samedi 14 juillet 2012

Les autres bombes à retardement pour le gouvernement

Sanofi, Arcelor, Doux, Hersant, Bouygues Telecom ou encore SFR s'apprêtent à réduire leurs effectifs par centaines.

Arcelor : réduction des fonctions support

ArcelorMittal se prépare à une nouvelle cure d'amaigrissement. Mercredi, lors de son comité d'entreprise européen, le leader mondial de la sidérurgie a indiqué que, « pour faire face aux difficultés économiques que connaît l'Europe, le segment des aciers plats carbone Europe considère comme vital d'améliorer et d'assurer la compétitivité de son activité à tous les niveaux ». Pour réduire ses coûts, le groupe souhaite « optimiser les fonctions support ». Chaque site va procéder à un état des lieux. En Europe, la France, le Luxembourg, la Belgique et l'Espagne seraient les plus touchés, avec entre 3.000 à 5.000 postes menacés. Les syndicats estiment qu'entre 200 et 300 emplois pourraient être supprimés à Florange (Moselle) sur les 2.670 du site, dont les hauts-fourneaux sont fermés depuis des mois.

Bouygues Telecom et SFR en souffrance

Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin, la ministre déléguée en charge du Numérique, reçoivent ce matin les syndicats de Bouygues Telecom et de SFR. Confrontés à la concurrence de Free Mobile et de ses offres low cost, les deux opérateurs s'apprêtent à supprimer des centaines d'emplois. Bouygues Telecom veut ouvrir un plan de départs volontaires qui concernera 556 salariés, et SFR devrait supprimer un millier d'emplois cet automne, toujours au volontariat. Les deux opérateurs ont perdu des centaines de milliers de clients et ont dû baisser fortement leurs forfaits pour lutter contre Free Mobile.

Hersant lourdement endetté

Lourdement endetté, n'ayant les moyens ni de rembourser les banques ni de moderniser ses journaux, le groupe, qui emploie encore 4.500 salariés, est menacé de lourds plans sociaux. « Paris Normandie » (365 salariés) est en redressement judiciaire, et attend la décision du tribunal de commerce sur une offre de reprise. « L'Union » et les autres journaux champenois (650 salariés) sont clairement menacés de cessation de paiements à court terme, tandis que les quotidiens du Sud, autour de « Nice Matin » (environ 2.000 salariés), craignent de pâtir des difficultés du groupe, même s'ils sont encore bénéficiaires. Auditionnée à l'Assemblée nationale mercredi, la ministre de la Communication, Aurélie Filippetti, a assuré qu'elle regarde le dossier de près avec Arnaud Montebourg.

Risque d'éclatement pour Doux

Placé en redressement judiciaire en juin, le groupe volailler est au bord de l'explosion. En jeu, 3.400 emplois directs, le sort de 800 éleveurs et un retentissement important sur une myriade d'activités connexes : alimentation animale, transporteurs, une grande partie du port de Brest - d'où partent les volailles destinées au Moyen-Orient -, emballages, maintenance des usines... On estime qu'à un emploi direct du groupe correspondent 3 emplois extérieurs. Près de 15.000 emplois seraient donc potentiellement touchés par un effondrement de l'industriel. Le tribunal de commerce de Quimper, à qui les administrateurs judiciaires ont remis une profusion d'offres jugées insuffisantes par Arnaud Montebourg, devrait décider d'une date d'audience le 23 juillet. Selon toute vraisemblance, elle donnera lieu à délibéré.

La R&D menacée chez Sanofi

La direction du groupe pharmaceutique a annoncé début juillet un plan d'amélioration de sa productivité. Le détail en termes d'emplois sera connu en septembre. Le plan concernera la recherche, la production de vaccins et les fonctions administratives. Les syndicats estiment que 1.200 à 1.500 postes pourraient être supprimés, soit au maximum près de 9 % des effectifs en France. Sanofi veut réduire ses coûts de 2 milliards d'euros d'ici à 2015. Concernant ses 9 centres de R&D, celui de Montpellier va devenir un centre stratégique. Pour Toulouse (640 personnes), dont les salariés étaient en grève hier, « toutes les options sont étudiées ». Hier, lors du comité central, une délégation de la Ville rose a été reçue par Elias Zerhouni, président monde de la R&D.

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