lundi 30 avril 2012

Florange : le packaging perd 15 000 tonnes d’acier

« Rééquilibrage sur les lignes », « fuite des commandes ». Face à la reprise par Liège de 15 000 tonnes d’acier au détriment de la filière packaging florangeoise, direction d’ArcelorMittal France et syndicats modifient la teinte.

 

Déjà pas franchement au vert depuis des semaines, les voyants de la filière packaging virent au rouge, aujourd’hui, à Florange.  Photo Julio PELAEZ
Déjà pas franchement au vert depuis des semaines, les voyants de la filière packaging virent au rouge, aujourd’hui, à Florange. Photo Julio PELAEZ
L’équivalent « d’un bon tiers » du carnet de commandes prévu pour le deuxième trimestre file entre les mains de Florange pour rejoindre la filière packaging du site d’ArcelorMittal, à Liège. Soit 15 000 tonnes d’acier. C’est ce qu’a appris l’intersyndicale, hier matin, après la tenue d’un conseil d’entreprise en Belgique.
La nouvelle alerte évidemment les militants mosellans, sur le qui-vive depuis des mois. Et n’oppose aucun démenti de la part de la direction en région parisienne, contactée par téléphone. « Notre objectif est de concentrer la production sur des lignes qui fonctionnent, confirme un porte-parole. La ligne [ de l’étamage 3 NDLR] est à 100 % de ses capacités à Florange, avec ses quatre équipes. On répartit donc les commandes en fonction de celles qui sont disponibles, à Liège en particulier. »
Une logique implacable, qui rend plus que dubitatives les centrales syndicales. Déjà consternées par la « découverte de mouvements suspects de marchandises » retrouvées sur les sites français, « comme ces 20 000 tonnes de brames russes coincées à Fos-sur-Mer », rage Édouard Martin, on leur explique qu’aujourd’hui, le jeu des vases communicants est la solution retenue pour faire face à un marché pas réellement au top de sa forme. Édouard Martin (CFDT) dit avoir alerté le préfet et repose cette même question : « Que fait l’État ? » L’État est en période électorale et il ne faut pas attendre de lui un signal majeur. Pour autant, le syndicaliste CFDT, comme ses camarades de FO et de la CGT, seront reçus vendredi prochain par la direction, à l’occasion d’un énième conseil d’entreprise extraordinaire. Qui donnera quoi ? Les paris sont lancés, les dés semblent de toute façon jetés. « Si l’État ne met pas un coup de frein aux impératifs financiers de M. Mittal, c’est cuit… », augure Walter Broccoli. L’ensemble des salariés florangeois, absents de la scène militante, prendra acte de cette révélation du représentant de Force ouvrière. Plane soudainement comme un copié-collé de Gandrange…

Des comptes…

Quid, alors, de la filière packaging (cannettes pour boissons) à Florange ? Lors de la venue de Jacques Chérèque, ministre sous Rocard et père de François, secrétaire général de la CFDT depuis 2002, la question était sur toutes les lèvres. Mais bien avant encore. Aujourd’hui, l’étamage 2 est à l’arrêt depuis plusieurs mois et le personnel a rejoint l’étamage 3. « Il chôme quelques jours dans le mois », glisse Jacques Minet (CFDT). La Belgique, qui a subi aussi des arrêts dans ses usines, semble reprendre des couleurs. Côté packaging du moins. Walter Broccoli entend « demander des comptes ». Édouard Martin, plus sombre, ne compte pas toutefois se priver de l’échéancier à venir. Et de promettre sa présence, le 8 mai, à la réunion des actionnaires ArcelorMittal au Luxembourg, mi-mai au comité central d’entreprise à Saint-Denis, le 23 mai au comité d’entreprise européen. Avec cette question à l’esprit : Florange va-t-il mourir ?

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