mercredi 7 mars 2012

ArcelorMittal Florange: échec d'une nouvelle réunion direction-syndicats

afp.com/Jean-Christophe Verhaegen


MAIZIERES-LES-METZ (Moselle) - Une réunion mercredi soir entre la direction et les syndicats de l'aciérie ArcelorMittal de Florange (Moselle) "n'a pas fait avancer le schmilblick", ont indiqué les syndicats à l'issue de la rencontre tenue à Maizières-lès-Metz.


"La direction nous a informés qu'elle était déterminée à faire appliquer une décision de justice autorisant l'intervention de la police", a précisé à l'AFP le responsable de la CFDT, Edouard Martin, qui venait de claquer la porte de la réunion à laquelle la CGT n'a pas participé.
Dans l'après-midi, à la demande d'ArcelorMittal, le tribunal de grande instance (TGI) de Thionville (Moselle) avait autorisé l'intervention de la force publique pour faire lever les piquets de grève paralysant partiellement le site depuis lundi.
"Une nouvelle fois, Thierry Renaudin (le directeur de l'usine mosellane, ndlr) ne s'est pas engagé sur les assurances que nous voulons du groupe pour un redémarrage des hauts-fourneaux", a ajouté, visiblement remonté, M. Martin. "Maintenant, on attend les flics".
"On a fait de nouvelles propositions, on attend la réponse", a indiqué de son côté le leader de FO, Walter Broccoli. "Mais, a-t-il prévenu, on ne bougera pas des piquets de grève" sur lesquels la CFE/CGC, qui a pris part aux discussions de la soirée, n'est pas présente.
M. Renaudin s'est quant à lui refusé à tout commentaire.
Les métallurgistes de Florange perturbent depuis le 20 février l'activité de l'aciérie mosellane pour obtenir le redémarrage des deux hauts-fourneaux de l'usine, en sommeil depuis plusieurs mois. La direction assure que cette mise en veille n'est que temporaire et qu'elle est rendue nécessaire par une baisse conjoncturelle de la demande mondiale d'acier.
Jeudi, un huissier de justice devrait demander aux métallurgistes de lever leurs barrages, estiment les observateurs. S'ils refusent, la direction sera en droit d'exiger du préfet de la Moselle, Christian Galliard de Lavernée, l'intervention de la force publique. La direction juge "inacceptables" ces blocages menés, selon elle, "par une minorité de personnes".
Le préfet garde toutefois la possibilité de ne pas exécuter la décision du TGI de Thionville mais dans ce cas il expose l'Etat à être assigné en responsabilité par ArcelorMittal pour les pertes d'exploitation que ce refus entraînerait, a expliqué à l'AFP Me Ralph Blindauer, avocat messin spécialisé dans le droit du travail.
Environ 300 camions et une vingtaine de trains de marchandises sortent chaque jour de l'usine, chargés de bobines d'acier destinées principalement aux industriels de l'automobile.
Mercredi, les protestaires ont laissé passer cinq camions de bobines commandées par Volkswagen pour "ne pas pénaliser un client". Selon la CFDT, le constructeur allemand serait "en rupture de ligne" en raison de la situation à Florange.
Pressée par ses clients du secteur automobile qui travaillent à flux tendus, la direction a commencé à livrer avec des bobines fabriquées par ArcelorMittal à Dunkerque les clients habituellement fournis depuis Florange, d'après FO.

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