jeudi 24 mai 2012

PARCOURS:Il stimule la créativité de Sollac. Le PDG de Sollac estime que l'innovation sociale est plus que jamais un moteur de la compétitivité.

Publié le  | L'Usine Nouvelle n° 2457

Il stimule la créativité de Sollac.
Le PDG de Sollac estime que l'innovation sociale est plus que jamais un moteur de la compétitivité.


"Prenez les initiatives sans attendre": c'est le mot d'ordre qu'Edmond Pachura a adressé à ses salariés cette année. Déjà, l'année dernière, il leur avait demandé de réaliser cinq innovations sociales. "Les organisations qui n'entreprennent pas sont soumises essentiellement aux ordres venus "d'en haut" et elles perdent leur autonomie", affirme ce P-DG, qui prône la "stratégie partagée". Les outils traditionnels de gestion des ressources humaines deviennent dans ces conditions les fers de lance de la politique Pachura: la gestion prévisionnelle des compétences débouche sur une réorganisation des services, et même parfois de la façon de travailler de toute une entité industrielle. Par exemple, les commandes entre Sollac et ses clients automobiles, qui transitaient traditionnellement par les sièges sociaux, iront désormais d'usine à usine. Ce qu'Edmond Pachura appelle "installer la compétence là où se crée le plus de valeur". Toute la démarche de formation a également été modifiée: le "coaching" est en vigueur et remonte même jusqu'au comité de direction. Autre innovation: un accord salarial signé cette année par les syndicats qui stipule que les augmentations générales de fin d'année seront déterminées par la marge brute d'autofinancement de l'entreprise. "Une conquête commune", se félicite "Pachu", surnom qui lui est resté de son passage au ministère du Travail comme conseiller technique auprès de Christian Beullac, ministre du Travail dans le gouvernement Barre. Le social est une seconde nature pour cet ancien directeur des usines Renault à Douai puis à Flins. Chez Sollac, la branche aciers plats d'Usinor Sacilor qu'il a reprise et consolidée au sein du groupe depuis 1986, il s'enorgueillit d'avoir augmenté la productivité de 70% sans fermer aucune installation et sans licenciements secs. Et même si les effectifs ont été réduits de 15000 personnes sur 35000, il a su faire passer le message à ses troupes que l'entreprise devait être performante si elle ne voulait pas mourir. Résultat: la productivité des Sollaciens rivalise avec celle des Japonais. André Malraux le disait: "L'homme est ce qu'il fait". Une formule qu'Edmond Pachura fait sienne.

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