vendredi 20 juillet 2012

ArcelorMittal : les syndicats mettent en avant une étude qui démontre la viabilité du site de Florange

A l'issue d'une rencontre à huis clos avec un cabinet spécialisé, les organisations syndicales et les élus régionaux en sont convaincus  : Florange peut être rentable, à l'image des petits aciéristes européens comme le suédois SSAB, l'allemand Salzgitter, ou le l'autrichien Voestalpine.

Hauts-fourneaux toujours à l'arrêt, chômage partiel dans l'activité emballage, nouveau plan de réduction des coûts, projet Ulcos de captage de CO2 dans les choux... malgré l'avalanche de mauvaises nouvelles qui s'abat sur eux, les représentants des salariés de Florange ne baissent pas les bras. Jeudi, lors d'une réunion à huis clos dans la mairie de la commune à laquelle étaient invités les élus régionaux et le sous-préfet de Thionville en charge du dossier, ils ont pris connaissance d'un rapport d'experts indépendants commandé par le gouvernement Wallon qui conclut à la viabilité de l'aciérie intégrée mosellane. Selon ces experts, seule la volonté d'ArcelorMittal de ne plus investir et de privilégier la rentabilité, fragilise l'usine lorraine.
« Même si la demande européenne est conjoncturellement faible, il n'y a pas de surcapacités de production d'acier qui justifierait la fermeture d'un -ou plusieurs -site, notamment positionné sur les aciers spéciaux . La demande européenne annuelle se situe autour de 200 millions de tonnes », affirment les auteurs de cette étude à laquelle « Les Echos » ont eu accès. Réduire la voilure, conduirait l'Europe à dépendre des importations.

Chercher un nouvel opérateur industriel

L'étude met en avant les résultats de petits aciéristes, tels que SSAB en Suède, Salzgitter (Allemagne) ou Voestalpine (Autriche) : ces opérateurs, qui présentent des similitudes avec Florange, avec une production annuelle de l'ordre de 2,5 à 6 millions de tonnes d'aciers spéciaux, n'ont cessé d'investir, et ils ont globalement maintenu leurs effectifs. La CFDT propose de chercher un nouvel opérateur industriel qui s'impliquerait avec les collectivités territoriales, l'Etat, et les partenaires sociaux. « Des groupes ont manifesté leur intérêt a la reprise du site », assure un de ses représentants. FO et la CGT envisagent carrément la nationalisation de l'usine.
Sans attendre les conclusions, fin juillet, de la mission d'expertise menée à Florange par Pascal Faure à la demande d'Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, les participants à la réunion ont convenu de la nécessité de promulguer une loi, promise par François Hollande durant la campagne, obligeant Arcelor, si la fermeture se confirme, à céder ses installations.
Les députés Michel Liebgott (PS) et Anne Gromersh (UMP) vont inciter leurs collègues de l'Assemblée à adopter ce texte, qui sera soutenu localement par un pacte territorial conclu entre élus régionaux et départementaux.
Dans le même temps, il faut que l'Etat fasse pression sur Bruxelles en faveur du projet Ulcos, a déclaré le président (DVD) du conseil général de la Moselle, Patrick Weiten. « Ce projet est vital pour la sidérurgie lorraine», a poursuivi le président du Conseil économique et social de Lorraine, Roger Cayzelle. « Avec Ulcos, nous établirons un rapport de forces avec ArcelorMittal », ajoute le président (PS) de la Région Lorraine, Jean-Pierre Masseret.

Les Echos.fr

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