jeudi 26 juillet 2012

Descente en flamme de la production d’acier

Lorsque le groupe ArcelorMittal communique, c’est pour insister sur ses lourdes pertes et la détérioration sans fin du marché des aciers plats en Europe.
Pour la première fois depuis le début du conflit pour la survie de la filière liquide à Florange, le géant de l’acier a diffusé un long communiqué à la suite de l’annonce au Luxembourg, hier, de ses résultats semestriels pour le secteur Plats carbone Europe. « Une perte opérationnelle, pour le premier semestre 2012, de 340 M€. » Elle fait suite à celle de 499 M€, au second semestre 2011.
Le groupe annonce un recul de 8 % de la production d’acier brut du secteur plats carbone Europe, par rapport au premier semestre 2011. « Ce repli est dû à une diminution de la demande en Europe, consécutive à la fin du restockage, ainsi qu’à la baisse des exportations. » La crise est évidemment largement évoquée tout au long du communiqué.
Sur un schéma fourni par le groupe, seule l’Europe des 27 continue à voir sa consommation apparente d’acier chuter (- 25,6 % par rapport à 2007). La courbe de la Chine, elle, continue de s’envoler (+ 55 %). Même l’Amérique du Nord, qui avait plongé au même niveau que l’Union européenne en 2009, remonte. « Dans ce contexte, déclare ArcelorMittal, nous prenons des mesures pour optimiser la production sur nos sites les plus compétitifs, améliorer notre compétitivité, investir dans des actifs de qualité, tout comme la recherche et le développement, afin d’assurer au groupe une place de leader du marché de l’acier automobile ».
Dommage, le groupe ne détaille pas ces fameuses mesures… Car dans « améliorer sa compétitivité » se cache généralement, rationalisation. « Des coupes sombres sur les outils industriels d’un bout à l’autre de l’Europe, de l’Espagne à la Tchéquie… » ne cesse de dénoncer la CGT. Le député PS Michel Liebgott affirme qu’« hier, Aditya Mittal n’excluait pas de nouvelles fermetures de sites en Europe et la vente de ses participations dans le groupe luxembourgeois Paul Wurth. »

La flamme de Hayange à Florange

Tout cela, au moment même où, aujourd’hui, la famille Mittal, en reconnaissance de la tour de 21 M€ que le groupe a financée, portera la flamme olympique à Londres. D’où l’idée de l’intersyndicale d’inviter, cet après-midi, les enfants des centres aérés et la population à porter la « flamme » entre les hauts fourneaux de Hayange et les Grands Bureaux de Florange.
De quoi peut-être « chauffer » Intersyndicale et élus territoriaux, invités demain à Paris auprès du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. L’occasion d’aborder les conclusions de la mission Faure, chargée d’étudier la possibilité du maintien de l’usine intégrée de Florange, et la loi en cours d’élaboration sur « la reprise d’un site rentable en cas d’abandon par un industriel ».
Laurence SCHMITT (RL 26/07/2012)

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