vendredi 13 avril 2012

ArcelorMittal: les syndicats espionnés depuis 2008? La direction dément ...

La FGTB affirme avoir reçu la semaine dernière, de manière anonyme, un disque dur reprenant des scènes filmées à leur insu, telles que des réunions syndicales et des filatures, mais aussi des enregistrements de conversation téléphonique. Interrogée par nos confrères d’RTL, la FGTB affirme que ces enregistrements durent depuis 2008. La CSC, de son côté, dit n’avoir pas eu connaissance de ces images. La direction, elle, dément toute implication.
"A la suite du licenciement d'un garde que nous jugeons abusif, nous avons récolté toutes sortes de témoignages démontrant qu'il y avait des dysfonctionnements, des pressions, du harcèlement dans le service de gardiennage", explique le président de la délégation FGTB-Métal, Robert Rouzeeuw.
"Nous avons reçu un disque dur avec des enregistrements qui vont également dans ce sens, ajoute-t-il. Ces scènes tournées en caméra cachée démontrent par ailleurs une grave atteinte à la vie privée des travailleurs. Pour nous, il est important de rétablir un fonctionnement normal dans ce département. Les enquêtes en cours doivent aboutir."
Il y a quelques mois, un agent de sécurité travaillant chez ArcelorMittal avait déjà été surpris avec un stylo caméra.
Selon RTL, la direction aurait démenti être le commanditaire de ces espionnages et un audit sur le fonctionnement du service aurait été commandé. Une enquête est également en cours au ministère de l'Intérieur.
La CSC reste prudente
De son côté, le syndicat chrétien assure n'avoir pas eu connaissance de ces images. "Nous sommes très prudents avec ces images, que nous n'avons pas vues", explique David Camerini. "Elles proviennent d'un disque dur volé à un travailleur de la sûreté industrielle. Par ailleurs, on peut faire ce qu'on veut avec des fichiers informatiques."
Le syndicaliste tient à clarifier le contexte actuel régnant chez ArcelorMittal. "Il y a un amalgame général entre plusieurs affaires qui n'ont pas de lien entre elles, au-delà de ces images", indique-t-il. "Il y a notamment celle du travailleur surpris avec un stylo caméra, pour laquelle nous avons interpelé le ministère de l'Intérieur, qui a ouvert une enquête. Il y a également le dossier lié au licenciement d'un garde, pour lequel nous espérons trouver une issue favorable. Malheureusement, les élections sociales approchant, la FGTB n'a pas accepté de faire front commun sur ce dossier."
David Camerini souligne que "s'il y a un problème, c'est au niveau de la direction. Les travailleurs n'ont rien à se reprocher".
La direction dément toute implication
La direction d'ArcelorMittal dément avoir un quelconque lien avec les documents informatiques en possession de la FGTB, qui prouveraient que les syndicalistes de l'entreprise sont espionnés depuis 2008. Elle s'engage à les examiner dès que possible.
"La direction tient à rappeler qu'elle respecte évidemment l'ensemble des lois en vigueur et qu'elle n'a donc jamais demandé de contrôles tels qu'ils sont rapportés par la FGTB", insiste-t-elle dans un communiqué.
Elle s'engage encore "à examiner dans les meilleurs délais les éléments qui lui seraient remis et à prendre, le cas échéant, les mesures conformes à ses engagements en matière de sécurité et de respect de ses collaborateurs".
Cette dernière rappelle par ailleurs qu'elle a demandé un audit interne de fonctionnement sur le service de gardiennage et qu'un contrôle de routine réalisé par le SPF Intérieur est en cours. "Dès qu'elle aura connaissance des conclusions, la direction prendra les mesures appropriées", conclut-elle.

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