jeudi 8 mars 2012

ArcelorMittal Florange: réunion cruciale Etat-direction-syndicats vendredi

Direction et syndicats d'ArcelorMittal, qui n'ont pas réussi jeudi à dénouer la crise à l'aciérie de Florange (Moselle), se reverront vendredi à la sous-préfecture de Thionville (Moselle) pour une nouvelle réunion cruciale en vue d'un accord. ( © AFP Jean-Christophe Verhaegen)

THIONVILLE (AFP) - Direction et syndicats d'ArcelorMittal, qui n'ont pas réussi jeudi à dénouer la crise à l'aciérie de Florange (Moselle), se reverront vendredi à la sous-préfecture de Thionville (Moselle) pour une nouvelle réunion cruciale en vue d'un accord.
Au terme de cinq heures de difficiles négociations, dont le fil a manqué d'être rompu à plusieurs reprises, la direction du site mosellan et les représentants de l'intersyndicale CFDT-CGT-FO-CFE/CGC sont convenus de se retrouver à 11H30 pour d'ultimes pourparlers sous l'égide du sous-préfet de Thionville, François Marzorati.
"Les parties ont décidé d'examiner au cours de la nuit les conclusions d'un protocole d'accord de sortie de crise sur lequel elles ne sont malheureusement pas parvenues à s'entendre", a déclaré à des journalistes M. Marzorati, qui a conduit la réunion de jeudi.
"Nous n'avons pas beaucoup avancé, la direction n'ayant pas répondu à la question de fond posée par les organisations syndicales sur un échéancier à définir" pour le redémarrage de l'activité du site, a déclaré le responsable de la CFDT, Edouard Martin, alors que la direction venait de quitter discrètement la sous-préfecture.
"La discussion a été tendue, notamment sur une préservation des capacités du site", a ajouté le leader FO Walter Broccoli. "Le sous-préfet s'est en revanche engagé à ne pas faire intervenir les forces de l'ordre avant la réunion de demain" vendredi, a-t-il souligné.
Un responsable de la CGT, Yves Fabri, a également indiqué que "le groupe devrait maintenir l'emploi à Florange jusqu'à au moins mars 2013". "Mais nous restons dans le flou et nous allons maintenant faire examiner par nos juristes le texte qui nous est proposé", a ajouté Jean Mangin, autre leader cégétiste.
Les responsables syndicaux se sont rendus en soirée sur les piquets de grève paralysant partiellement l'usine depuis lundi pour rendre compte de leurs discussions aux métallos. Un vote sur la poursuite du mouvement devrait être pris lundi par les ouvriers convoqués en assemblée générale à Florange.
Mercredi, le tribunal de grande instance de Thionville avait fait droit à une requête d'ArcelorMittal pour une intervention de la force publique. Le groupe avait argué que les blocages étaient illégaux et qu'ils lui portaient un grave préjudice économique et financier.
Dans la matinée, un huissier de justice avait demandé aux métallos d'évacuer les lieux, ce qu'ils avaient refusé. Par la suite, des gendarmes mobiles ont pris position à proximité du site, a constaté un journaliste de l'AFP.
Plus avant dans la journée, la direction d'ArcelorMittal France avait affirmé dans un communiqué que le blocage des points d'approvisionnement et d'expédition de l'aciérie "ne pouvaient pas se poursuivre (...) sans avoir des conséquences graves sur l'ensemble du site". "Nous ne voulons absolument pas tuer nos clients avec ce conflit", avait répondu Edouard Martin.
Environ 300 camions et une vingtaine de trains de marchandises sortent habituellement chaque jour de l'usine chargés de bobines d'acier destinées, principalement, aux industriels de l'automobile.
Egalement dans la matinée, la direction avait repris possession de ses bureaux partiellement occupés depuis le 20 février par des ouvriers réclamant le redémarrage de deux hauts-fourneaux de l'usine, en sommeil depuis plusieurs mois.
La direction assure que cette mise en veille n'est que temporaire et qu'elle est rendue nécessaire par une baisse conjoncturelle de la demande mondiale d'acier.
© 2012 AFP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire