lundi 14 mai 2012

Jean-Marc Ayrault promet une loi obligeant à vendre les usines « rentables » menacées de fermeture...

Jean-Marc Ayrault, conseiller spécial de François Hollande, s'est engagé mardi 24 avril 2012 à faire voter par "la future majorité parlementaire de gauche" une loi obligeant les groupes industriels à céder les usines "rentables" qu'elles voudraient fermer en France sans pour autant accepter de les vendre.
« Cette disposition législative, voulue par François Hollande et très attendue, s’inscrit dans notre stratégie de réindustrialisation et de relocalisation des entreprises », a précisé le député-maire socialiste de Nantes devant des journalistes à Metz. »Nous reprendrons la proposition de loi que nous avions déposée à l’Assemblée et qui avait alors été rejetée par la majorité sortante », a-t-il ajouté.

Le 24 février à Florange (Moselle), François Hollande avait déclaré devant les métallurgistes de l’aciérie ArcelorMittal -menacée de fermeture selon les syndicats – que lorsqu’une firme ne voulait plus d’une usine « rentable » et qu’elle ne voulait pas non plus la céder, « nous lui ferons obligation de la vendre pour que les repreneurs viennent ».

M. Ayrault a indiqué qu’il rappellerait cet engagement du candidat du Parti socialiste aux ouvriers d’ArcelorMittal, qu’il a rencontré en début de soirée à Florange.


Engagements sidérurgie Jean-Marc Ayrault

*LA SIDERURGIE, SECTEUR STRATEGIQUE POUR LA FRANCE*



En pleine crise économique, le monde du travail et notamment le mondeouvrier paie chèrement le prix des politiques d'austérité. La facture deces choix, imposés par la financiarisation de l'économie, pèseessentiellement sur leurs épaules.


De plus, la perte de compétitivité de notre économie, décriée par beaucoup,est accentuée par l'absence de politique industrielle. Cet amer constat estune réalité dénoncée depuis des décennies par les organisations syndicales.Or, en cette période charnière, où l'Allemagne devient une référence pourbon nombre de gouvernements européens, nous, salariés d'ArcelorMittal,affirmons haut et fort que l'excellence allemande se fait aussi dans nosterritoires.


En effet, les plus grands constructeurs automobiles allemandss'approvisionnent en Lorraine sur le site de Florange. Ce fleuron del'industrie française contribue à la création de richesses pour tout unbassin, pour toute une région et pour tout un pays. Donc, face à cettecrise sans précédent, la sidérurgie devrait faire partie de cetindispensable développement économique, social et sociétal.


Pourtant, malgré l'excellence de notre savoir-faire, un propriétaire privéprogramme la mort industrielle de notre site. Ce même propriétaire a d'oreset déjà détruit plusieurs millions de tonnes de capacité de production enEurope et en France. Ses choix purement spéculatifs ont engendré lasuppression de plus de 36 000 emplois en 6 ans. Il a pu réaliser tout celagrâce au silence assourdissant de la France et de l'Europe. Mittal fait ceque les gouvernements lui permettent de faire ou plutôt lui laisse faire.


Combien de milliers d'emplois supprimés ou de millions de tonnes perduesfaudra-t-il encore pour mettre un terme à cette désertificationindustrielle programmée par un spéculateur ?


Les salariés d'ArcelorMittal, eux, ont décidé de réagir en n'acceptant pluscette fuite en avant d'un capitalisme de plus en plus sauvage et meurtrierpour la France et pour l'Europe.


En conséquence, vous, élu(e)s ou futur(es) élu(e)s de la République, vousvous engagez par cette signature à faire de la sidérurgie, y compris àtravers la loi, un secteur indispensable et stratégique pour la France etpour l'Europe. Le futur gouvernement français s'engage à défendre cesecteur industriel en empêchant le Groupe Mittal de condamner des outils deproduction en France. Vous vous engagez aussi à rechercher d'autressolutions européennes afin d'asseoir durablement la production d'acier ausein de l'Europe. La sidérurgie est et doit rester aussi un des fleurons denotre industrie.


A Florange, le 24 avril 2012

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