vendredi 20 juillet 2012

Sauver la sidérurgie avec ou sans Mittal

Parlementaires, élus régionaux et départementaux lorrains ont demandé hier au gouvernement de « faire pression » sur la Commission européenne pour faire de l’usine ArcelorMittal de Florange un site pilote de captage-stockage de CO2.
 Photo Dominique STEINMETZ


Un geste fort de l’Etat. C’est finalement la même attente qui est partagée par les représentants syndicaux d’ArcelorMittal (CFDT, CGT, FO) et des parlementaires, des élus du Département et de la Région réunis hier, à la mairie de Florange, pour une nouvelle table ronde autour de la situation du site sidérurgique.
Une semaine après avoir rencontré le préfet de Région et mis une nouvelle fois sur la table ses craintes de voir disparaître la filière liquide intégrée, l’intersyndicale voulait laisser les pouvoirs publics locaux s’exprimer.
Sur la même ligne, Jean-Pierre Masseret (Région) et Patrick Weiten (CG57) ont évoqué ce qui pourrait être la base d’un Pacte territorial réaffirmant la volonté de maintenir la sidérurgie lorraine et européenne avec un élément fort de compétitivité autour du projet Ulcos. « Un front uni en pour défendre Ulcos est aujourd’hui prioritaire », a insisté Patrick Weiten, le président du Département. « Si nous sommes sur le podium à la rentrée, Ulcos permettra de sauver la sidérurgie avec ou sans Mittal. »
Mais ce procédé de captage de CO 2, retenu dans la short list des projets susceptibles d’être financés par la Commission européenne (lire RL du 14 juillet), est un serpent qui se mord la queue. Ulcos pourrait sauver les hauts fourneaux mais pour mettre en place ce projet, il faut des installations qui fonctionnent…
Et l’arrêt prolongé des hauts fourneaux d’Hayange est bien ce qui alarme depuis bientôt un an. « Qu’est-ce qu’on fait en attendant la mise en place d’Ulcos ? Qu’est-ce qu’on fait si l’Europe dit non ? L’urgence, c’est de redémarrer ! », exhortent les militants de la CGT.

Chercher un repreneur

« L’Etat doit poser une question simple, savoir ce que veut Mittal », a encore relevé Patrick Weiten. Mais pour beaucoup autour de la table, hier, il n’était plus temps de se poser la question. Pour le député PS Michel Liebgott, « Il ne faut pas se voiler la face. Aujourd’hui, c’est toute la sidérurgie de Mittal en Europe qui est menacée ».
Dès lors, la question d’un repreneur est clairement posée. Et au préalable, celle de la loi promise par François Hollande dont l’urgence a été soulignée par tous. « Est-ce qu’il y aura un repreneur ? Quel sera-t-il ? Faudra-t-il envisager une prise de participation de l’Etat ? » Telles sont désormais les questions clairement posées.

LE REPUBLICAIN LORRAIN

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