samedi 26 mai 2012

LA CFDT VEUT CHANGER DE LOGIQUE

Dominique Toussaint, délégué régional santé, et Alain Gatti, secrétaire régional de la CFDT.

Nancy. Le syndicat CFDT de Lorraine a l’intention de peser sur les décisions que s’apprête à prendre l’agence régionale de santé (ARS), pour les 5 ans qui viennent. Notamment sur les nouveaux schémas de l’organisation hospitalière et du médico-social.
Mais comme la CFDT n’a pas la possibilité d’amender le plan régional qui sera présenté par l’ARS, courant mai, le syndicat a décidé de donner de la voix. Et de faire des propositions.
« Notre système de santé reste porteur d’inégalités. Celles sur les revenus, sur le reste à charge, sont criantes, en Lorraine. Les accès aux soins diffèrent en fonction de l’endroit où on habite et des revenus dont on dispose », dénonce Alain Gatti, secrétaire régional de la CFDT, pour qui « l’enjeu syndical est important ».
« En Lorraine, la nature industrielle de l’emploi pèse sur la santé... », ajoute Dominique Toussaint, délégué régional santé du syndicat. La Lorraine est, en effet, une des régions françaises où on meurt le plus en raison du travail.
Et d’assurer que « la carte des effets bronchopulmonaires recoupe celle des implantations industrielles. Au lieu de renouveler des plans anti-cancers parallèles, un contre le tabac, un contre ceci, l’autre contre cela, pourquoi n’y a-t-il pas de plan global ? »

« LA LIBERTÉ D’INSTALLATION A SES LIMITES ! »

La CFDT dénonce quantité d’incohérences. « Le système de soins fait partie des infrastructures nécessaires à la vie d’un territoire. Le sillon lorrain est une réalité. Nous sommes d’accord avec la mise en œuvre de coopérations entre les hôpitaux de Nancy, Metz, Thionville. Mais il faut également maintenir des hôpitaux de proximité ! Ne pas créer des déserts médicaux... »
Car il s’avère que l’implantation des médecins libéraux est de plus en plus déséquilibrée. « La liberté d’installation totale a ses limites. Il faudra un débat national. Pour les généralistes. Mais aussi pour les spécialistes. Dans la Meuse, par exemple, on dénombre huit pédiatres... »
Le syndicat est tout aussi critique sur les dépassements d’honoraires et les refus de soins envers les personnes en grande vulnérabilité. Car les statistiques sont sans appel : 23 % de la population renonce aujourd’hui à se soigner pour des raisons financières.

UNE LOGIQUE COMPTABLE

Quant aux réorganisations hospitalières, « elles sont essentiellement envisagées suivant une logique comptable. Le retour à l’équilibre du système de santé ne sera pas obtenu ainsi. Il faut un débat national... » Et d’estimer « qu’au CHU de Nancy, le directeur général fait ce qu’on lui dit de faire. Les finances s’améliorent. Mais à quel prix ! La potion est amère ».
Les représentants CFDT plaident pour une meilleure explication, un plus grand accompagnement des salariés dans les réorganisations en cours. Seul moyen, selon eux, de donner sa chance à l’hôpital.

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