mercredi 16 mai 2012

Florange : le combat des ArcelorMittal encore entendu ?

Les ArcelorMittal continuent le combat à Florange notamment en s’emplantant dans un « village gaulois » monté de toute pièce devant l’entrée du site industriel mis en sommeil. En attendant une solution, la vie s’organise, les espoirs ne s’essoufflent pas et les élus sont très sollicités.


Ils ont disparu des écrans. Avec l’élection du nouveau président de la République François Hollande, les journalistes parisiens ont déserté Florange. Reste la presse et la télévision régionale qui relayent encore largement les actions des métallos. En même temps, dur de se renouveler pour Edouard Martin (CDFT) et son équipe composée d’une dizaine de permanents du syndicat. Frédéric Weber est aussi un des hommes forts de lutte. Il faut encore et toujours des « actions fortes » pour titiller caméras et appareils photo.

« Je suis fatigué de devoir commenter l’actualité avec les journalistes, les moindres faits et gestes de Mittal » note Edouard Martin. L’ouvrier n’est pas dupe. « Mittal est uniquement intéressé par le profit. Je ne regarde même plus les résultats de la société » affirme-t-il blasé. Alors que le géant de l’acier est en passe de fermer les hauts-fourneaux de Florange, il ne veut rien lâcher. « On se battra jusqu’au bout. On sait ce que Mittal va faire, mais on ne lâchera rien ! » martèle le leader syndical, immanquable depuis 14 semaines.

Ils attendent la réponse d’Hollande

Edouard Martin (CDFT) avec le maire de Florange, Philippe Tarillon (PS) 

Ils ont sollicité un rendez-vous par voie officielle avec le nouveau président François Hollande qui était venue faire des promesses sur les terres encore fumantes du combat des ArcelorMittal. Le temps de la campagne est terminé, les ouvriers attendent des actes. « On jugera François Hollande aux actes ! » jure Edouard Martin qui a voulu être neutre durant le combat présidentiel, même s’il n’a pas caché son hostilité aux déclarations de Nicolas Sarkozy. Pour le moment « nous n’avons pas encore reçu de réponse » assure Frédéric Weber qui attend beaucoup du nouveau président nouvellement élu. « Il suit la situation jour après jour, minute par minute » commente Aurélie Filippetti, députée PS de Moselle, en passe d’entrer dans le gouvernement. Ils devraient être reçus d’ici une à deux semaines, le temps aux nouveaux ministres d’entrer en fonction mais aussi à François Hollande de prendre ses marques à l’Elysée. On sait également que l’ex-secrétaire de la présidence a passé le dossier de Florange aux socialistes, pour en faire une priorité gouvernementale.

Ce mercredi les ArcelorMittal ont appelé les candidats aux législatives, potentiels députés du secteur à se rendre sous la tente du village gaulois. En effet ils ont été sollicités par les syndicalistes afin de débattre sur le futur du site de Florange. On notera l’absence d’Aurélie Filippetti présente à Paris. D’ailleurs les ouvriers sont clairs – si François Hollande tarde à répondre, ils montent à Paris pour manifester leur colère comme ils l’ont déjà fait lors de la campagne.
En attendant que les élus du secteur débattent, le financier dirigeant Lakshmi Mittal a tranché dans le vif – Arcelor n’a pas besoin de la filière liquide mosellane pour bien se porter. Les deux hauts-fourneaux mis en sommeil depuis février dernier ne devraient pas redémarrer avant cet été. Et encore, si le n°1 mondial décide de redémarrer son site de production. Ce qui n’est pas prévu selon Edouard Martin. « Ma confiance est en dessous de zéro s’agissant des patrons Mittal et de leurs décisions » assure-t-il. Même les 17 millions d’euros promis par le grand chef ne le satisfont pas. Il s’agirait d’une grande « manipulation de l’opinion publique par Nicolas Sarkozy » - cet argent étant déjà promis et servant à des secteurs de l’entreprise non fermés.

Bref le combat n’est pas terminé mais il semble perdu d’avance regrettent les quelques 200 métallos qui manifestent régulièrement autour de l’usine et des grands bureaux, interdits d’accès. Il y a deux jours, nouveau coup de massue pour eux. Le Tribunal de Grande Instance de Thionville n’a pas voulu annuler l’ordonnance du 7 mars autorisant le recours à la force publique pour faire lever les piquets de grève de l’aciérie de Florange. Les CRS peuvent intervenir à tout moment regrettent les ouvriers.

Le combat des ArcelorMittal pas entendu ?… réponse dans quelques jours si François Hollande répond favorablement à leur requête. 

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