», a expliqué l’eurodéputée EELV française Sandrine Bélier.
«La démarche d’aujourd’hui est une première, mais nous sommes dans une situation d’urgence. Mittal n’investit plus dans ses outils, il faut agir», a-t-elle ajouté.
«Nous souhaitons faire adopter par le Parlement un rapport d’initiative qui appellerait par exemple à la mise en place d’une réglementation contraignante en terme de restructuration», a-t-elle conclu.
D’après M. Martin, ArcelorMittal a supprimé 40.000 emplois en Europe depuis 2006.
Une quarantaine d’ouvriers de Florange s’étaient rassemblés devant le Parlement le temps de la réunion.
Les hauts-fourneaux du site lorrain sont à l’arrêt depuis l’automne 2011 et au moins jusqu’à la fin de l’année. ArcelorMittal, qui a décidé récemment la fermeture définitive de hauts-fourneaux à Liège (Belgique) et Madrid, assure qu’il ne s’agit que d’une mise en veille temporaire rendue nécessaire par une demande insuffisante.

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