dimanche 22 juillet 2012

JO de Londres : ArcelorMittal Orbit et le souvenir oublié du camp d’Omarska

Parfois qualifiée de « nouvelle tour de Londres », l’immense sculpture du ArcelorMittal Orbit est un des monuments phares des Jeux Olympiques de Londres. Le monument a été sponsorisé par le géant mondial de l’acier ArcelorMittal, qui a racheté en 2004 les mines de fer de Prijedor - dont le site avait abrité durant la guerre le camp de concentration. d’Omarska. ArcelorMittal refuse toujours d’ériger un monument commémoratif.

Le géant mondial de l’acier ArcelorMittal a fait ériger devant le parc olympique de Londres une orbite géante de 2.200 tonnes d’acier, provenant de plusieurs de ses aciéries disséminées de par le monde. L’initiative fièrement annoncée comme « un reflet de l’esprit olympique » fait par contre l’impasse totale sur le site d’ArcelorMittal Prijedor, dont le site, durant la guerre, était le sinistre camp d’internement d’Omarska, en Bosnie-Herzégovine.
Des rescapés du camp d’Omarska ont tenu une conférence de presse à Londres au début du mois de juillet, demandant que ce monument d’acier appelé Arcelor Mittal Orbit ou aussi « The Tower of Piffle », en référence aux frasques du maire de Londres, soit renommé Omarska Memorial in Exile. Les rescapés ont rappelé que durant le printemps et l’été 1992, 3.334 détenus, tous non serbes, ont été soumis aux brutalités et aux tortures de leurs geôliers, et la plupart en sont morts. 2.916 hommes, 262 femmes et 11 enfants de cette région sont toujours portés disparus.
En 2004, la mine de fer de Prijedor a été reprise par ArcelorMittal, le géant indien de l’acier, et la reprise de l’exploitation a mis un terme au travail d’exhumation et d’identification des corps enfouis dans des fosses communes.
Dès 2005, ArcelorMittal avait promis d’ériger un monument commémoratif, mais le projet est resté au point mort. Selon ArcelorMittal, « qui ne prend pas partie dans ce débat », ce mémorial serait sujet à controverse. Le maire de Prijedor, Marko Pavić, continue à soutenir que ce mémorial raviverait les tensions entre les communautés et qu’Omarska n’était qu’un simple « centre d’enquête ».
Au cours de la conférence de presse, les représentants des survivants ont plaidé pour que le monument olympique dont l’acier est mêlé aux poussières des os des victimes du camp soit renommé Omarska Memorial in Exile puisqu’il n’y pas de mémorial sur le site même du camp. Cette orbite serait alors le seul monument pour rappeler au public qu’une des pires tragédies depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale s’est produite en 1992 à Prijedor.

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